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BALADI – Al-Quds 05 – Janvier 2014 

 

Al-Quds au cœur de la Palestine et de la nation

 

Soutien à la résistance maqdisie palestinienne

 

 

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Joyau de la civilisation musulmane : quartier al-Qirami de Jérusalem

 

 

 I - Al-Quds occupée : asphyxie et purification ethnico-religieuse

 

Le ministre américain Kerry, qui s’acharne à soumettre l’Autorité palestinienne aux plans sionistes, a proposé que la ville d’al-Quds soit une capitale pour les deux Etats, palestinien et « israélien », ce qui signifie en réalité que la capitale palestinienne soit installée dans un bourg d’al-Quds, à Abou Diss et que l’occupation sioniste soit « légalisée ». Jusqu’à présent, l’Autorité de Ramallah semble tenir tête, malgré les menaces d’asphyxie économique.

 Le député d’al-Quds Mohammad Tawtah et l’ancien ministre Khaled Abu Arfa ont été expulsés vers Ramallah, après avoir été libérés. Les deux responsables palestiniens avaient été kidnappés du siège du CICR dans al-Quds en janvier 2012 et placés en détention pour être entrés « illégalement » dans leur ville. L’Etat colonial avait confisqué les documents d’identité qu’il délivre aux Maqdisis pour qu’ils puissent continuer à vivre dans leur ville, et avait considéré que leur présence dans al-Quds était « illégale ».

Un nouveau projet de colonisation dans la ville d’al-Quds a été dévoilé au début du mois de janvier. Il s’agirait de la construction d’un « village du patrimoine » sur les terres de Jabal Zaytoun, à l’est des murs de la vieille ville. Détruire le patrimoine et l’histoire du peuple palestinien pour inventer et construire un « patrimoine juif » sur la terre de Palestine, c’est le but du sionisme que continuent à appliquer les dirigeants de l’Etat colonial. Jabal Zaytoun est également un lieu stratégique pour la mosquée al-Aqsa, visée par ce projet.

Les employés de la municipalité sioniste ont remis des ordres de démolition de deux immeubles appartenant à la famille Siyam dans Selwan. Les deux bâtiments abritent onze personnes. D’autre part, Samer Zaatara a été contraint de démolir lui-même sa maison, sous les ordres de l’occupation, située dans le quartier al-Qirami dans l’ancienne ville. Il en a été de même pour Adel Umayra qui a été contraint de démolir trois appartements en construction à Sour Baher, le 30 novembre dernier.

L’occupant creuse de nouveaux tunnels sous Selwan et poursuit la construction d’un centre biblique dans la zone.

La municipalité de l’occupation a accepté le projet d’installer une déchetterie à l’entrée du camp de She’fat, sans aucun souci pour la population du camp. Le 21 janvier, la population du camp a manifesté refusant ce projet. Jamal Zahalqa, député à la Knesset sioniste, a déclaré que cette déchetterie est un prélude à la confiscation du terrain, expliquant que c’est de cette manière que les sionistes parviennent à grignoter mètre par mètre la terre palestinienne.

Les services de la municipalité de l’occupation ont mené une incursion dans Selwan, le 5 janvier dernier, et ont pris en photo plusieurs bâtiments des quartiers al-Abbassiyé, Wadi Helwa, Ayn Lawzé et Ras al-Amoud, puis collé des ordres de démolition sur plusieurs magasins, dont ceux revenant à la famille Siyam et datant de 1816. Une aire de sports dans Wadi Helwa a également été menacée de démolition, avec tous les bâtiments utilisés par les sportifs. Ce terrain appartient d’ailleurs à la famille Siyam. Jawad Siyam, directeur du centre d’information de Wadi Helwa, a reçu un ordre de démolition de sa maison qui date de 1952. Il a déclaré concernant l’aire de sports menacée par la démolition que les autorités de l’occupation visent cette aire depuis un certain temps, afin de relier des points de colonisation épars, en passant par cette aire qui serait également livrée aux colons.

