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« Un bateau pour Gaza » Premiers éléments de bilan de la campagne
française 26 juillet 2011 La campagne française a été
initiée dès l’été 2010, par le « Collectif national pour une paix juste
et durable entre Palestiniens et Israéliens » et « la Plateforme
des ONG françaises pour la Palestine ». Menée démocratiquement et en
toute transparence, elle a reçu le soutien et l’adhésion de nombreuses
associations et organisations ainsi que de très nombreux collectifs
nationaux, régionaux et locaux. Elle s’est inscrite dans
une campagne internationale, composées de coalitions d’une vingtaine de pays
engagées dans la Flottille 2, un an après la première Flottille en 2010.
Cette dynamique a permis que se crée un front international élargi contre le
blocus illégal et inhumain de Gaza. Elle a eu un large écho
dans la société palestinienne, aussi bien à Gaza qu’en Cisjordanie. Un événement sans précédent
dans l’histoire déjà longue de la solidarité avec les Palestiniens La campagne française
constitue un événement sans précédent dans l’histoire déjà longue de la
solidarité avec les Palestiniens dans notre pays. Largement rassembleuse,
elle a réuni des forces citoyennes d’opinions diverses et de toutes
générations. Elle a bénéficié du soutien de personnalités,
d’organisations, d’élus français et européens, de collectivités territoriales,
bien au-delà de ceux qui se mobilisent habituellement dans les actions en
faveur de la Palestine. Pendant plusieurs mois, des
collectifs locaux se sont impliqués avec détermination dans des initiatives
de collectes sur les marchés, dans les quartiers populaires et les
universités. Ils ont multiplié les débats de proximité sur la situation de
Gaza et des Palestiniens. Nous saluons tous ces efforts militants, qui ont
permis à de simples citoyens de se sentir concernés et impliqués dans la
mobilisation nécessaire pour mettre un terme au blocus total qui frappe Gaza.
Rappelons que ce blocus a aussi pour conséquence l’absence de liberté de
circulation pour les Palestiniens entre la Cisjordanie et Gaza. Cette mobilisation
exceptionnelle a permis de collecter 700 000 euros, auprès d’un nombre très
large de donateurs : 95 % des dons viennent de particuliers et 85 % sont
inférieurs à 100 euros. Cette mobilisation a permis à la campagne française
d’engager deux bateaux, le « Louise Michel » et « Le Dignité-Al
Karama », dans la Flottille internationale. Le « petit Poucet des
mers » Cette deuxième Flottille a
du faire face à une stratégie israélienne puissante visant à étendre le
blocus de Gaza à l’ensemble de la Méditerranée. Elle a bénéficié du soutien incroyable,
mais particulièrement appuyé, du gouvernement grec soutenu par l’Union
Européenne, le Quartet et le secrétaire général de l’ONU. Le gouvernement
grec a mis en œuvre, pour le compte du gouvernement israélien, un
inimaginable blocus des bateaux de la Flottille dans ses ports, violant ainsi
ouvertement et froidement le droit de libre circulation et la Convention des
droits de la mer. Harcèlement administratif et sabotage ont neutralisé les
bateaux et ont permis au gouvernement israélien d’annoncer avec
« fierté », le lundi 4 juillet, que la Flottille internationale
était morte : il a d’ailleurs remercié pour cela les différents
gouvernements, spécialement le gouvernement grec… Quelques jours plus tard,
le blocus se déployait également dans les aéroports européens en bénéficiant
des mêmes complicités. Dans ce contexte inédit, le
fait que le bateau français, « Dignité-Al Karama », ait réussi à
prendre la mer le 4 juillet a jeté la consternation parmi les partisans du
blocus. Réalisant un véritable périple pendant deux semaines, il a
finalement, avec à son bord des militants internationaux et français, atteint
les eaux internationales à quelques miles de Gaza ! Il a démontré ainsi
que la Flottille n’avait pas renoncé et que la stratégie israélienne soutenue
par toutes ces forces au niveau mondial et européen pouvait être mise en
échec. Pendant deux semaines, ce « petit Poucet des mers », symbole
de la Campagne française et de la Flottille internationale, a tracé sa route
vers Gaza, porteur de la solidarité internationale contre le blocus. C’en était véritablement
trop pour le gouvernement israélien ! Il a, avec des moyens
considérables et totalement disproportionnés, arraisonné le mardi 19 juillet,
dans les eaux internationales et donc en toute illégalité, le
« Dignité-Al Karama. Cet arraisonnement s’est fait en déployant cinq
bateaux militaires et sept bateaux commandos - 150 soldats - contre un petit
