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Dirigeants
communistes et intellectuels pacifistes israéliens manifestent leur soutien
avec un groupe d'acteurs de théâtre refusant les représentations dans les
colonies de Cisjordanie Des centaines de manifestants se sont rassemblés ce lundi
30 août, au Théâtre national d'Habima à Tel-Aviv pour manifester leur
soutiens aux acteurs qui boycottent les représentations dans la colonie
d'Ariel, en Cisjordanie occupée Le dirigeant
du Parti communiste d'Israel, le député Dov Khenin a déclaré pendant le
rassemblement que « le théâtre Israélien n'est pas et ne sera pas un
théâtre de marionnettes. C'est un théâtre avec des personnes qui ont des
pensées et des consciences indépendantes ». Le
secrétaire-général de Peace NowYariv Oppenheimer a aussi déclaré que
le rassemblement « n'envoyait pas seulement un message par rapport à
l'occupation, mais aussi par rapport à la démocratie. Ces acteurs ont le
droit à exercer leur libre-arbitre et de ne pas jouer où ils ne le veulent
pas ». Quand on lui
a demandé ce qu'il répondait aux critiques selon lesquelles les artistes et
hommes de culture ne doivent pas se mêler de politique, Oppenheimer a
répondu: « Bien sûr qu'ils doivent s'en mêler, hommes de culture et
artistes ont un rôle à jouer en s'exprimant sur les questions morales, de
valeurs ». Samedi, à la
suite de reportages dans les médias selon lesquels plusieurs théâtres majeurs
avaient prévu une représentation au centre Ariel, une dizaine d'acteurs de
théâtres reconnus dans le milieu,ont adressé une lettre publique dans
laquelle ils s'engageaient à ne pas jouer là-bas car ce centre se trouve dans
les territoires Palestiniens occupés. Lundi soir, des auteurs tels que Amos Oz, David Grossman, A.B.
Yehoshua et Sami Michael, ainsi que le lauérat du Prix d'Israël, le sculpteur
et architecte Dani Caravan ont signé une pétition soutenant le boycott,
rejoint par d'autres acteurs et réalisateurs. La lettre a
été critiquée par des membres du gouvernement d'extrême-droite, y compris le
premier ministre Benjamin Netanyahu, qui au début de la réunion ministérielle
hebdomadaire du Samedi a déclaré: « Israël est victime d'une attaque
dirigée par certains éléments de la communauté internationale visant à
délégitimer son action. Cette attaque comprend des tentatives de faire
adopter des boycotts économiques, universitaires et culturels. La dernière
chose dont nous avons besoin, c'est d'être victime d'une telle attaque –
c'est-à-dire cette tentative de boycott – de l'intérieur. » Le boycott
par les acteurs du nouveau centre Ariel a reçu un coup d'accélérateur avec
les signatures de solidarité de plus de 250 universitaires et de plusieurs
dizaines d'auteurs et d'artistes. Dans la
lettre des universitaires, publiée lundi, des professeurs d'université de
tout le pays se sont engagés à ne pas donner de leçons ou de participer à des
débats dans les colonies, et ont exprimé leur soutien aux artistes de
théâtres qui ont déclaré qu'ils refuseraient de jouer dans la ville
Cisjordanienne. « Nous ne prendrons pas part à toute forme d'activité
culturelle au-delà de la Ligne Verte, ni à des débats et séminaires, ni ne
donnerons des cours dans toute institution universitaire située dans ces
colonies », ont écrit les universitaires. « Nous
soutenons les artistes de théâtre qui refusent de jouer à Ariel, exprimons
notre respect pour leur courage public et les remercions d'avoir porter de
nouveau le débat sur les colonies à la une des médias », lit-on dans la pétition. « Nous
voudrions rappeler au public Israélien que, comme toutes les colonies, Ariel
est également en territoire occupé ». Les
signataires de la pétition universitaire comprennent Zeev Sternhell et Yael
Sternhell, Nissim Calderon, Anat Biletzki, Ziva Ben-Porat, Yaron Ezrachi,
Aeyal Gross, Shlomo Sand, Dan Rabinowitz, Neve Gordon, Efraim Davidi, Ofer
Casif, Kalman Altmann, Oded Goldreich et Oren Yiftachel. |