on imemc.org, 25.08.2005
http://www.imemc.org/index.php?option=com_content&task=view&id=13517&Itemid=1
Traduit de l’anglais par Marcel Charbonnier
Vanunu,
attendant toujours d’être vraiment libéré : « Je
voulais empêcher le recours à l’arme atomique »
[Tandis que l’Iran est soumis à un
ensemble de pressions visant à le faire suspendre son programme
d’armement nucléaire, la détention par Israël de ce type
d’armes ne retient pratiquement l’attention de personne. Au
risque de sa liberté, Mordechai Vanunu a ressenti l’impérieuse
obligation de révéler qu’Israël possédait des bombes nucléaires,
voici une vingtaine d’années. Cela lui a valu d’être enlevé,
en Italie, par des agents du Mossad, emmené en Israël et condamné
à dix-huit années d’emprisonnement, au motif d’espionnage et
de trahison. Tommy Lapid, ancien ministre israélien de la Justice,
chef du parti centriste laïc Shinui, voulait qu’il soit pendu
haut et court.
Le 21
avril 2004, il a été élargi – après plus de 6 500 jours en
prison. Mais il n’est toujours pas libre. Depuis son élargissement,
il a été ré-arrêté à deux reprises par l’armée israélienne
et, plus grave, il ne peut quitter ce qu’il considère être
« la prison appelée Israël ».
Le
correspondant d’IMEMC, Kristoffer Larrson, a interviewé Vanunu à
propos de ses hauts faits et de ses espoirs pour l’avenir.]
Kristoffer Larson [KL] : Avant toute chose :
merci beaucoup de nous consacrer du temps et de nous accorder cette
interview !
Mordechai Vanunu [MV] hoche la tête
timidement.
KL : Commençons par le début. Vous êtes
né au Maroc en 1954. Pourquoi votre famille a-t-elle émigré en
Israël ?
MV : Ma famille a émigré en Israël, comme la
plupart des juifs marocains, en
KL : Le judaïsme a-t-il tenu une grande place,
dans votre vie ?
MV : Oh, bien sûr : je suis né dans une
famille juive très pratiquante, et j’ai été envoyé à l’école
juive. Mais, très jeune, j’ai commencé à rejeter et à
critiquer le judaïsme.
KL : Pouvez-vous nous dire quelques mots au sujet de votre enfance ?
MV : A cette époque, j’ai vécu à Beer
Sheva, une ville très pauvre, dans un pauvre quartier de juifs
venus du Maroc. Notre vie était très modeste, nous n’avions pas
grand-chose à faire. Je jouais au foot, avec les enfants du
voisinage.
KL : Vous aviez des frères ou des sœurs ?
MV : Je suis d’une famille nombreuses :
nous sommes onze frères et sœurs, je suis le second. J’aidais
mon père et ma mère à élever tous ces enfants. J’étais très
bon élève, en ces années-là. A dix-huit ans, au lycée, j’étais
pensionnaire.
KL : Quelles études avez-vous faites ensuite,
à l’université ?
MV : J’ai effectué trois années dans
l’armée. Mon job consistait à entraîner les nouvelles recrues.
Ce n’était pas une activité militaire : je ne faisais
qu’entraîner les soldats. C’était près [de la colonie de]
Gush Etzyon, à Bethléem. Après, je suis entré à l’université.
J’ai fini ma licence, et j’ai étudié la physique, durant un
an. Après ça, j’ai arrêté mes études, et j’ai travaillé au
centre nucléaire de Dimona, pendant neuf ans. Durant cette période,
j’ai étudié parallèlement la philosophie et la géographie, à
l’université.
KL : Quelles étaient vos fonctions, dans le centre de recherches de
Dimona ?
MV : J’ai fait tout simplement acte de
candidature parce qu’ils avaient publié une publicité dans un
journal : on demandait des jeunes, pour travailler au centre
nucléaire de Dimona. Alors j’ai suivi les indications du journal,
et je suis allé à un bureau de recrutement à Beer Sheva. Ils
m’ont donné rendez-vous, m’ont fait remplir des formulaires. Et
voilà…
KL : Que saviez-vous sur Dimona, à l’époque ?
MV : Je savais qu’ils étaient sans doute
engagés dans un programme d’armement nucléaire, mais rien de
plus. Ils écrivaient de temps à autre, dans les journaux, qu’ils
avaient « peut-être » l’arme atomique, mais c’était
tout…
KL : Certains de vos collègues savaient-ils qu’Israël disposait
d’armes nucléaires ?
MV : Vous voulez dire : ceux qui travaillaient au centre de
Dimona ?
KL : Oui.
