Présentation sur les prisonniers politiques
palestiniens
à l’occasion de la projection du film « 3000
nuits » le 14 mai 2023 à l’Univers
Quelques
chiffres sur la situation au 19 mars 2023 (source Addameer)
4800
prisonniers politiques palestiniens dans les geôles israéliennes.
- 967 en
détention administrative
- 170
enfants prisonniers
- 29
femmes
- 5
membres du conseil législatif palestinien
- 554
purgent une peine de prison à vie
Dans
toutes les familles palestiniennes, une ou plusieurs personnes ont été
emprisonnées par Israël au moins une fois depuis 1967. Cela représente 1
million de personnes soit 1/5 de la population palestinienne. Personne
n’est épargné pas même les enfants.
Les
arrestations visent particulièrement les députés, les responsables associatifs,
les militants, les journalistes et les étudiants mais aussi les enfants.
Cette
stratégie de terreur vise à briser toute résistance structurée au sein de
la société palestinienne et à y insuffler un sentiment permanent
d’insécurité.
L’emprisonnement
des Palestiniens est une pratique organisée et un composant essentiel de
l’occupation israélienne.
En effet,
la détention administrative concerne exclusivement les Palestiniens (même
ceux qui sont citoyens d’Israël) et ne nécessite ni inculpation, ni procès
et permet de détenir la personne arrêtée sans limitation de durée car
renouvelable indéfiniment.
La violence israélienne commence dès
l’arrestation, souvent opérée en pleine nuit, par des militaires surarmés
défonçant les portes des habitations, terrorisant la famille présente et
elle se poursuit lors de l’interrogatoire où les détenus sont soumis à des
tortures psychologiques et physiques.
Les
enfants palestiniens sont soumis à cette même violence, on estime qu’ils
sont environ 600 à être arrêtés chaque année depuis l’année 2.000.
Les
détenus, qui sont des civils, sont soumis à une justice militaire et
incarcérés en Israël en violation du droit international.
Mais il s’agit également d’un simulacre de
justice car toute opposition à l’occupation est criminalisée et certains
chefs d’inculpation, quand ils existent, sont couverts par le secret. Sans
accès à un procès équitable, les Palestiniennes et Palestiniens choisissent
donc souvent de plaider coupable pour obtenir des peines moins lourdes.
Ainsi plus de 95 % d’entre eux sont condamnés.
Parallèlement, l’État israélien déploie tout
un arsenal de punitions collectives vis à vis des familles des prisonniers
en démolissant leurs maisons, en rendant les visites plus difficiles du
fait de la détention en Israël et en pratiquant la rétention des corps des
prisonniers décédés en prison. En effet, des prisonniers décèdent
régulièrement à cause de mauvais traitements subis en prison ou de
l’absence d’accès à des soins adaptés à leurs maladies souvent contractées
lors de l’incarcération.
Face à cet arbitraire, les prisonniers choisissent la
désobéissance civile ou la grève de la faim pour exiger le respect d’un
minimum de droits fondamentaux : droits de visite, courrier. Au mois
de mars, la menace d’une grève de la faim unitaire leur a permis d’obtenir
l’interruption de mesures répressives collectives.
Mais dernièrement, Khader Adnan est mort à 45
ans dans une cellule d’isolement de la prison israélienne de Ramle au bout
de 86 jours d’une grève de la faim entamée le 5 février après une nouvelle
mise en détention administrative. L’administration pénitentiaire
israélienne a refusé de le transférer dans un hôpital civil malgré la
dégradation de son état de santé. Il aura connu dans sa vie plus de 12
arrestations et près de huit années d’emprisonnement la plupart du temps en
détention administrative.
C’est un
crime de plus dans la longue liste des crimes commis par l’État colonial et
d’apartheid israélien.
Notre
association aux côtés d’organisations palestiniennes de défense des
prisonniers telles qu’Addameer et Al Haq appelle à la libération de tous
les prisonniers politiques palestiniens en Israël.
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