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Un Français nommé Salah 

Par Brahim SENOUCI

 

L’argent n’a pas d’odeur, nous dit le vieil adage. Les paroles peuvent en avoir. De plus, elle est persistante. Passez sous les fenêtres de la Fédération Française de Football et vous vous en rendrez compte. Tout le monde, ou presque, a été cependant "blanchi" (Avez-vous remarqué que cet épithète n’a pas été utilisé par les commentateurs qui lui ont préféré "lavé de toute accusation" ? En raison de son ambiguïté ? Aurait-on perdu le sens de l’humour dans les gazettes de France ?). On aurait bien embastillé l’Arabe par qui le scandale est arrivé, Monsieur Belkacemi, mais on n’a pas pu. On s’en est excusé auprès des téléspectateurs en leur expliquant que son statut de cadre de l’Etat le préservait de toute sanction. Quel dommage ! C’aurait été si beau que ce scandale eût abouti à l’élimination du seul arabe de la DTN !

Aujourd’hui, on est au 500ème jour de captivité pour les journalistes de France 3, Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, victimes d’une prise d’otages en Afghanistan. Un hommage émouvant leur est rendu. Ils le méritent et ils doivent retrouver au plus vite leur liberté.

Il y a d’autres otages de par le monde. Il y a même des populations entières réduites à ce rôle. Mais restons-en aux otages français, ceux du Niger et de Côte d’Ivoire. En plus, ils ont le bon goût de ne pas avoir de double nationalité. Ils sont incontestablement Français.

Salah Hamouri est né de mère française et de père Palestinien. Palestinien, ce n’est pas une nationalité. Israël veille à ce que ce n’en soit jamais une. Salah n’est donc que Français, par sa mère, Denise Guidoux, originaire de Bourg-en-Bresse et son grand-père, le Morbihanais Louis Guidoux. Il est aussi Français que Florence Cassez ou Clotilde Reiss. Or, il est en prison, en Israël précisément. A-t-il été condamné au terme d’un procès équitable ? Non. Il a été condamné par un tribunal militaire dans une zone occupée illégalement par une armée étrangère, pour des motifs qu’aucun tribunal sérieux ne saurait retenir.

Voilà un moyen de dissiper l’impression désastreuse laissée par le traitement de l’affaire des quotas, traitement qui va renforcer le sentiment de l’existence d’un double standard. Il suffirait que les autorités françaises exigent d’une voix forte la libération de l’otage Salah Hamouri.

Il faudrait aussi qu’elles le fassent au plus vite. Salah arrivera bientôt au terme de ses sept années d’emprisonnement. Il vaudrait mieux qu’il sorte de sa geôle du fait du poids de la voix de la France plutôt qu’au terme d’une procédure totalement injuste. 

 

 

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