MV: Au poste où je travaillais, dans ce bâtiment-là, ils le
savaient, bien entendu. Parce qu’ils produisaient le matériau
indispensable aux armes nucléaires : le plutonium. Aussi
quiconque avait le minimum d’information à ce sujet savait bien
que le plutonium ne sert qu’à fabriquer la bombe atomique. Et
aussi, cet endroit est extrêmement secret, ce qui signifie qu’il
doit bien être impliqué dans la production de quelque arme
particulière. Ainsi, les gens qui travaillent là savent
pertinemment qu’ils produisent des armes atomiques, même s’ils
ne les voient pas. Mais qu’ils produisent des armes, oui, cela :
ils le savent.
KL : En quoi votre travail consistait-il ?
MV : Les premières années, mon travail
consistait à produire du plutonium, à séparer le plutonium de matériaux
radioactifs, dont l’uranium, et de transférer l’uranium à la
station électronucléaire adjacente. Aussi, mon travail, jour après
jour, consistait à produire du plutonium, et nous savions très précisément
quelle quantité était produite.
KL: A partir de quand avez-vous commencé à
vous poser des questions sur la politique du gouvernement israélien
en la matière ?
MV : Je pense que dès le début, j’étais
enclin à critiquer, à me poser des questions. Je voulais savoir ce
qu’ils étaient en train de fabriquer là. Et je savais que c’était
du plutonium que nous étions en train de produire, aussi je savais
combien d’armes nucléaires ils pouvaient détenir. Et en même
temps, ils mentaient au peuple israélien et au monde au sujet des
armes nucléaires qu’ils possédaient. Aussi, sans doute me
suis-je mis à critiquer ce système dès que j’ai pris conscience
du nombre d’armes nucléaires qu’ils étaient en train de
produire, et aussi que je participais à ce mensonge, à cette
duperie.
KL: Quand avez-vous commencé à envisager de révéler
cela au monde entier ?
MV : Plus tard, j’ai commencé à être engagé politiquement, à
l’université : je soutenais les Palestiniens. J’ai aussi
commencé à critiquer Israël quand ils ont envahi le Liban, en
1982. J’avais même sans doute, à la réflexion, commencé à
prendre mes distances quand Israël a bombardé le réacteur
atomique irakien, en 1981. Je travaillais dans ce centre nucléaire,
et j’ai assisté à ça : d’un côté ils bombardaient un
centre nucléaire [civil, ndt] en Irak, et en même temps, ici, ils
trompaient le monde… Alors j’ai décidé qu’un jour je
partirais et que je révèlerais tout, peut-être trois ou quatre
ans avant de quitter effectivement Dimona. Mais je n’avais pas de
plan précis : je pensais, simplement, qu’un jour je
partirais. Et que je parlerais.
KL : Pensez-vous qu’un (ou des) collègue(s), à Dimona, pouvai(en)t
avoir la même idée, de tout révéler ?
MV : Non. La plupart sont des juifs sionistes pur sucre et ils
croient en ce que dit le gouvernement israélien. Il y a peut-être
des gens qui ne sont pas d’accord, mais ils ne disent rien. Alors
faire quelque chose : non, ils n’y sont absolument pas préparés…
KL : C’est à cause de ça, que vous avez quitté Israël ?
MV : Après ma démission, j’ai décidé d’aller aux
Etats-Unis. Mais je suis allé, en réalité, en Extrême-Orient :
en Thaïlande et au Népal. J’ai voyagé dans les montagnes de
l’Himalaya : je marchais, je faisais du trekking. Et puis je
suis allé à Bangkok, à Singapour, en Australie. C’est
d’ailleurs à Sidney que j’ai reçu le baptême.
KL : Qu’est-ce qui vous a amené à vous
convertir au christianisme ?
MV : Comme je vous
l’ai dit, à l’âge de seize ans, j’ai commencé à porter un
regard critique sur le judaïsme, et j’ai décidé de quitter
cette foi juive. Ainsi, entre seize et trente ans, j’ai grandi,
j’ai critiqué, je me suis posé des questions, j’ai rejeté ce
qu’on m’avait inculqué, jusqu’à me retrouver, enfin, libre.
J’ai pris la décision de ne jamais revenir en Israël. Je voulais
entamer une nouvelle existence. Alors, j’ai décidé, aussi, de me
faire baptiser.
KL : Comment vos proches et vos amis
ont-ils réagi à votre baptême
MV : Personne n’en a rien su, à l’époque ; je n’en
ai parlé à personne. Je savais qu’ils n’aimeraient pas ça du
tout. Je n’en ai informé qu’un de mes frères. Mais quand on
m’a kidnappé, à Rome, pour m’amener ici, ils ont découvert
que j’avais été baptisé, et cela ne leur a pas plus. Ils ont
essayé de me ramener dans le giron du judaïsme.
