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Article publié le mercredi 22
septembre 2010 page 6 M.Lieberman et M. Olmert troublent la « fête
des cabanes » Le calendrier religieux devrait aider le
calendrier politique: à partir du 23 septembre, Soukkot (« la fête des cabanes»)
va ralentir l’activité politique en Israël. Cela tombe bien pour le
gouvernement de Benyamin Nétanyahou:
le premier ministre, explique un diplomate israélien, croise les doigts pour
que l’échéance du 26 septembre
– la fin du moratoire partiel sur la colonisation juive dans les territoires
occupés – passe aussi discrètement que possible. Le mot d’ordre serait de ne donner aucun prétexte
à Mahmoud Abbas,
le président de l’Autorité palestinienne, pour quitter les négociations. C’est
sans compter avec les deux provocateurs qui se sont exprimés ces derniers
jours. Le premier est bien connu: c’est le ministre israélien des affaires étrangères,
Avigdor Lieberman. Le second, plus inattendu, est l’ex premier ministre Ehoud Olmert. Puisque les Palestiniens ne veulent pas
reconnaître Israël comme
l’Etat du peuple juif, a
expliqué le chef du parti ultranationaliste Israël Beitenou («Israël, notre maison »), il faut
procéder à un «échange de territoires et de populations ». Son but est
simple: les Arabes israéliens, du moins
ceux qui ne sont pas des «citoyens loyaux» (qui n’acceptent pas de se fondre
dans un «Etat
juif»), n’ont rien à faire, selon lui, en Israël, un Etat qui doit rester
«ethniquement homogène». M. Lieberman
prône par ailleurs la construction de deux mille logements dans les colonies,
dès le 26septembre. Ses propos ne sont pas nouveaux, mais cette insistance,
alors que les négociations directes israélo palestiniennes sont dans une phase critique, ne
peut que jeter de l’huile sur le feu. Pour Avishay Braverman, le ministre
israélien chargé des minorités, les «remarques racistes» de son
collègue mettent en danger la «fabrique sociale sensible entre juifs et
Arabes». M. Lieberman
a assuré qu’il ne parlait pas au nom
du gouvernement, mais le mal était fait. M. Olmert parle aussi en son nom dans son autobiographie, dont il
distille des chapitres au compte gouttes.
Sa première livraison aborde le sujet des réfugiés palestiniens. Lorsqu’il
négociait avec Mahmoud Abbas
en 2008, explique- t-il, l’ancien président américain George Bush avait
offert d’accueillir 100000 réfugiés palestiniens aux Etats-Unis, «à titre humanitaire»,
alors qu’Israël en aurait accepté moins de 20000. Ces révélations sur la manière dont Américains et
Israéliens étaient (sont?) prêts à régler la question du «droit au retour» de
quelque 4,7millions de réfugiés palestiniens ne vont rendre les choses
faciles ni pour M. Abbas
ni pour M. Nétanyahou. Il est probable que les révélations et
déclarations intempestives ne vont pas s’arrêter là : M. Olmert utilise son livre pour exercer
une vengeance politique, notamment à l’encontre du ministre israélien de la
défense, Ehoud Barak, et M. Lieberman
n’a pas l’intention de se taire. Laurent Zecchini |