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Article paru le 15 Octobre 2010 – Page 13
Boycott des colonies pas
illégal
La plainte contre une sénatrice jugée pour avoir appelé à ne pas acheter des produits des colonies israéliennes a été déclarée irrecevable. «Touchez pas à ma sénatrice !», «C’est Israël qu’il faut juger !», «Boycott des colonies !» Ces slogans, criés par plusieurs centaines de militants hier devant le tribunal correctionnel de Pontoise, ont dû chatouiller les oreilles des juges devant qui comparaissaient Alima Boumediene-Thiery, sénatrice du groupe Vert, et Omar Slaouti, membre de la direction du NPA. Le tribunal a jugé la plainte irrecevable. Les deux inculpés étaient poursuivis pour avoir participé à une action parfaitement symbolique et pacifique : coller des étiquettes dans un magasin mettant en garde les acheteurs éventuels contre des produits venant des colonies israéliennes. Donc, illégaux selon la loi européenne, puisqu’ils portent faussement l’étiquette «Israël» alors qu’ils viennent de Palestine occupée. La poursuite engagée pour «provocation publique à la discrimination » était d’autant plus scandaleuse qu’Alima Boumediene-Thiery est une élue. C’est ce qu’ont souligné des élus venus lui apporter leur soutien, dont la vice-présidente du Sénat Catherine Tasca, Nicole Borvo et Patrick Braouezec, Marie-Christine Viergeat et Patrick le Hyaric. Elle est aussi inacceptable pour tous les autres, simples militants des droits humains qui subissent le même sort dans toute la France pour avoir osé dénoncer la colonisation israélienne. Un crime pour l’auteur principal de ces plaintes, Sammy Gozlan, qui dirige le BNVCA (Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme) dont l’un des objectifs déclarés est de « défendre l’image d’Israël », cet ancien commissaire de police n’hésitant pas à poursuivre pour antisémitisme un rescapé de Buchenwald, l’ambassadeur Stéphane Hessel, qui a lancé un appel vibrant à se dresser contre des procédés qui relèvent du procès politique. |