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Communiqué de l’AFPS Nord-Pas de Calais du 17
Novembre 2011 Dexia Israël : une banque coloniale à participation
française Dexia est une banque née de la privatisation en 1996 du Crédit local de France, spécialisé dans le prêt aux collectivités territoriales. Il y a eu fusion avec le Crédit Commercial de Belgique. En faillite déjà en 2008 elle avait été renflouée par des interventions étatiques (France, Belgique, Luxembourg). La nouvelle crise bancaire et monétaire en fait une victime d’importance de la crise de la zone euro. La presse a largement rendu compte à son propos des prêts dits toxiques qui plombent les finances des collectivités territoriales avec des intérêts à taux prohibitifs. Lille Métropole est parmi les victimes. Mais l’on trouve aussi des hôpitaux (Roubaix, Lens….). Les élus comme les personnels de santé sont extrêmement inquiets pour l’emploi comme pour la capacité à emprunter de nouveau. Un règlement est intervenu au mois d’octobre entre les gouvernements
intéressés et après discussion au
Parlement pour ce qui est de la « solution » du côté français
reposant sur de nouvelles interventions publiques via la Banque postale et la
Caisse des Dépôts et Consignations. Les avoirs toxiques sont dirigés vers une
« bad bank » située en Belgique. Dexia nourrit encore régulièrement
l’actualité financière au mois de novembre ne serait-ce que par sa
dégringolade en bourse. Mais curieusement dans le côté « bad »
de la banque jamais n’est évoqué Dexia Israël. Ce que notamment les militants anticolonialistes belges ont mis en
évidence c’est l’implication de Dexia dans la colonisation israélienne en
Cisjordanie. Lors de l’Assemblée Générale de Dexia en mai 2009, 2010 et 2011,
ils ont montré l’implication du groupe dans la colonisation en Cisjordanie,
notamment autour de Naplouse, et dans plus de 40 colonies illégales, et
interpellé les dirigeants à ce sujet. Cette implication subsiste malgré les
annonces de désengagement. Dans Dexia Israël il est à relever enfin que
directement ou indirectement l’Etat français est impliqué à 25%. Cette implication étatique, en liaison avec des
entreprises multinationales est une des caractéristiques des groupes français
engagés dans la colonisation israélienne. Elle a déjà été relevée concernant
Alstom et Veolia pour le tramway de Jérusalem. Elle est claire pour Dexia.
D’autres sociétés publiques ne sont pas exclues. Et il y a tout le domaine de
la collaboration militaire avec Israël dans laquelle l’Etat est
nécessairement engagé. Ainsi cet été est révélé le choix d’équiper l’armée
française de drones israéliens. Le côté « désinvestissement » dans
les actions de Boycott/Désinvestissement/Sanctions contre Israël doit mettre
en cause les responsabilités publiques dans la colonisation israélienne. Concernant l’interpellation publique, pour Dexia les
actions n’ont pas manqué en ce qui concerne les municipalités ou les hôpitaux
qui lui sont confrontés insistant sur le caractère colonial de la banque.
Mais c’est au niveau national qu’il faut surtout attaquer. La discussion au
Parlement en octobre s’est faite à un rythme accéléré. Il n’a pas été
possible d’amender le texte qui « réglait » la crise de Dexia comme
l’envisageait le député du Douaisis Jean-Jacques Candelier. La crise
financière est telle que le règlement d’octobre pour Dexia soit vite caduc.
La multiplication des décisions israéliennes de nouvelles colonies rend
nécessaire une nouvelle initiative y compris parlementaire contre une des
entreprises phare de la colonisation. C’est très profondément, au delà du soutien
politique, que la France est impliquée aux côtés d’Israël par ses entreprises
et l’Etat. Il s’agit de s’y attaquer. L’AFPS Nord-Pas de Calais, dans le cadre de son
soutien à la reconnaissance de la Palestine
à l’ONU a lancé un rassemblement à Lille le 19 novembre avec appel au
boycott/désinvestissement/sanction contre Israël. Au moment où suite à la
demande palestinienne d’admission à l’ONU les colons montrent une hargne et
une violence toutes particulières autour de Naplouse, ainsi que le montre
très bien une carte diffusée par nos amis luxembourgeois, la lutte contre
Dexia banque coloniale correspond particulièrement à l’actualité. Elle sera
amenée à se poursuivre y compris jusqu’à Bruxelles ultérieurement comme ce fut
le cas en 2009, 2010 et 2011. Lille, le 17 novembre 2011 |