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Hommage à Jean Claude Willem

AFPS Nord-Pas de Calais

Lille-Seclin le 7 août 2019

 

 

Ancien tisserand, devenu journaliste à « Liberté », ancien maire de Seclin, militant du Parti Communiste Français, Jean-Claude Willem était un militant et un responsable de l’Association France Palestine Solidarité Nord-Pas de Calais. Il était une référence de l’association en matière de combat pour la campagne internationale B.D.S. (Boycott- Désinvestissement-Sanctions) pour l’application des droits nationaux du peuple palestinien.

 

En octobre 2002, suite au massacre de Palestiniens dans le camp de réfugiés de Jénine, Jean-Claude appelle, comme maire de Seclin, au boycott des jus de fruits israéliens dans les cantines de la commune. Il donne ainsi un signe fort, signifiant que devant le crime et le mépris des droits humains les plus élémentaires, il n’est pas possible d’en rester aux condamnations uniquement verbales. Comme élu, il a des responsabilités et les assume.

 

Poursuivi par des associations pro-israéliennes de la métropole lilloise, il est acquitté à Lille en première instance. Mais le Ministre Perben enjoint au procureur de faire appel et Jean Claude est condamné à Douai en 2003, à 1.000 euros d’amende pour « entrave à l’exercice normal de l’activité économique ». Son pourvoi en cassation sera rejeté l’année suivante. Il échouera dans ses recours de 2009 devant la Cour européenne des Droits de l’Homme. Il poursuivra le combat, pour les droits du peuple palestinien, en accueillant notamment à Seclin Denise Hamouri venue plaider pour la libération de son fils Salah, emprisonné par l’occupant israélien.

 

Ce qu’il convient de retenir de ces procédures, c’est qu’elles ont montré une formidable mobilisation unitaire régionale, nationale et internationale de soutien au combat de Jean Claude Willem pour la Palestine et le peuple palestinien : dès septembre 2003, l’AFPS assurait Jean Claude de sa solidarité mais aussi s’engageait « à lutter contre toute forme de censure qui conduirait, au nom d’un amalgame malsain entre la critique de la politique d’un Etat étranger et l’antisémitisme, à restreindre la liberté d’expression en ce qui concerne la politique israélienne». Un combat qui a eu un caractère de masse, avec la participation de hautes personnalités palestiniennes comme Leila Shahid, où cours duquel ce sont des forces politiques, notamment communistes, syndicales ou associatives qui se sont unies pour soutenir Jean Claude, mais aussi la Palestine et son peuple.

 

Ce combat se poursuit aujourd’hui, qui voit en Jean Claude un précurseur de la campagne de boycott d’Israël, Etat criminel et d’apartheid. L’AFPS, et l’ensemble du mouvement de soutien au peuple palestinien à travers le monde, a répondu à l’appel de 2005 du peuple palestinien au Boycott/Désinvestissement/Sanctions contre l’Etat colonial israélien. Nous sommes régulièrement menacés par les mêmes pro-israéliens, qui tentent aujourd’hui d’imposer une législation inique dans notre pays. Ils sont pour l’instant en échec, et le boycott d’Israël et ses productions coloniales est non seulement légitime mais tout à fait  légal. Mieux, des succès sont remportés : hier avec Veolia et Orange, aujourd’hui avec Alstom qui quitte la construction du tramway colonial à Jérusalem.

 

L’appel au boycott des jus de fruits d’Israël dans les cantines de la ville de Seclin n’aura pas été inutile. Le mouvement international, pacifique et citoyen BDS est bien vivant et marque des points sur le crime israélien. En voulant agir légitimement contre l’impunité d’un Etat qui bafoue le droit international depuis toujours, Jean-Claude a subi le sort de celles et ceux qui ont raison avant les autres et a été injustement condamné. L’histoire ne l’oubliera pas !

 

 

 

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