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Les négociations sur un statut définitif continuent

en dépit des exactions contre les Palestiniens

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Ramallah - 26 août 2013

 

L’Association Addameer  de Soutien aux Prisonniers et de défense des Droits de l’Homme  est affligée par la mort des trois martyrs  (Younis Jahjouh, Jihad Asslan et Robin Zayyid) qui ont été assassinés tôt ce matin dans le Camp de Réfugiés de Qalandiya au cours d’une descente brutale des FOI (Forces d’Occupation Israéliennes) qui a blessé des dizaines de personnes, certaines se trouvant dans un état grave. L’un des martyrs était un ex-prisonnier qui avait été libéré en 2011 dans l’échange de prisonniers. Yousef Al-Khatib a aussi été arrêté pendant ce raid.

 

L’attaque aujourd’hui du Camp de Réfugiés de Qalandiya est une illustration de la continuation des politiques agressives de l’occupation israélienne en dépit de la prétendue façade d’une “solution pacifique” au moyen de la dernière série de négociations. Depuis le début du processus d’Oslo en 1993, des milliers de personnes ont subi le martyre et environ 86.000 ont été arrêtées.

 

Dans le même temps, sept prisonniers palestiniens continuent leur grève de la faim de longue durée, comme ils continuent à lutter pour leur liberté et leur dignité. L’avocat d’Addameer Samer Sama’an a été autorisé hier à rencontrer trois des grévistes de la faim et a rapporté que leur état de santé continue à se détériorer et qu’ils continuent à être traités de façon inhumaine aux mains du Service des Prisons Israélien (SPI).

 

Ayman Tbeish et Adel Hreibat qui sont en grève de la faim depuis 96 jours sont actuellement détenus au Centre Médical Kaplan. Les deux prisonniers refusent les vitamines et les examens médicaux à l’hôpital en raison de la façon inhumaine dont ils sont traités.

 

Ils sont enchaînés en permanence à leur lit par une main et une jambe et ne sont autorisés à utiliser qu’une fois par jour les douches et la salle de bain, où ils demeurent les jambes enchaînées. En outre, ils sont forcés d’uriner de 8 h à 20 h dans des boîtes en carton, comme ils ne sont pas autorisés à utiliser les chambres de repos pendant ces moments. Ils sont maintenant trop faibles pour se déplacer et sont cloués sur leur chaise roulante. Adel souffre d’une “hypertrophie du coeur”, due à une dislocation des fonctions de celui-ci, et son coeur peut s’arrêter à tout moment. Les médecins lui ont dit aussi qu’il risque une défaillance du foie. Ayman a aussi le coeur affaibli et ses taux en potassium sont dangereusement bas.

 

Ayman Hamdan, qui est en grève de la faim depuis 121 jours, a vu sa détention administrative renouvelée une troisième fois le 20 août 2013. Dès qu’il l’a appris, il a refusé de prendre toute vitamine et tout supplément pendant quatre jours jusqu’à ce que le SPI le menace de le nourrir de force, s’il n’obéissait pas aux médecins de l’hôpital. Ayman est aussi enchaîné à son lit par la main et la jambe à l’Hôpital Assaf Harove, et n’a droit à une douche que les deux ou trois jours. Sa santé continue à se détériorer rapidement, étant donné qu’il a perdu du poids, a des déficiences en potassium et en fer, une infection de la main et du pied et un engourdissement de tout le corps.

 

Dans le cadre des arrestations massives de défenseurs des droits de l’homme qui soutiennent les prisonniers, aujourd’hui le Tribunal Militaire d’Ofer a condamné le défenseur des droits de l’homme et chercheur d’Addameer, Ayman Nasser, à 13 mois de prison et à une amende de 4.000 shekel (=plus de 800 €), sous l’inculpation de participation à des manifestations et à des marches en soutien au mouvement des prisonniers. Addameer estime que la décision du tribunal militaire est une preuve supplémentaire du rôle du système juridique militaire dans la tentative de briser la volonté déterminée des Palestiniens à défendre leur terre, tandis qu’ils continuent à lutter contre l’oppression et la colonisation.

 

Addameer appelle l’Organisation de Libération de la Palestine à arrêter immédiatement toutes les formes de négociation et de coordination sécuritaire avec les Forces d’Occupation Israéliennes et à ne pas reprendre les négociations sans l’arrêt de la colonisation et sans un changement dans la politique d’arrestations arbitraires, de détention et de violence envers les Palestiniens.

 

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