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Rencontre avec le « Club pour
handicapés Salam » de Gaza à Lille le 8 aout 2023 C’est dans le local d’Humani-Terre à Wazemmes que nous avions rendez-vous avec Mohammad Alarabi et Darif Algarade, les 2 responsables du « Club pour handicapés Salam » de Gaza, en tournée actuellement en Europe. Etant données les vacances, nous n’étions que 3 associations pour échanger avec eux : Humani-Terre avec Said, PalMed avec Mohammad et AFPS 59/62 avec Marie-Elise. Nous avions déjà rencontré Mohammad Alarabi en juin 2012 pour une tournée dans le Nord (http://www.nord-palestine.org/2012-06-11%20Message-Palestine.htm) et Darif Algarade en janvier 2017 à Douai (http://www.nord-palestine.org/art-recom-2017-01-13CRHandicapesDouai.htm). Ces 2 réfugiés palestiniens sont eux-mêmes handicapés et s’investissent depuis des années pour soulager les maux subis par leurs compatriotes du fait de la barbarie qui s’est abattue sur leurs vies depuis des dizaines d’années. Ce qui leur tient à cœur est de récolter, au Club, des sourires sur les visages de ceux qui ont été touchés par le malheur causé par les guerres à répétitions et le blocus. Marie-Elise leur a fait part du message de l’AFPS : une indéfectible solidarité avec le peuple palestinien dont la population de Gaza assiégée par l’état sioniste dans la complicité des puissances internationales et un soutien à la Résistance jusqu’à la libération de la Palestine. A Gaza, les blessés sont soignés gratuitement dans les hôpitaux gouvernementaux ou privés. La population de Gaza compte 60% de réfugiés dont l’UNRWA est responsable tandis que les « locaux » (40%) sont pris en charge par le gouvernement. En 2.017 Gaza comptait 127.962 handicapés, leur nombre est supérieur
à 130.000 en 2023. Le plus grand nombre est enregistré
auprès de diverses associations dans les différents gouvernorats de la bande
de Gaza et ceux qui vivent dans les zones frontalières ne sont pas inscrits. Dans la bande de Gaza, il existe plus de 80 associations et clubs qui travaillent avec les personnes handicapées dont « l’Association des Handicapés Physiques », « la Société Nationale de Réadaptation », « le Club pour handicapés Salam », « le Réseau d'Objets Représentatifs du Handicap »… Les projets de ces associations sont pour la plupart politisés, liés à la situation régionale et aux conditions du bailleur de fonds. Mais les représentants de l’association nous ont indiqué que le Club n’était affilié à aucune organisation politique ou religieuse. Le problème du handicap à Gaza s'aggrave pour de
nombreuses raisons, principalement à cause de l'occupant pour qui tout est
cible pendant ses guerres, ce qui accroit le nombre de blessés et donc
d’handicapés, à cause aussi du blocus qui entrave les droits des personnes
handicapées et augmente leurs souffrances. Le « Club pour handicapés Salam », prend en charge les handicapés à leur sortie de l’hôpital. Le travail commence là car il n’existe pas de « cellules de soutien psychologique » comme nous en bénéficions en France à chaque événement dramatique. Le Club se donne pour mission de sortir de leur isolement les personnes qui ont subi une série de traumatismes (bombardement + blessures + opérations + handicap) en faisant la connaissance d'autres handicapés pour qu'ils se rendent compte que d’autres sont « comme eux », ce qui leur donne du courage et la possibilité de partager… Donc réhabilitation et de réinsertion. Le Club met à leur disposition des services à la personne, des dispensaires, du matériel médical et oriente les candidats vers des formations professionnelles dispensées par les organismes officiels. Etant donné l’importance actuelle des réseaux sociaux, le Club est en train d’installer une pièce spéciale pour permettre aux handicapés d’échanger ou travailler par ce moyen. A l’occasion de la rentrée scolaire, du Ramadan et des fêtes, des cadeaux sont distribués. Des aides financières sont aussi allouées pour les mariages… Grâce aux contributions d’associations étrangères, principalement Handicap International, le Club a lancé un projet à long terme. A cause du blocus infligé par Israel sur la région, les Gazawis n’ont que le bord de mer pour « changer d’air » et les familles ont l’habitude de passer du temps sur la plage, le sable, l’eau, des lieux présentant d’énormes difficultés aux handicapés (et aux personnes âgées). Le Club a donc acquis un terrain en bord de mer où il a construit un complexe maritime facilement accessible aux fauteuils roulants, la marche avec des béquilles…. Il comporte un bâtiment avec des salles de loisir et donne accès à la plage avec des parasols… le site est gratuit pour les familles accompagnées d’un handicapé (ou une personne âgée), mais payant en cas contraire… Mais ce n’est pas suffisant. Un deuxième étage de l’immeuble est en projet ainsi que des installations pour les handicapés dans la mer (sur le modèle d’une thalassothérapie…) et un deuxième terrain en bord de mer a été proposé au Club pour y construire le même genre d’installation dans une autre région de la Bande de Gaza. M.Salem a soulevé les problèmes qu’il peut rencontrer pour envoyer à Gaza du matériel médical, de l’argent ou même des médecins à cause du blocus, les responsables du Club se plaignent particulièrement de l’interdiction d’entrée par l'occupant israélien du métal nécessaire à la fabrication des prothèses à Gaza. Pour poursuivre la mission des diverses
associations gazawies auprès des personnes handicapées, divers projets sont
engagés : l’accueil des personnes handicapées en bord de mer dans chaque
gouvernorat, une ville sportive pour les personnes en situation de handicap,
une pépinière d'entreprises technologiques pour les former à l'auto-emploi et
au travail à distance, des petits projets pour leur autonomisation
économique, leur accompagnement psychosocial et leur intégration, le soutien
au droit des enfants handicapés à l'éducation, en particulier les pauvres et
ceux des zones marginalisées, la sensibilisation aux droits humains des
personnes handicapées, de leurs familles et de la société… Mohammad et Darif nous ont laissés impressionnés par leur exposé sur la situation actuelle à Gaza et particulièrement celle de la multitude (presque 6% de la population de la Bande de Gaza !) des victimes d’Israel, rescapées mais atteintes dans l’intégrité de leur chair… Exposé accompagné de ce beau témoignage sur ceux qui refusent la fatalité et le désespoir en se souciant des handicapés pour les prendre en charge, chercher et trouver des solutions pour les réaliser malgré les énormes difficultés vécues à Gaza… Une magnifique réalisation qui mérite toute notre solidarité active pour faire échec à tous les plans de persécution du peuple palestinien par l'occupant sioniste et ses acolytes !
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