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Déclaration
de Gérard Minet, Président
de la Fédération du Nord de la Ligue des Droits de l'Homme Lille,
le 11 novembre 2010 La situation économique et politique de
la Palestine est désastreuse en raison du morcellement de son territoire et
des restrictions de circulation imposées par Israël : 38% du territoire
palestinien de Cisjordanie est sous contrôle de l’Etat israélien qui
poursuit sans relâche la colonisation par la construction du mur de
ségrégation : le pillage des productions agricoles, l’arrachage des
oliviers, le saccage des lotissements et des constructions par les colons ou
l’armée sont le lot quotidien de la population palestinienne. Le
produit intérieur brut de la Palestine a diminué de 40% en 10 ans. Israël
organise les blocus, entrave la production et le commerce du peuple
palestinien et fait souvent obstacle à l’arrivée de l’aide internationale. Sans
cette aide, 80% de la population de Gaza et 43% de la population de
Cisjordanie vivraient sous le seuil de pauvreté. En conséquence de cette
emprise économique coloniale, les autorités palestiniennes n’ont plus les
moyens d’organiser la vie politique et sociale de la Palestine. Gaza pleure
toujours ses mort et ses mutilés, peine à relever ses ruines et réclame
toujours justice. Dans ces conditions, la décision de boycotter
les productions israéliennes des territoires occupés n’est pas un acte de
haine à l’égard du peuple israélien mais un acte de résistance à la
colonisation et un appel à la solidarité et au respect des résolutions
internationales votées par l’ONU et notamment la résolution 242 de 1967. En
son temps, l’appel au boycott des oranges Outspan
avait été l’occasion de faire reculer l’apartheid en Afrique du Sud. Si
cet appel au boycott des productions résultant de l’occupation illégale du
territoire palestinien peut être un moyen de faire avancer la
reconnaissance des droits du peuple palestinien à une existence
politique, économique et sociale par l’instauration d’un Etat Palestinien
souverain, il ne peut qu’être un facteur de paix et de justice au proche
Orient. C’est ce qu’affirment de nombreuses associations et de nombreux
militants des droits de l’Homme, de la Justice et de la Paix, comme Stéphane
Hessel, grand résistant et co-auteur de la Déclaration universelle
des Droits de l’Homme. En France, les liens normaux des
pouvoirs publics avec les représentants de la communauté juive ne peuvent en
aucun cas justifier un aveuglement sur le caractère oppresseur de l’Etat
Israélien et sur la misère dans laquelle il enferme le peuple
palestinien. En déclarant à Lille, le 8 novembre, lors du repas du
CRIF que les partisans du boycott « portent l’intolérance et la
haine », Martine Aubry, Première secrétaire du PS et maire d’une
ville jumelée avec Naplouse, se trompe d’adversaire. Ses propos
choquent profondément la Fédération du Nord de la LDH par leur partialité et
par le soutien objectif qu’ils apportent à la poursuite de la
colonisation israélienne. La LDH du Nord réïtère
son soutien sans faille à l’AFPS, à Amitié Lille Naplouse et aux
militants des droits de l’Homme Palestinien. Elle demande à l’Union
européenne la révision des accords Europe-Israël comme conséquence logique
des violations des droits de l’Homme.
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