Article
paru dans l'édition du 23 septembre 2010
Israël refuse un nouveau moratoire sur la
colonisation
A son tour, le Quartet a demandé "instamment" à Israël de prolonger son moratoire sur la
colonisation en Cisjordanie afin de laisser aux négociations de paix, qui ont
repris le 2 septembre, une chance de se poursuivre. Réunis, mardi21
septembre, à New York, les représentants des Etats-Unis, de l'Union
européenne, de la Russie et de l'ONU ont pressé Israéliens et Palestiniens de
"trouver
le moyen d'assurer la poursuite constructive" des pourparlers.
Le moratoire partiel de la construction dans les colonies de
Cisjordanie décidé par Israël en novembre 2009 vient à expiration le 26
septembre. En marge du sommet sur les Objectifs du millénaire, une activité
diplomatique intense s'est déployée à New York pour trouver un compromis afin
d'éviter que le président palestinien, Mahmoud Abbas, quitte la table des
négociations comme il l'a annoncé en cas de non-reconduction du moratoire. La
secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a rencontré Ehoud Barak, le
ministre israélien de la défense, ainsi que les membres du Conseil de
coopération du Golfe, de la Ligue arabe, l'émir du Qatar et le ministre
saoudien des affaires étrangères.
Selon le porte-parole du département d'Etat, Philip Crowley,
George Mitchell, l'envoyé spécial américain pour le Proche-Orient, a eu
plusieurs entretiens tripartites, mardi, avec Saeb Erekat, côté palestinien,
et Yitzhak Molcho, côté israélien. Trois formules, selon le quotidien
israélien Haaretz du
22 septembre, ont été envisagées sans succès : l'une, par les Palestiniens,
visait à étendre de trois mois le moratoire. Ce délai aurait été mis à profit
pour des négociations intensives sur la question des frontières du futur Etat
palestinien et les "arrangements de sécurité". Israël a rejeté cette proposition.
Gel "silencieux"
La deuxième, israélienne, ne prévoit aucune extension du
moratoire, mais au contraire une reprise de la construction dans les
"blocs" de colonies, dans la limite de la "croissance
naturelle" (démographique) des
colons. Les Palestiniens ont refusé. La troisième formule, ajoute le Haaretz, suggérée par les Egyptiens, consiste en un
gel "silencieux" de la colonisation pendant plusieurs mois : aucune annonce
officielle, ni dans un sens ni dans l'autre, et des constructions discrètes.
Israël a dit non.
Dans une conférence téléphonique avec les responsables de la
communauté juive américaine, M. Nétanyahou a répété son opposition à des "préconditions".
L'ancien président américain Bill Clinton a, de son côté,
estimé à "au moins cinquante-cinquante" les chances de parvenir à un accord global. "Il y a des
raisons de le croire,
a-t-il ajouté. Tout le monde est conscient que plus le temps passe, plus ce
sera difficile."
M. Clinton avait organisé un débat sur les "perspectives de paix", à l'occasion de la 6e réunion
de sa fondation, la Clinton Global Initiative. Devant un parterre composé
d'Israéliens et de représentants arabes, l'ancien président a fait miroiter
des perspectives économiques mirifiques pour la région. "Si 20 % de
tout cela arrivaient, ce serait déjà un rêve", glissait Yousriya Loza-Samiris, une
responsable d'association venue d'Egypte.
Corine Lesnes
(avec Laurent Zecchini à Jérusalem)
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