Une vague de répression a touché les prisonniers libérés de la ville d’al-Quds. Haytham Jumaa, Khalil Ghazawi, Mohammad Hadmi, Muayyad et Hamed Bibouh, tous prisonniers libérés, ont été conduits au centre de détention et d’interrogatoire de Moskobiyya. Deux enfants de la vieille ville, Ayman Hushayma (12 ans) et Radi Daddo (14 ans) ont été arrêtés par les forces de l’occupation, leurs maisons familiales ont été fouillées de fond en comble.

Le centre d’information de Wadi Helwa  publié son rapport annuel concernant les agressions de l’occupation. Il a dénombré l’incursion de 9050 extrémistes juifs dans la mosquée al-Aqsa pendant l’année, dont 2342 membres des services de renseignemens de l’occupant.  L’occupant a refoulé plus de 350 Maqdisis de la mosquée al-Aqsa, pour une durée située entre une semaine et six mois. La personnalité la plus importante ayant été refoulée est sheikh Najeh Bkayrat.

Le centre a également dénombré l’arrestation de 1450 Maqdisis au cours de l’année, parmi eux 450 enfants et 25 femmes.

 

II - Al-Quds occupée : les lieux saints

 

Un pas de plus vers l’instauration d’une présence juive dans la mosquée al-Aqsa vient d’être franchie par les officiels de l’entité sioniste : alors que jusque là les incursions se faisaient par la porte al-Maghariba, c’est par la porte al-Silsila que la dernière incursion a eu lieu, en présence du premier ministre canadien. De plus, des tentatives sont menées pour que les incursions soient menées à partir de toutes les portes de la mosquée al-Aqsa, et notamment la porte al-Qattanin.

L’institution « al-Aqsa pour al-Waqf et le patrimoine » a annoncé dans un communiqué datant du 14 janvier que les autorités sionistes représentées par le département des fouilles ont exécuté 22 creusements dans la ville occupée d’al-Quds en 2013, les plus importantes étant sous la mosquée al-Aqsa, à la recherche d’illusions, mais en fait pour judaïser la ville sainte et masquer le caractère arabo-musulman de la ville.

Les forces de l’occupation ont arrêté le 13 janvier l’enseignant Ihab Jallad dans la mosquée al-Aqsa. Au même moment, 25 juifs extrémistes menaient une incursion dans la mosquée.

Tout au long des semaines de ce mois, des incursions quotidiennes dans la mosquée al-Aqsa ont été menées par des colons, civils protégés par des forces sécuritaires sionistes, et souvent accompagnés par le député Yehuda Gleck, ou militaires, dans leurs tenues. Le premier ministre canadien a également mené une incursion dans la mosquée, lors de sa visite à l’entité sioniste, accompagné des services de renseignements et des colons.

Début janvier, la député Miri Regev a réclamé la présence permanente de représentants du département des vestiges sioniste pour contrôler les travaux d’entretien entrepris par le département des Awqaf musulmans dans la mosquée al-Aqsa.

Les « activistes du temple » ont réclamé dans une lettre envoyée au ministre sioniste du tourisme l’autorisation aux touristes d’entrer dans la mosquée al-Aqsa, par toutes les portes, comme les musulmans, pour éviter les longues files d’attente et pour faciliter les incursions.

Le conseil supérieur islamique et le département des Awqafs ont dénoncé la mise en place de caméras d’espionnage à l’intérieur de la mosquée al-Aqsa, considérant cet acte d’agression caractérisée. Ils ont réclamé le retrait des caméras, la restitution de la clé de la porte al-maghariba, confisquée depuis 1967 par l’occupant et la restitution de l’école historique d’al-Tankaziyya, confisquée depuis 1969.

Plusieurs étudiants poursuivant leurs études dans la mosquée al-Aqsa ont été arrêtés, et certains interdits d’entrer dans la mosquée pour une durée de 15 jours.

