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COMMUNIQUE DU 14 SEPTEMBRE 2003
LE
MAIRE DE SECLIN CONDAMNÉ
POUR
LE BOYCOTT DE PRODUITS ISRAÉLIENS
Le
12 mars 2003 Jean-Claude Willem, Maire de Seclin, comparaissait devant le
Tribunal Correctionnel de Lille suite à une plainte déposée par l'Association
Cultuelle Israélite de Lille pour discrimination raciale, après sa décision
de boycotter les produits israéliens dans les cantines municipales de
Seclin. Au cours de l'audience, le Procureur de la République expliquait
qu'il n'y avait pas lieu de poursuivre et laissait le jugement à l'appréciation
du Tribunal ; celui-ci rendait le 26 mars un jugement de relaxe. Ainsi la
plainte était rejetée. Le Tribunal reconnaissait ainsi que les déclarations
et les actes du Maire de Seclin participaient de son opposition à la
politique du gouvernement israélien à l'encontre des Palestiniens,
position politique qui ne saurait relever de poursuites judiciaires.
Peu après, sur injonction du Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, le
Parquet faisait appel contre la décision de relaxe et Jean-Claude Willem
comparaissait le 17 juin devant la Cour d'Appel de Douai. L'Avocat Général
demandait une condamnation à une amende de 2000 euros, laissant au
Tribunal le soin de l'intitulé du motif de la condamnation.
Jeudi 11 septembre le Tribunal rendait son verdict : 1000 euros d'amende
pour discrimination envers une nation, contredisant ainsi la position du
Procureur de la République du Parquet de Lille.
Mais le verdict de la Cour
de Douai va plus loin que cette contradiction entre les deux Parquets.
En
condamnant Jean-Claude Willem, la Cour d'Appel de Douai accepte l'idée
qu'une critique de la politique israélienne devienne un délit. C'est une
atteinte à la liberté d'expression, mais c'est aussi légitimer la
poursuite devant les Tribunaux de toute expression d'opposition à la
politique de l'Etat d'Israël. C'est pour cela que nous considérons que
le verdict de la Cour d'Appel de Douai est scandaleux et inique.
L'AFPS assure Jean-Claude
Willem de sa solidarité et s'engage à lutter contre toute forme de
censure qui conduirait, au nom d'un amalgame malsain entre la critique de
la politique d'un Etat étranger et l'antisémitisme, à restreindre la
liberté d'expression en ce qui concerne la politique israélienne.
C'est un bien mauvais coup qu'a perpétré la Cour d'Appel de Douai en
donnant raison à ceux qui ont poursuivi Jean-Claude Willem, ce qui nous
amène à poser la question : peut-on en France critiquer la politique
israélienne d'occupation de la Palestine ?
Association
France-Palestine Solidarité 59/62
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