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logohuma-small.gif  Humanité Quotidien - 2 Novembre, 2011

Un grand pas franchi à l’Unesco

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L’organisation des Nations unies a décidé de reconnaître en son sein la Palestine. Une première victoire alors qu’est attendu le verdict du Conseil de sécurité sur l’État palestinien.

La réaction des Israéliens et de leurs alliés – indéfectibles et de toujours –, les États-Unis, marque à elle seule le poids politique et diplomatique du vote historique de l’Unesco. Une victoire pour les Palestiniens qui n’est pas que symbolique.

Ils ont obtenu un vote clair de la conférence générale de l’Unesco, qui réunit tous les États membres: 107 voix pour, 52 abstentions et 14 voix contre. « La conférence générale décide de l’admission de la Palestine comme membre de l’Unesco », dit la résolution. « C’est vraiment un moment historique qui rend à la Palestine certains de ses droits.

 La France a émis un vote favorable

La Palestine est le berceau des religions et des civilisations », s’est félicité devant les États membres le ministre des Affaires étrangères de l’Autorité palestinienne, Riyad Al Malki. « L’entrée de la Palestine porte le nombre d’États membres de l’Unesco à 195 », a souligné l’organisation de l’ONU dans un communiqué. Elle s’ajoute à celle du Sud-Soudan, votée la semaine dernière sans que cela fasse de problèmes. L’énorme majorité des pays arabes, africains et latino-américains se sont prononcés pour l’adhésion, ce qui était attendu. En revanche, ce qui est beaucoup plus intéressant, c’est le vote de la France. Paris, qui, jusque-là, avait pourtant émis de sérieuses réserves sur la démarche palestinienne, a émis un vote favorable, ce dont on ne peut que se féliciter en ce qu’il correspond aux desiderata d’une majorité de Français. La France a justifié ainsi son vote positif. « Aujourd’hui, la question qui était posée était de savoir si la communauté internationale répondait oui ou non à la demande d’adhésion de la Palestine à l’Unesco », a expliqué le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero. « À partir du moment où elle l’est, il nous faut prendre nos responsabilités et répondre sur le fond. Et sur le fond, la France dit oui », a-t-il déclaré.

Un véritable camouflet pour Israël

Ce vote français a sans doute entraîné celui de plusieurs autres pays de l’Union européenne (onze ont donné leur accord), même si l’Italie et le Royaume-Uni se sont abstenus et l’Allemagne – sans surprise – a voté contre. Pour Israël, c’est un véritable camouflet. Pour les États-Unis aussi. Ils ont immédiatement annoncé qu’ils suspendaient leurs versements à l’Unesco. Et Israël a dénoncé « une manœuvre palestinienne unilatérale qui ne changera rien sur le terrain mais éloigne davantage la possibilité d’un accord de paix » (sic). Tel-Aviv pourrait, selon les journaux israéliens, « accélérer » la colonisation (est-ce encore possible?), voire appliquer des sanctions financières contre les Palestiniens.

De leur côté, dans la foulée de leur adhésion à l’Unesco, les Palestiniens vont signer la convention sur le patrimoine mondial et ainsi pouvoir déposer des demandes de reconnaissance pour des sites dans les territoires occupés par Israël. Les Palestiniens veulent que l’église de la Nativité à Bethléem soit le premier site inscrit « au nom de la Palestine » au patrimoine mondial, dès 2012.

Pierre Barbancey

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