KL : Qu’est-ce qui vous a amené à
raconter ce qui vous est arrivé au Sunday Times de Londres ?
MV : C’est le fait, comme je vous l’ai
dit, qu’Israël mentait et trompait son monde. Et aussi, le fait
que, de par mon travail, je savais qu’Israël produisait plus de
quarante kilos de plutonium, chaque année. Cela suffit à produire
dix bombes atomiques annuellement. J’ai décidé que c’en était
trop ; Israël avait énormément d’armes, et il pouvait les
utiliser dans la première guerre venue, contre certains pays
arabes. Je voulais empêcher le recours à l’arme atomique.
KL : Et les gens du Sunday Times vous ont cru ?
MV : Je leur ai apporté des photos. J’avais
pris secrètement des photos dans le centre ; je leur ai donné
toute l’information sur la manière dont les Israéliens
produisaient du plutonium. Un savant atomiste m’a interrogé, et
il a admis ce que je lui ai relaté. Mais ils voulaient sans cesse
procéder à de nouvelles vérifications.
KL : Pour ces vérifications, combien de
temps leur a-t-il fallu ?
MV : Environ un mois. Mais avant que mon témoignage soit publié,
Israël me kidnappa, à Rome. Ils ont publié mon interview quelques
jours seulement après mon kidnapping.
KL : Comment avez-vous rencontré ‘Cindy’,
l’espionne du Mossad ?
MV : Je l’ai rencontré à Londres, dans
une rue. C’était nuit, je marchais. Je lui ai demandé :
« Comment allez-vous » ? Et ce fut l’engrenage :
nous avons commencé à nous rencontrer et à nous parler.
KL : Et vous avez décidé d’aller
ensemble à Rome ?…
MV : Nous avons pris un avion pour Rome.
Et c’est dès que j’ai mis les pieds à Rome qu’ils s’en
sont pris à moi.
KL : Avez-vous été surpris par
l’absence totale de réaction, dans le monde, à votre kidnapping
par le Mossad ?
MV : Oui. J’étais extrêmement déçu
que le monde n’ait absolument rien fait, depuis Rome jusqu’à
Washington, de Londres à Stockholm… Personne ne s’est préoccupé
de moi, personne n’a pris la parole pour me défendre. Et c’est
encore le cas aujourd’hui. Aucun gouvernement ne parle de moi, ni
de ma cause. Tous se tiennent à carreau.
KL : Pourquoi, à votre avis, ont-ils
tellement peur de critiquer Israël ?
MV : Je pense qu’ils ont un problème,
avec Israël. Ils ne savent ni quoi faire, ni quoi dire. Parce qu’Israël
détient désormais ces armes atomiques, les Israéliens se sentent
tout puissants : ils se moquent bien de ce que pourrait dire un
gouvernement, quel qu’il soit. Personne
ne peut leur dire ce qu’ils ont à faire.
KL : Ce qui nous amène à vous poser une
autre question : Pensez-vous qu’Israël soit prêt à
utiliser ses armes nucléaires ?
MV : A mon avis, Israël était prêt à
les utiliser. Mais aujourd’hui, après mes révélations et le
fait que le monde entier soit au courant, je pense que le monde ne
les laissera pas utiliser leurs armes.
KL : Un ancien directeur du Mossad a révélé
qu’Israël avait envisagé de vous tuer, mais qu’ils ne l’ont
pas « parce que des juifs ne tuent pas d’autres juifs ».
Mais ils vous ont condamné à dix-huit ans de prison. Avez-vous été
surpris par cette condamnation ?
MV : Oui. Ils m’ont condamné pour
espionnage et trahison, mais je n’étais pas un espion. J’ai
donné des informations au Sunday Times ; ils auraient donc dû
me condamner pour avoir parlé aux médias. Mais le juge m’a
condamné pour espionnage, et il m’a infligé une sentence très
dure et très longue. Si Israël ne m’a pas éliminé, ce n’est
pas parce que « les juifs ne tueraient pas d’autres juifs »,
mais bien parce qu’ils ne savaient pas quoi faire dans mon cas.
Moi, l’espion juif. Le Mossad tue beaucoup de juifs. Quand ils le
veulent, ils en tuent. Ils en tuent certains secrètement,
d’autres meurent de ce qu’ils appellent des « crise
cardiaques ». C’est même eux, les agents du Mossad, qui étaient
derrière l’assassinat de Rabin. Alors, leur histoire de « juifs
qui ne tuent pas d’autres juifs », c’est vraiment du
pipeau.
