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Une Palestine qui souffre, mais qui compte « des talents »

Un groupe d’étudiantes palestiniennes de Gaza a passé quelques jours à Lille,

pour « défendre la cause palestinienne ».

 

Par Ludovic FINEZ

 

Maram, Eman, Nour, Rana et Lara ont une vingtaine d’années. Elles sont étudiantes à Gaza, en langues, en littérature, en sciences de l’éducation… Elles sont également membres d’un club de jeunes journalistes, qui réalise des films documentaires, des reportages photographiques, des pièces de théâtre… Invitées pour un séjour en France par la ville de Nevers, elles sont également passées par la Suisse, Paris et Lille. A Lille, elles ont été accueillies par des membres lillois de PalMed Europe, une fondation qui regroupe des médecins palestiniens installés en Europe. Elles ont également échangé avec des membres de l’AFPS Nord/Pas-de-Calais (Association France-Palestine solidarité), qui a organisé une rencontre avec la presse.

 

« Etre entendues par le monde libre »

 

« Le but est de présenter la cause palestinienne, d’échanger avec des jeunes d’autres pays qui soutiennent la paix. Parler pour être entendues par le monde libre », expliquent-elles. Pendant la guerre menée par l’armée israélienne à Gaza en 2009, elles sont allées dans les écoles et les hôpitaux tenus par l’Onu, à la rencontre des victimes, pour leur apporter un « soutien psychologique » mais également « montrer ce qui se passe ». Elles ont parfois assuré un relais avec des journalistes. Elles ont également rencontré des avocats arabes et occidentaux pour exposer ce qu’elles ont vu. Un livre a même été publié, titré « Les jeunes ambassadeurs », non traduit en français pour le moment.

Leur visite en France participe de la même démarche. Témoigner encore et toujours : la guerre, le « siège de Gaza », les « check-points », les « souffrances » du peuple palestinien, le sort des réfugiés, que ce soit à l’étranger ou au sein même des territoires palestiniens, les difficultés pour sortir de Gaza... Elles insistent sur le « besoin de solidarité et de soutien ». Elles glissent au passage qu’elles n’ont « aucun problème avec les Israéliens qui critiquent l’action d’Israël et qui reconnaissent [leurs] droits ». L’une a même des « amis en Israël », qui « sont désolés de ce que fait leur gouvernement ».

 Au-delà des « souffrances », Maram, Eman, Nour, Rana et Lara veulent aussi présenter l’image d’une Palestine qui compte « beaucoup de talents » : artistes, sportifs… Elles appartiennent à « une génération qui essaie d’amener un certain développement aux Palestiniens et au pays ». « Nous sommes toutes des filles. Nous voulons changer cette idée que les femmes de Gaza sont oppressées. Nous avons le droit ne nous exprimer », ajoute l’une d’entre elles. « Le peuple palestinien aime voyager, voir les autres, le monde… » Tout simplement.

 

 

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