Le cimetière musulman historique de Ma’manullah a été profané par les colons juifs, qui y ont installé une cafétaria et un parc pour les chiens.

 

III - Al-Quds occupée : résistance palestinienne

 

Khaled Zir, dont l’occupant a détruit la maison au mois d’août 2013 et qui a été obligé de vivre dans une caverne, avec ses enfants, a été arrêté pour « tentatives d’écraser un colon ». Il a été remis en liberté par manque de preuves. Le département « des vestiges » de l’occupation a réclamé son expulsion de la grotte, prétextant qu’il y aurait des vestiges que Khaled Zir aurait détruit, en aménageant la grotte, mais M. Zir a expliqué au tribunal que la grotte et la terre qui l’entourent lui appartiennent.

Plusieurs jeunes de Selwan ont été remis en liberté, après avoir été condamnés à payer des sommes exhorbitantes à l’Etat de l’occupation, qui les a emprisonnés pour résistance et jets de pierre et de cocktails molotov. Il en est de même pour le jeune Shadi Labban, dont la famille a été obligée de payer 5000 shekels, qui a été libéré mais éloigné de son quartier dans la vieille ville, et placé en résidence surveillée.

Les jeunes maqdisis parviennent à annuler deux réunions placées sous le signe de la normalisation des relations avec l’occupant. Les participants « israéliens » furent obligés de quitter les hôtels dans lesquels se déroulaient ces réunions, l’une à al-Bireh et l’autre à sheikh Jarrah, dans al-Quds.

Un jeune palestinien parvient à poignarder un colon dans la ville d’al-Quds, le 10 janvier dernier et réussit à s’enfuir.

Les Maqdisis ont affronté le 3 janvier les forces de l’occupation au cours de manifestations dénonçant la colonisation et la construction du mur de l’annexion. Des dizaines de Maqdisis ont été asphyxiés par les gaz lancés par l’occupant.

Les étudiants de l’université al-Quds dans Abu-Diss ont affronté les soldats de l’occupation le 20 et 21 janvier. Des dizaines d’entre eux ont été asphyxiés par les balles lacrymogènes lancés par l’occupant. 7 étudiants ont été blessés par les balles enrobées de caoutchouc. L’occupant craint les mouvements des jeunes à proximité du mur de l’annexion, d’autant plus qu’à plusieurs reprises, les jeunes ont cassé des parties du mur.

 

IV- Al-Quds occupée : Qui sauvera le quartier al-Qirami de sa disparition ?

 

Le quartier al-Qirami, dans la vieille ville d’al-Quds, date de la période mamelouke (plus de 6 ou 7 siècles). Ses maisons sont menacées d’effondrement, à cause des creusements menés par l’occupant, qui espère détruire le patrimoine historique de la ville d’al-Quds. L’appelation du quartier remonte au savant sheikh Shamseddine Mohammad al-Qirami, mort en 1386 de l’ère chrétienne.

Dès l’occupation du quartier en 1967, et à cause de sa proximité de la mosquée al-Aqsa, les sionistes ont entrepris de le judaïser, en s’emparant de ses maisons et en creusant des tunnels. L’administration coloniale dans la ville d’al-Quds a empêché les Palestiniens de rénover et de réparer les maisons, et notamment les plus anciennes, afin de pouvoir les vider de leur population et de mettre la main dessus. Les habitants du quartier, comme la plupart des Maqdisis, croulent sous les dettes, ne pouvant payer les taxes exorbitantes réclamées par l’administration coloniale, par vengeance pour leur attachement à leur ville. Au mois de septembre dernier, l’occupant a donné l’ordre à 28 familles du quartier al-Qirami de s’en aller, sous prétexte que leurs maisons sont devenues dangereuses. La vague de froid qui s’est abattue au mois de décembre dernier a contribué à l’expulsion des familles de leurs maisons, car les pluies torentielles qui se sont abattues sur la ville ont aggravé les fissures dans les murs. Les familles ont dû partir, pour se loger momentanément chez leurs parents ou en location autour de la vieille ville.

