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Des négociations
bien trop menaçantes. Communiqué
de l'Union Générale des Etudiants de Palestine GUPS - France. Paris, le 07 septembre
2010. L’annonce d’une reprise des
négociations à Washington a provoqué de fortes protestations chez les Palestiniens.
Et pour cause, les Israéliens n’ont donné aucun écho aux conditions
préalables posées par la direction de Ramallah qui avait promis d’être
intransigeante sur le gel de la colonisation. Les explications ne manquent
pas pour comprendre ce retour impérieux de l’équipe du président Abbas aux
négociations. De l’agenda guerrier des États-Unis et d’Israël dans la région
aux compromissions d’une Autorité Palestinienne totalement subordonnée à
l’occupant, cette fois encore il n’est nullement question d’obtenir justice
face aux crimes de guerre commis par l’occupant sioniste ou d’aboutir à la
réalisation de nos droits. Des voix palestiniennes s’élèvent aujourd’hui pour
contester cette nouvelle abdication, d’aucuns récusant même la légitimité de
l’actuel leadership palestinien à prendre de telles décisions au nom de notre
peuple. Nous – Union Générale des
Etudiants de Palestine en France – nous joignons à cet élan de protestation.
Conscients de l’état du rapport de forces et sévères dans notre analyse sur
la responsabilité de la communauté internationale face à l’impasse où se
trouvent les Palestiniens, nous refusons de chercher refuge dans la fuite en
avant qui ne peut nous conduire qu’au bradage de la cause palestinienne. Nous avons toutes les
raisons d’être sceptiques face aux chances d’aboutissement de négociations
qui n’ont aucun cadre de référence, agenda ou objectifs clairs. Mais nous
nous inquiétons plus encore du projet politique mis en avant par les
responsables de l’Autorité Palestinienne qui prétendent aujourd’hui répondre
aux impératifs sécuritaires et économiques du quotidien sous occupation, et
être en mesure de garantir l’avènement d’un Etat pour les Palestiniens et une
paix imminente – modèles qu’ils opposent à une bande de Gaza qui serait gérée
par le Hamas de façon obscurantiste et chaotique. Ce discours participe à
maintenir la confusion sur la réalité du terrain. La colonisation se poursuit
sans relâche en Cisjordanie, de même que le blocus meurtrier sur la bande de
Gaza. Les citoyens palestiniens de l’Etat colon subissent la ghettoïsation,
l’éviction et la confiscation de leurs terres et de leurs habitations.
Dernièrement encore, l’occupant a détruit le village d’Al-Araqib dans le
désert du Naqab (Néguev) pour en chasser ses habitants. De même, à Jérusalem,
Israël saccage le patrimoine de la ville et met en œuvre une politique de
nettoyage ethnique à l’encontre de sa population palestinienne. L’Apartheid
israélien s’est évertué à fragmenter notre peuple, créant les conditions de
la débâcle palestinienne, et continu d’accroître
son emprise sur le terrain par une politique du fait accompli, dans le déni
le plus total des droits de notre peuple. De Haifa à Yafa, de Jérusalem à Gaza, à Jénine ou à Hébron, la présence palestinienne
est partout menacée, cloisonnée, et la terre nous est arrachée. L’Etat colon
continue Que reste-t-il aujourd’hui de la Palestine à part quelques cantons
isolés, tandis que la majorité des palestiniens sont toujours des
réfugiés ? Face à cela nous assistons
aujourd’hui au renforcement de la coordination entre l’Autorité Palestinienne
et les forces d’occupation dans une répression sécuritaire sans précédent
tandis que l’on criminalise toute résistance palestinienne. La solidarité
internationale subit aujourd’hui le même sort comme l’atteste l’épisode
héroïque de la Flottille de la Liberté pour Gaza réprimé dans le sang par
l’occupant. De même, l’Autorité Palestinienne se trouve dans une dépendance
totale vis-à-vis de la communauté internationale pour financer son économie
et payer ses fonctionnaires. Or les pays
occidentaux instrumentalisent cette aide pour dicter leur agenda à la
direction palestinienne, celui de processus de paix chimériques qui leur
permet de ne jamais assumer leurs responsabilités dans ce conflit. Plutôt que
de le sanctionner, ils offrent à l’Etat colonial une nouvelle occasion de se
laver de ses crimes. Les Palestiniens devront probablement en payer très
lourdement le prix comme à Gaza en 2009. On comprend dès
lors pourquoi la reprise des négociations provoque une telle vague de
protestation chez les Palestiniens. Cette décision entérine la soumission absolue de la
direction de Ramallah aux agendas sionistes et impérialistes dans la région,
ce que nous refusons avec conviction. Plus que jamais les Palestiniens sont
déterminés à lutter pour être acteurs de leur propre histoire. Nous réaffirmons ici notre
attachement au droit au retour de tous les réfugiés dans leurs foyers
d'origine ainsi qu'au droit de notre peuple à l'autodétermination. Pour
l’heure, l’exigence de la levée du blocus sur la bande de Gaza est une
priorité absolue, car la crise politique et humanitaire endurée par ses
habitants laisse une cicatrice dont souffre l’ensemble de notre peuple, sous
occupation et en exil. Il est indispensable en effet que nous ne relâchions
pas notre vigilance et que nous fassions pression sur les institutions
sionistes et sur les gouvernements complices de leurs crimes. Seuls notre
effort continu de résistance pourra mener notre peuple jusqu’à sa libération. |