Retour

 

 

Communiqué de l'Association France Palestine Solidarité :

 

2011 doit être l’année de la reconnaissance de l’État de Palestine

 

Après plus d’un siècle de dépossession progressive, plus de soixante ans après son expulsion massive de sa terre, et après plus de quarante années d’occupation et de colonisation de ce qui reste de la Palestine historique, le peuple palestinien doit avoir droit, enfin, à vivre libre dans son État indépendant, aux côtés de l’État d’Israël revenu à ses frontières d’avant la guerre et l’occupation de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale et leur droit reconnu aux réfugiés.

Près de vingt ans de négociations dans le seul tête-à-tête israélo-palestinien, soumises dès lors au veto de l’occupant, ont conduit à l’impasse. La colonisation israélienne s’intensifie, le siège de la population de la bande de Gaza s’éternise et les dirigeants israéliens font de la fuite en avant dans la guerre la seule perspective dont il est temps de sortir dans l’intérêt de tous les peuples de la région.

Barak Obama lui-même a prophétisé l’avènement de l’État palestinien comme État membre des Nations unies pour 2011. Pour autant, d’un côté les États-Unis retardent le versement de leur aide économico-militaire à Tel-Aviv, de l’autre, ils refusent de faire du gel de la colonisation un préalable et le congrès rejette toute tentative palestinienne d’obtenir la reconnaissance de l’État en dehors du cadre d’un accord entre les deux parties, palestinienne et israélienne, et elles seules. Autrement dit, tant qu’Israël continue d’en refuser l’avènement.

L’un après l’autre, les États d’Amérique latine, eux, reconnaissent l’État palestinien, dans ses frontières de 1967 et donc avec Jérusalem-Est pour capitale.

L’Europe se déclare prête à faire de même, mais seulement « le moment venu ». Sans préciser l’ombre d’un calendrier. La tartuferie est mortifère. L’Europe, et la France, laquelle est membre du conseil de sécurité des Nations unies, doivent prendre enfin leurs responsabilités et reconnaître l’État indépendant de Palestine dans les frontières de 1967 et le droit des réfugiés palestiniens -comme cela figure dans la résolution 194. Et défendre cet État contre son occupation par Israël. La reconnaissance de l’État palestinien ne signera certes pas la fin du conflit ; elle sera en revanche une étape fondamentalement nouvelle, un signe majeur de la volonté de la communauté internationale de faire enfin émerger la paix, sur sa seule base possible, le droit international.

2011 sera aux Nations unies une année décisive pour la Palestine. Elle doit être celle du droit international, de la paix, de l’indépendance de la Palestine. A nous de soutenir dans l’action, en toute indépendance, non telle ou telle faction prétendant parler au nom des Palestiniens, mais bel et bien le droit et le combat d’un peuple entier qui a droit à l’autodétermination, droit au droit, et droit à son État. Si cette solution a encore une chance, il faut la saisir, et vite. Faute de quoi, rien ne prémunit le peuple palestinien ni la région toute entière d’une tragédie plus terrible encore que celles qu’ils ont connues. Pour notre part, nous ferons tout pour donner corps au droit. Et donc à l’indépendance de la Palestine, gage de la paix.

Paris le 25 janvier 2011

 

Retour