bateau de plaisance de 16 mètres avec 16 personnes à bord ! Il a été
l’expression de la démesure israélienne contre ce qui constitue à ses yeux la
menace numéro un : la mobilisation citoyenne porteuse du droit comme
facteur essentiel de la solution aux problèmes que connaît le
Proche-Orient. Un impact médiatique fort
et international La campagne a eu un impact
médiatique fort et international. La couverture médiatique a été constante
depuis le début de la campagne, notamment dans la Presse quotidienne
régionale. Plusieurs centaines d’articles, dépêches et interviews ont été
publiés dans le monde, notamment en Egypte et en Tunisie. La page Facebook de
la campagne a été une des plus consultées en France. Le nom des deux bateaux
et de notre campagne sont connus partout dans le monde. Tout cela a permis
que, pendant six mois, la question du blocus de Gaza revienne dans
l’actualité brisant ainsi mondialement le silence dans lequel veut
l’enfermer le gouvernement israélien. La campagne a trouvé un écho médiatique
inédit qui a fait perdre à Israël la « guerre de l’image ». Pas de condamnation de
l’arraisonnement par la France Le gouvernement français
quant à lui, a réaffirmé officiellement et à plusieurs reprises que le blocus
de Gaza devait être levé. Pour autant, il n’a eu de cesse de mettre en garde
toute participation de ressortissants français à cette Flottille, donnant
ainsi raison par avance à l’intervention israélienne. Il a, certes, apporté
l’aide normale du Consulat pour rapatrier les passagers. Mais il n’a pas
condamné l’arraisonnement, pas plus qu’il n’a protégé un bateau battant
pavillon français victime d’un acte de piraterie, non plus que ses passagers
littéralement kidnappés par l’armée israélienne dans les eaux
internationales. La lutte contre le blocus
de Gaza est entrée dans une nouvelle étape positive La lutte contre le blocus
de Gaza est ainsi entrée dans une nouvelle étape positive. Malgré l’arsenal
politique, médiatique et militaire déployé par le gouvernement israélien, de
plus en plus de citoyens dans le monde n’acceptent pas ce déni de justice et
du droit international que constitue ce blocus de la bande de Gaza dont
souffre depuis plus de 4 ans les 1,5 millions de Palestiniens. L’incroyable
épopée du « Dignité-El Karama » a clairement démontré à la face du
monde que la légitimité était du côté de ceux et celles qui s’engagent contre
ce blocus et non pas du côté du gouvernement israélien. La Campagne « Un
bateau français pour Gaza », a pris des engagements durables de
mobilisation en lien avec les associations partenaires de la bande de Gaza.
Nous avons la responsabilité de poursuivre et d’élargir cette campagne :
les Palestiniens ne doivent plus subir ce blocus qui n’est en rien allégé
contrairement aux dires israéliens et autres. Toute cette campagne donne
de l’espoir aux Palestiniens et leur montre qu’ils ne sont pas isolés et
qu’au contraire c’est la politique israélienne qui l’est de plus en plus aux
yeux des peuples du monde. La Campagne « Un
bateau français pour Gaza » n’a pas dit son dernier mot ! Elle va
poursuivre son travail et son engagement citoyen, en lien avec la Flottille
internationale. Sans attendre, des
démarches juridiques vont s’engager : - intervention auprès du
gouvernement français pour qu’il prenne ses responsabilités et exige que le bateau
« Dignité-Al Karama » soit restitué sans délai tandis qu’il a
été illégalement astreint dans le port d’Ashdod ; - intervention juridique
contre le gouvernement israélien pour l’arraisonnement dans les eaux
internationales du bateau et le kidnapping de ses passagers ; - intervention juridique
auprès du gouvernement grec pour que le bateau « Louise Michel »,
toujours bloqué au port du Pirée, soit libre. Le blocage des bateaux a
entraîné des dépenses importantes, notamment en frais juridiques, qui
s’ajoutent à l’achat des deux bateaux. Les fruits de la collecte ont été
utilisés. Un bilan financier précis sera communiqué, dès la rentrée pour
rendre compte en toute transparence aux organisations, aux collectifs et aux
donateurs qui se sont impliqués. Notre indignation reste
entière et notre détermination à poursuivre et élargir encore la mobilisation
française et internationale contre le blocus de Gaza et pour la
reconnaissance des droits des palestiniens. Nous appelons à rester
mobilisés pour, ensemble, prendre de nouvelles initiatives : la
légitimité et le droit sont de notre côté ! Nous briserons le blocus de
Gaza ! Pour toute information
complémentaire, voir www.unbateaupourgaza.fr |