 Depuis le mois de septembre, les familles expulsées attendent l’aide promise par les Etats de la Ligue arabe, qui a promis de financer la rénovation de leur quartier, afin d’empêcher les sionistes de s’en emparer. Les familles nouvellement déplacées, au mois de décembre, ont juste reçu des compensations pour les loyers qu’elles sont obligées de payer ailleurs. Cependant, les familles n’ont pas baissé les bras : bien que leurs familles habitent momentanément ailleurs, les mères de famille passent leur journée dans leurs maisons, menacées d’effondrement, pour empêcher les colons de s’en emparer. Elles sont obligées de faire le trajet quotidien entre leurs demeures momentanées et leur quartier, et se relaient les unes les autres pour protéger les maisons de celles qui ne peuvent y venir. Les aides promises par l’Autorité palestinienne et les divers organismes de solidarité, arabes ou musulmans, ne sont pas arrivées.  Aujourd’hui, quelques familles sont revenues habiter dans ces maisons et avec l’aide des jeunes du quartier, elles ont réussi à colmater quelques brèches, en attendant les grands travaux. Un habitant du quartier a expliqué que les commissions chargées de la rénovation viennent et repartent, ne s’adressent à aucun habitant, mais promettent. Celles-ci cherchent à obtenir l’accord des autorités de l’occupation, qui refusent de l’accorder.  

 

V - Al-Quds occupée : solidarité

 

Entre le 9 et le 11 décembre 2013, le conseil des ministres de l’Organisation de la coopération islamique s’est tenu en Gambie, la situation dans al-Quds ayant été déclaré comme prioritaire. Un plan de 13 points a été adopté pour stopper le bras de l’Etat colonial.

L’ALECSO (organisme de la Ligue arabe pour l’éducation) a dénoncé les tentatives sionistes de partager la mosquée al-Aqsa entre Juifs et musulmans.

La population maqdisie manifeste son soutien aux réfugiés palestiniens soumis au blocus dans le camp al-Yarmouk, en Syrie, dans un rassemblement organisé devant le siège du CICR (8 janvier), un autre dans l’enceinte de la mosquée al-Aqsa.

La ville d’al-Quds a été choisie par « le conseil de l’union des médias arabes » réuni à Amman pour être « la capitale de la presse arabe » en 2014. L’initiative a été prise pour attirer l’attention des médias sur la situation dans la ville occupée.

L’association « ‘Amarat al-Aqsa » produit un film sur les cours organisés dans l’enceinte de la mosquée, en vue d’y maintenir une présence régulière musulmane, pour la protéger.

Le conseil islamo-chrétien pour le soutien à al-Quds dénonce les violations répétées des officiels et colons sionistes de la mosquée al-Aqsa. Il réclame des mesures fermes envers l’entité coloniale de la part de l’ONU.

La conférence d’al-Quds réunie à Rabat au milieu du mois de janvier a été l’occasion, pour le quotidien al-Quds al-Arabi (Londres) de rappeler que les beaux discours prononcés ne sont qu’une redite et un copier-coller des précédents discours. Le quotidien a souligné que le discours de Ban Ki-Moon affirmant que les mesures de l’occupant « n’ont aucune légalité juridique » puisqu’elles s’opposent au droit international, ne fait que répéter ce qui fut déjà dit, alors que sur le terrain, l’occupant viole tous les jours le « droit international » et M. Ban-Ki Moon a les yeux tournés ailleurs.  Un seul point nouveau cependant, qui suscite beaucoup de questions, est un appel lancé aux capitaux arabes de s’investir dans al-Quds. Serait-ce un appel à la normalisation avec l’Etat colonial et un appel à participer à l’économie sioniste, sous couvert de soutenir les Palestiniens ? 

 

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