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Les Bédouins, citoyens israéliens, ne doivent pas être expulsés du Néguev !

 

Courrier adressé aux 21 députés et députées du Nord, aux 7 députés et députées européens du Nord, et aux 11 sénateurs et sénatrices du Nord :

 

 

 

 

Groupe Non-Violent Louis Lecoin

106  avenue du Casino

59240  DUNKERQUE

 

La guerre est un crime contre l'humanité. Pour cette raison, nous sommes résolus à   n'aider aucune espèce de guerre et à lutter pour l'abolition de toutes ses causes.

 

 

 

Objet : Expulsion massive de citoyens israéliens du Néguev

 

Dunkerque, le 22 novembre 2013

 

 

Monsieur le Député,

 

Nous vous écrivons pour vous exprimer notre inquiétude sur les conséquences d’une loi actuellement en débat au Parlement israélien (la Knesset) et pour vous demander d’intervenir à l’Assemblée Nationale. Cette loi est connue des médias sous le nom de Plan Prawer : elle a pour objet de chasser la majorité d’un peuple indigène, les Bédouins, des terres où il vit depuis plusieurs centaines d’années.

De quoi s’agit-il ? Près de 90% des populations bédouines du Néguev ont fui leurs terres à la suite de la guerre qui a vu la création de l’Etat d’Israël. Les tribus qui y sont restées ont été rassemblées par l’autorité militaire dans une « réserve » au cours des années 1950, chacune constituant un ou plusieurs villages. Vingt ans plus tard, le gouvernement israélien a cherché à sédentariser les Bédouins en les rassemblant dans sept villes bâties à la hâte, sept cités aux infrastructures inférieures aux standards israéliens.

Il y a aujourd’hui environ 180 000 Bédouins dans le Néguev. La moitié vit dans ces sept villes, les autres dans différents villages sur les terres où ils avaient été regroupés par l’armée. L’Etat d’Israël veut aujourd’hui récupérer ces terres et a décidé d’en chasser les Bédouins à l’aide d’une loi de circonstance, le plan Prawer.

Selon l’organisation israélienne Adalah qui réunit des juristes juifs et palestiniens, cette loi viole de nombreux articles de la Déclaration des Nations Unies relative aux droits des peuples autochtones. Elle est en particulier contraire à son article 10 : « les peuples indigènes ne doivent pas être expulsés de force de leurs terres ou territoires ». En effet, ceux qui refuseront de quitter leur terre y seront contraints par la force. De fait, selon les sources, ce seront entre 45 000 et 70 000 Bédouins à terme qui seront « déplacés ».

En juillet 2012, le Parlement européen avait appelé le gouvernement israélien à « protéger les communautés bédouines, dans la région du Néguev et en Cisjordanie à respecter leurs droits » et donc au « retrait du plan Prawer ». En mars 2012, c’est le Comité des Nations-Unies pour l’élimination de la discrimination raciale qui demandait à Israël de ne pas mettre en œuvre le plan Prawer. En effet ce plan n’est dirigé que contre une population particulière alors que les Bédouins sont des citoyens israéliens à part entière : ils paient leurs impôts, votent, font leur service militaire, etc.

En Israël même, de nombreuses voix se sont émues et ont écrit aux plus hautes autorités pour que leur pays ne se rende pas coupable d’une telle honte comme par exemple Amos Oz, Abraham B. Yehoshua, Shulamit Aloni. Ils ont été soutenus par des organisations israéliennes comme les Rabbins pour les droits humains.

Cette situation est totalement choquante pour un Etat qui se dit démocratique et qui nous est lié par de nombreux accords commerciaux et programmes européens. Il est inadmissible qu’une partie de nos impôts servent à financer des activités dans un pays qui ne respecte pas les droits de l’Homme.

C’est à ce titre que nous vous demandons d’agir pour dénoncer le sort intolérable qu’Israël réserve à ses propres citoyens et pour remettre en cause les avantages que nous octroyons à cet Etat.

A l’heure actuelle ce plan n’a pas encore force de loi, il doit être présenté à la Knesset en décembre prochain ; vous avez donc la possibilité d’influer sur ce vote !

 

Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions d’accepter, Monsieur le Député, nos meilleures salutations citoyennes et solidaires.

J.M. Bruneel, Président

 

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