Article paru dans l'édition
du 26.10.10
Tensions entre le Vatican et Israël
à l'issue du synode des “territoires
arabes”
Au lendemain du synode de deux semaines consacré aux chrétiens
du Moyen-Orient, qui s'est tenu au Vatican et auquel ont participé le pape et
tous les patriarches et évêques moyen-orientaux, les relations entre le
Saint-Siège et Israël sont tendues. L'Etat juif dénonce comme des "attaques politiques"
le message des évêques demandant qu'il soit mis fin à l'occupation
israélienne des "différents
territoires arabes".
En
concluant l'assemblée, dimanche 24 octobre, le pape Benoît XVI a dénoncé avec
force "les conflits, les
guerres, la violence et le terrorisme" dans la région, en
soulignant que la paix est "possible"
et "urgente".
"Solution
de deux Etats"
Un
communiqué devrait distinguer les conclusions officielles du synode des
déclarations malencontreuses, comme celles de l'archevêque grec melkite de
Newton (Etats-Unis), Cyrille Salim Bustros, rapporteur de la réunion qui,
lors de la conférence de presse finale, avait notamment affirmé que les
Israéliens "ne peuvent
pas s'appuyer sur la Bible pour défendre une politique de colonisation".
Dimanche,
le vice-ministre des affaires étrangères israélien, Danny Ayalon, avait taxé
le synode de "tribune
pour des attaques politiques contre Israël, dans la plus belle tradition de
la propagande arabe", l'accusant d'avoir été "pris en otage par une majorité
anti-israélienne". Pour le porte-parole du ministère, Yigal
Palmor, "les
gouvernements israéliens ne se sont jamais servis de la Bible pour justifier
l'occupation ou le contrôle d'un territoire" et "les confrontations théologiques
relatives aux Saintes Ecritures ont disparu avec le Moyen-Age".
Avant de prévenir : "Il
n'est pas sage de les réveiller."
Les
évêques, à l'issue de leurs travaux durant le synode, souhaitent que "la solution des deux Etats
devienne une réalité". L'assemblée demande ainsi aux Nations
unies et à la communauté internationale de mettre fin à l'occupation
israélienne des territoires palestiniens, en appliquant les résolutions du
Conseil de sécurité qui prévoient le retrait des terres envahies en 1967. Et
ce, afin que le peuple palestinien ait sa patrie "indépendante et souveraine" et
Israël "la paix et la
sécurité à l'intérieur de frontières reconnues internationalement".
Quant à Jérusalem, le synode évoque un statut qui respecte le caractère de
chacune des trois religions.
Mgr
Bustros avait notamment expliqué qu'Israël ne peut pas s'appuyer sur
l'expression de "Terre
promise" figurant dans la Bible pour "justifier le retour des juifs en
Israël et l'expatriation des Palestiniens". M. Ayalon s'est
dit "particulièrement
scandalisé" par ces remarques et appelle le Vatican à
prendre ses distances avec ces propos "calomnieux
à l'encontre du peuple juif et l'Etat d'Israël" qui "ne devraient pas être interprétés
comme la position officielle du Vatican".
Salvatore
Aloise
|