AFPS Nord Pas-de-Calais CSPP |
|
|
||
Quand la coutume
raciste devient loi
de Fasl al-maqal
29 juillet 2005
Le dernier jour de sa session d'été de l'année 2005, la Knesset a voté
deux lois racistes qui arrachent le masque sur ce qui s'appelle la démocratie
israélienne. La première est une loi qui empêche les compensations
aux Palestiniens qui ont subi des dommages dus aux pratiques des forces
israéliennes dans les territoires occupés et la seconde est la
loi qui interdit le regroupement des familles palestiniennes des deux côtés
de la ligne verte, qui a été renouvelée après avoir subi quelques légères
modifications.
Le simple fait de promulguer ces deux lois montre qu'il existe dans la
Knesset une majorité fixe qui non seulement adopte une politique
raciste, mais qui est prête à aller plus loin que cela, en la
transformant en lois officielles. La disponibilité raciste est présente
et prête, il y a ceux qui prennent l'initiative de la légiférer et il
y a ceux qui sont prêts à s'y accrocher, comme le parti Shinoy, qui se
dit libéral, et le parti travailliste, qui adopte le personnage de
berger des citoyens arabes (et tout le monde saint comment le berger se
comporte avec son public).
La loi interdisant le regroupement est passé avec une majorité écrasante,
soutenue par 59 membres de la Knesset, de la droite, des partis
religieux, de Shinoy et du parti travailliste. Il fut rejeté par 12
membres, les membres des partis arabes et le parti Meretz, avec
l'abstention de quelques députés travaillistes dont Over Bennis, le
ministre de l'intérieur et Ghaleb Majadla, président du comité
interne de la Knesset.
Quant à la loi qui interdit les compensations de l'Intifada, elle a été
soutenur par 54 contre 15. Ces chiffres montrent que la participation du
parti travailliste au gouvernement n'a rien changé, et au lieu que le
parti ne change la politique du gouvernement, comme l'avaient fait
croire ceux qui le soutiennent, lui applaudissent et ont voté pour
l'inclure dans le gouvernement (liste unique), le parti travailliste a
reculé par rapport à son attitude hostile à la loi interdisant le
regroupement familial, et s'est allié, de fait, aux positions du
Likoud. Ensuite, viennent les Arabes du parti travailliste pour dire
qu'ils sont avec le changement de l'intérieur, oubliant qu'ils sont
dans le ventre d'un parti avalé par le Likoud.
Le plus grave concernant ces deux lois est qu'elles ont un effet rétroactif.
La loi interdisant le regroupement familial n'interdit pas le nouveau
mariage mais détruit des familles constituées il y a un an, lorsque le
mariage a été célébré dans des situations juridiques différentes :
"les crapules ont changé la règle du jeu" comme on le dit.
En réalité, les crapules dans la Knesset ont changé la loi sans tenir
compte du devenir des milliers de familles qui ne savaient pas qu'une
telle loi allait être votée pour transformer leur vie en enfer, la
suspendant dans l'air. Outre le fait qu'il s'agit d'une loi raciste,
elle est inhumaine, qui laisse derrière elle des drames, des
souffrances quotidiennes liées au coeur même de la vie, qui est la
cellule familiale.
Il en est de même pour les compensations. Il ne prend pas effet avec sa
promulgation, mais touche des cas arrivés il y a un an, tout comme il
touche les mesures juridiques en cours actuellement dans les tribunaux.
Selon cette loi, tout soldat israélien peut tirer sur un civil
palestinien passant dans la rue, lui causer une infirmité permanente,
qui empêche ce dernier de travailler pendant toute sa vie, et le
Palesitnien ne peut porter plainte au tribunal pour avoir une
compensation. La justification israélienne de la loi est qu'il y a
des milliers de cas pour lesquels il est possible de demander des
compensations. Evidemment, l'excuse est pire que la faute, et il y a une
confirmation implicite qu'Israël a commis des milliers de crimes qu'il
ne peut justifier même devant les tribunaux israéliens.
Israël essaie de justifier le racisme de la loi interdisant le
regroupement familial en recourant à un mélange de prétentions sécuritaires
et démographiques, ce ne sont que des justifications mensongères et
inconsistantes. Mais il n'est pas possible de justifier la loi empêchant
les compensations, ni par la sécurité, ni par la démographie. Elle
est raciste, sans justification, et raciste à découvert, tout à fait
impudique.
Les deux lois sont la preuve d'une faillite, la preuve que la situation
raciste qui les a produits travaille en heures supplémentaires pour
transformer la coutume raciste dominante en lois fixes et officielles.
Dans ces conditions, il est nécessaire que les mouvements
anti-racistes, localement et internationalement, profitent de l'intérêt
suscité par notre pays pour dénoncer le racisme partout présent, sur
le terrain de la réalité et dans les ouvrages de loi.
|
||
Avertissement |
Retour Ressources - Débat - Communiques - Accueil