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Dans le
supplément à l'Université Syndicaliste n°706 du 5 mars 2011, p 3-4 Tunisie, Egypte, la solidarité internationale Le printemps des peuples 14 janvier 2011 : Ben Ali est contraint de se
réfugier en Arabie Saoudite devant la mobilisation populaire. 11
février : Moubabak démissionne : les
manifestants égyptiens l’ont emporté. Au Maghreb, comme au Moyen Orient, un
printemps des peuples est en cours qui marque des points contre des pouvoirs
dictatoriaux et corrompus. Le mouvement syndical, celui auquel le SNES appartient,
se doit d’être solidaire de ce mouvement d’émancipation que les peuples de
cette région du monde portent
aujourd’hui. C’est le terme de révolution qui est employé, tant
pour la Tunisie, que pour l’Egypte. C’est celui utilisé par ce militant tunisien arrêté, torturé et qui témoigne à
Lille le 6 février. Sa référence c’est 1789. Au delà de la solidarité dont le
SNES et la FSU ont toujours été partie prenante, face à d’intolérables
atteintes aux droits de l’homme, comme aux libertés syndicales et politiques,
il y a aussi une solidarité liée à remise en cause d’un ordre régional, fondé
sur l’injustice sociale. Un ordre fondé sur l’exploitation, la dépendance
sous domination des USA et de
l’Europe, que nous dénonçons. La transformation sociale dont se réclame notre
syndicalisme a un caractère internationaliste. Plusieurs s’étonnent du « silence des
intellectuels » à ce sujet. Il est temps de rompre avec l’acceptation
d’un ordre du monde où la dignité des peuples est bafouée. Le chiffon rouge
de l’islamisme doit être rangé au placard des vieilles idées : le regard
critique est indispensable, mais il se doit de porter aussi sur l’injustice
dont ces peuples sont victimes. Ils démontrent qu’il n’y avait aucune
fatalité à leur enfermement dans la dictature. Notre solidarité se doit
d’être réactive à toute tentation de retour en arrière du côté des anciens
tuteurs. Fillon, en voyage officiel, est sur le « Charles de
Gaulle » en Méditerranée, et il se rend à la base militaire de Dubaï. La liesse est générale, y compris en Palestine
occupée, tant en Cisjordanie que dans
la bande de Gaza où un million et demi d’habitants restent frappés par un
blocus illégal de l’Etat israélien depuis près de quatre ans, après avoir
subi un massacre fin 2008. Le blocus égyptien est même renforcé actuellement.
L’urgence humanitaire et politique est de le briser. C’est l’objectif d’une
flottille internationale dans laquelle
prendra place un bateau français. Une mobilisation d’associations, formations
politiques, et organisations syndicales, dont la FSU, s’est constituée pour
affréter le bateau français. En participant à cette mobilisation le SNES et
la FSU contribuent aussi à ce printemps des peuples arabes. Jean-François Larosière |