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Humanité Quotidien - 2 Novembre, 2011 Elias Sanbar : "l’accueil d’un peuple et
d’un pays"
Ambassadeur de Palestine auprès
de l’Unesco, Elias Sanbar souligne l’importance
politique de la reconnaissance de la Palestine comme un pays à part entière. Comment
appréciez-vous le vote de l’assemblée de l’Unesco ? Elias Sanbar. Nous recevons cette
décision comme un achèvement absolument positif et utile pour la Palestine.
Ce statut nous ouvre de façon pleine et entière tous les domaines de l’Unesco
et nous place donc dans le cadre du patrimoine mondial. Ce n’est pas qu’une
question de vocabulaire, pas une différence de termes. Il ne s’agit plus de
parler de territoires occupés mais de pays occupé. C’est cette donnée
fondamentale et elle seule qui explique la violence avec laquelle cette
décision a été combattue. On entend dire que les Palestiniens, les pauvres,
auraient mené cette énorme bataille pour gagner un nouveau symbole. Mais s’il
ne s’était s’agi que d’un symbole, pensez-vous vraiment qu’il y aurait eu une
telle bagarre contre cette reconnaissance de l’Unesco ?
Pensez-vous qu’il y aurait de telles sanctions contre cette organisation ?
Par-delà le statut de membre de l’Unesco que nous venons d’obtenir, il y a
dans ce vote un précédent historique qui dit que la Palestine est accueillie
en tant que pays Palestine et, donc, c’est l’accueil d’un peuple et non pas
la population d’un territoire occupé ! La
France avait annoncé qu’elle s’abstiendrait, elle a voté pour. Comment
expliquez-vous cela ? Elias
Sanbar. Je ne suis évidemment
pas habilité à expliquer le mode de prise de décision de la France, décision
prise au Quai d’Orsay et à l’Élysée. Il y avait une possibilité que la France
se prononce pour. Notre attente a été satisfaite. Même si le poids de chaque
pays est le même, celui de la France est remarquable. Onze pays de l’Union
européenne ont fait de même. Israël
a annoncé qu’il prendrait des sanctions contre l’Autorité palestinienne.
Commentaire ? Elias
Sanbar. Qu’est-ce que les Israéliens peuvent faire de plus que ce qu’ils font
actuellement ?
La colonisation se poursuit, de même que la répression, ils continuent à
détruire nos oliviers… Ils voudraient laisser penser que nous vivons dans un
chalet suisse. Mais ce n’est pas le cas. Nous vivons déjà sous occupation. |