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COMMUNIQUE DU 02 DECEMBRE 2003
Ouvrir concrètement des perspectives
de Paix
Ce 1er décembre a été signée à Genève une initiative
pour la Paix mise au point par les négociateurs palestiniens et
israéliens de Taba (janvier 2001), lesquels ont voulu démontrer,
contrairement aux allégations d¹Ehud Barak et d¹Ariel Sharon, qu¹un
accord de paix est possible.
Il ne nous appartient évidemment pas de nous prononcer sur le contenu du
texte. Cela est de la responsabilité des deux sociétés concernées.
Nous rappelons cependant que, contrairement à ce que prétendait
l¹équipe d¹Ehud Barak à Camp David, seul le Droit International peut
fonder la base
d¹une négociation portant dès lors sur ses modalités d¹application.
Une perspective de paix doit effectivement s¹ouvrir qui mette un terme à
la politique de guerre du gouvernement d¹Ariel Sharon, productrice d¹une
logique de mort. Car Ariel Sharon trace sur le terrain sa propre feuille
de route, conforme à son objectif explicite : « achever ce qui ne l¹a
pas été en 1948 » en termes de dépossession et de déplacement des
populations palestiniennes, en termes d¹annexion. La construction d¹un
vaste et complexe réseau de murs, qui enferme des populations entières
dans des ghettos privés de tout, qui confisque terres et récoltes, qui
détruit tout un éco-système de façon irréversible, qui confisque
l¹eau, qui isole Jérusalem, qui coupe en deux la vallée du Jourdain et
qui, d¹ici 2005, prévoit de découper la Cisjordanie en trois zones
inaccessibles l¹une de l¹autre et en une multitude d¹enclaves, est
l¹instrument privilégié de ce projet.
Cette nouvelle étape dans la violation du droit international, de la
feuille de route du quartette elle-même, qui s¹accompagne d¹une
poursuite des constructions de colonies et de routes pour les colons toute
aussi illégale, réduit à néant toute perspective de paix.
Pendant que les initiateurs du "pacte de Genève" informent les
populations de leur initiative, la répression féroce continue dans les
territoires occupés. De fait et depuis le 4 octobre 2003, une
trêve des attentats
contre les civils israéliens se maintient, et pendant ce temps les forces
armées d'occupation ont tué plus de 60 civils palestiniens dont 5
enfants, procédé à des dizaines d'arrestations, maintenu le couvre feu
sur plusieurs localités, tandis que les colons scient les arbres,
attaquent les paysans en toute impunité et que de nouvelles colonies
commencent à se construire à Jérusalem.
Dans ce contexte l¹initiative de Yossi Beilin et Yasser Abed Rabo a
valeur pédagogique. Une autre voie est possible ouvrant vers la paix, à
la différence de celle du gouvernement d¹Ariel Sharon.
Mais pour que la paix devienne réalité, il faut mettre un terme à la
feuille de route d¹Ariel Sharon. Il faut faire tomber les murs de
l¹Apartheid, de l¹expulsion, de la dépossession, de l¹annexion, de
l¹insécurité. Il faut en finir avec l¹occupation.
Tout processus ne peut être crédible aux yeux du peuple palestinien que
s¹il est accompagné de la libération des prisonniers politiques, de la
possibilité pour les parlementaires d¹exercer librement leurs fonctions.
Il ne pourra avancer que par le démantèlement des chek points et un
retrait massif et programmé des troupes d¹occupation. Cela suppose aussi
la possibilité pour les réfugiés de s¹exprimer quant à l'application
de la résolution 194 de l'ONU établissant le droit international.
Les contours de la paix, fondée sur le droit international, sont connus ;
ce qui manque à leur aboutissement c¹est l¹engagement politique concret
de la communauté internationale, singulièrement de l¹Union Européenne.
L¹Europe a les moyens d¹intervenir, sans cacher une nouvelle fois son
inertie derrière la politique de vetos des Etats-Unis.
Une nouvelle fois, nous demandons à la France d¹intervenir
- Auprès du Conseil de Sécurité des Nations-Unies, de ses partenaires
européens et auprès du quartette, pour l¹envoie d¹une force de
protection en
Palestine.
- Auprès de ses partenaires européens pour la suspension de l¹accord
d¹association entre l¹Union européenne et Israël tant qu¹Israël ne
respecte
pas le Droit international et ses engagements.
Paris, le 2 décembre 2003
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