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Ha'aretz, 12 juin 2005
Gaza après le retrait :
le passage de Rafah ne doit pas être contrôlé par Israël
par Akiva Eldar
Trad. : Gérard pour La Paix Maintenant
Israël doit transférer le contrôle du passage de Rafah à l'Autorité
palestinienne, et permettre le passage régulier des biens et des
personnes entre la bande de Gaza et la Cisjordanie. C'est qu'affirme un
document sur le désengagement rédigé par les Etats donateurs (à
l'Autorité palestinienne), la Banque mondiale et le Fonds Monétaire
International.
La Banque mondiale annonçait il y a plusieurs mois qu'une aide à la réhabilitation
économique de la bande de Gaza ne serait utile que si étaient levées
les restrictions à l'entrée et à la sortie des produits et des
hommes d'affaire depuis et vers Gaza.
D'après certains avis juridiques, par la continuation du contrôle des
passages frontaliers, Israël conserverait un rôle d'occupant, et ce même
après le retrait des colons et de l'armée. Il assumerait donc une
responsabilité officielle en cas de désastre humanitaire dans la bande
de Gaza.
Le document rejette la proposition israélienne de déplacer le passage
entre l'Egypte et la bande de Gaza vers la région de Kerem Shalom. Il
rejette également la position israélienne selon laquelle, si le contrôle
des produits entrant à Gaza était confié à l'Egypte, cela couperait la
bande de Gaza de la quasi union douanière qui comprend actuellement la
Cisjordanie, la bande de Gaza ([et Israël]. D'après le document,
l'inclusion de Gaza dans cette "enveloppe" douanière est
officialisée par le Protocole de Paris, auquel Israël est soumis dans le
cadre du droit international.
Le document propose plusieurs mécanismes de supervision qui permettraient
à Israël, même après avoir transféré le contrôle du terminal de
Rafah à l'Autorité palestinienne, de surveiller efficacement les
tentatives de contrebande et d'invasion du marché par des produits bon
marché et de mauvaise qualité. L'une de ces propositions serait la mise
en ligne des ordinateurs des douanes de Rafah avec ceux de Karni, poste de
douane entre la bande de Gaza et Israël.
Le document propose aussi que la plupart des produits en provenance d'Egypte
parviennent à Gaza par mer, d'Alexandrie au port d'Ashdod, 10% seulement
des produits étant acheminés par terre.
Pour raisons de sécurité, Israël a repoussé une proposition de
l'Autorité palestinienne de maintenir au terminal de Rafah une présence
permanente de douaniers israéliens. Israël a également refusé de
placer le contrôle des douanes dans les mains d'une partie tierce, financée
et contrôlée internationalement. Un haut responsable au cabinet du
Premier ministre a dit à Ha'aretz qu'Israël est contre le transfert
direct du passage de Rafah à l'Autorité palestinienne, et que, jusqu'à
ce qu'il s'avère que l'Autorité est capable d'assurer l'ordre dans la
bande de Gaza, il valait mieux confier
cette charge à l'Egypte.
Les auteurs du document soulignent l'importance cruciale des liens économiques
entre la bande de Gaza et la Cisjordanie, et que toute tentative de séparer
les deux régions, y compris politiquement, reviendrait à ruiner les
efforts consentis par les pays donateurs, la Banque mondiale et le FMI
pour reconstruire l'économie palestinienne, attirer les investisseurs et
réduire un chômage endémique. Pour ces trois parties, Israël doit
permettre le passage sûr et ininterrompu des biens et des personnes entre
Gaza et la Cisjordanie, par une autoroute ou un tunnel (et non une voie
ferrée). Les auteurs affirment également que des garanties qui
assureraient ce passage régulier constituent une condition essentielle
pour maintenir une activité d'exportation de produits agricoles. Ils
proposent que les parties se mettent d'accord sur un système de sécurité
qui remplacerait l'actuel système du "dos à dos", où des
camions arrivant de Gaza déchargent leur marchandise pour les charger sur
des camions israéliens qui attendent du côté israélien. Les économistes,
auteurs du document, écrivent que ce système élève considérablement
les coûts et nuisent à la capacité des industriels et des agriculteurs
de Gaza d'être compétitifs.
Le gouvernement néerlandais a accepté de construire un port maritime à
Gaza. L'Autorité palestinienne désire que ce nouveau port soit installé
à quelques kilomètres au nord du port existant.
En même temps que des recommandations économiques et commerciales, le
document affirme aussi qu'attirer des investisseurs dans la bande de Gaza
requiert un changement substantiel d'atmosphère, l'escalade en matière
de sécurité ayant causé de lourdes pertes aux investisseurs, et les
entrepreneurs hésitent à investir dans la région.
Le document souligne qu'un engagement d'Israël à modifier la situation
politique en Cisjordanie est également crucial pour attirer des
entrepreneurs dans les territoires. De plus, il affirme l'importance d'une
amélioration de la coordination avec les Palestiniens au sujet des
serres, des maisons et des infrastructures qu'Israël laissera derrière
lui dans la bande de Gaza.
Un officiel, qui participe aux pourparlers économiques entre Israël et
l'Autorité palestinienne, a critiqué le gouvernement israélien, requis
il y a cinq mois de présenter une position officielle sur ses sujets,
sans l'avoir fait à ce jour.
sur le même sujet, cf (entre autres)
"Gaza : qui a peur de l'indépendance?"
http://www.lapaixmaintenant.org/article1069
et "la renaissance de l'économie palestiniene en question" par
deux
fonctionnaires de la Banque mondiale :
http://www.lapaixmaintenant.org/article1057
Source
: La Paix Maintenant
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