KL : Avez-vous le sentiment d’avoir eu
un procès équitable ?
MV : Bien sûr que non ! Cela se
passait à huis clos, personne n’était autorisé à assister à
mon procès. Il n’y avait que moi, et mon avocat. Et le juge n’était
pas autorisé à interroger le gouvernement, qui aurait dû être
contraint à venir expliquer au tribunal pourquoi Israël détenait
deux cents armes nucléaires, pourquoi ils avaient entrepris de
produire la bombe à hydrogène. J’ai dit tout cela au tribunal,
mais le tribunal n’était pas autorisé à poser des questions.
Nous avons demandé à Shimon Peres de témoigner ; nous
voulions lui demander pour quelle raison il affirmait que le centre
Dimona ne menait que des recherches pacifiques, alors qu’il avait
déjà produit deux cents bombes atomiques. Si le juge n’est pas
autorisé à poser la moindre question, où est la justice ?
KL : Quelle a été votre réaction
lorsqu’on vous a annoncé que vous alliez devoir passer dix-huit
années en prison ?
MV : J’étais anéanti. J’étais très
en colère. J’étais navré. Je ne parvenais pas à y croire :
dix-huit ans ! C’est comme s’ils vous avaient condamné
pour avoir tué quelqu’un que vous n’aviez pas tué. C’est
comme s’ils avaient pris quelqu’un au hasard dans la rue, et
qu’ils l’aient condamné pour assassinat, alors qu’il
n’aurait tué personne. Personne ne le croit : que peut-il
faire ? Leur juge décide que cette personne a assassiné,
alors qu’elle n’a tué personne…
KL : Vous avez, de plus, dû purger les
deux tiers de cette condamnation en isolement total. Qu’est-ce qui
vous a permis de tenir ?
MV : C’est ma conviction profonde dans
la justesse de mes actes. J’étais très fort. Extrêmement fort.
J’avais décidé d’être fort. Et je voulais vaincre ceux qui
m’avaient enlevé et condamné fallacieusement et injustement.
J’ai décidé que je voulais survivre, sortir, et parler. Aussi,
ce désir de m’en sortir m’a soutenu, en permanence, et il
continue à le faire.
KL : Vous est-il arrivé, durant tout ce
temps, de penser que peut-être cela ne valait pas le coup ?
MV : Non. Jamais. Je n’ai jamais douté
de ce que je faisais. Ce qui me rendait perplexe, c’est la raison
de savoir pourquoi je devais souffrir. Mais je n’ai jamais douté
d’avoir fait ce que je devais faire. Parce que j’avais
l’information, je me sentais dans l’obligation de la publier.
Cela devait être fait ; quelqu’un devait s’en charger. Je
pense que j’ai aussi constaté que le monde avait changé. Le
monde ignorait mon histoire, mais le monde a, de fait, changé,
depuis que je l’ai révélée. La Guerre froide a pris fin, la
course à l’arme nucléaire est stoppée.
KL : Comment vos proches et vos amis
ont-ils réagi à la révélation qu’Israël détenait l’arme
nucléaire ?
MV : Les gens de ma famille n’aiment pas
ça. Ils ne veulent pas qu’on parle d’eux publiquement. Quand à
mes amis, je n’en sais rien : j’ai été mis en prison
pendant dix-huit ans, et je n’avais de contact avec absolument
personne, si bien que je ne sais pas. Mais la plupart m’ont sans
doute considéré comme un traître et un espion.
KL : Et l’opinion publique, en Israël ?
MV : L’opinion publique israélienne est
soumise à un lavage de cerveau psychologique par les médias israéliens.
On leur dit que je suis un ennemi d’Israël et un traître, et ma
conversion au christianisme est même utilisée, aussi, pour
« prouver » que je suis un traître. Parce que la
plupart des juifs ne peuvent admettre qu’un juif se convertisse à
une autre religion, quelle qu’elle soit.
KL : Comment avez-vous été reçu par
l’opinion mondiale, après ce que vous avez fait, mis à part Israël ?
MV : J’ai reçu beaucoup de messages de
sympathie et de soutien de diverses personnes, des militants et des
associations pacifistes. Mais par de gouvernements. Je bénéficie
de beaucoup de soutiens et de sympathie, dans le monde entier.
KL : Désirez-vous ajouter quelque chose ?
MV : Je suis toujours en attente de ma
liberté. J’aimerais que le monde m’assure ma liberté totale,
me permette de quitter ce pays et de jouir de la liberté ;
j’ai assez souffert. J’ai passé dix-huit ans en prison, et
aujourd’hui, je continue à être prisonnier dans la prison
qu’est Israël. Je veux jouir de ma liberté, contribuer à la
paix dans le monde. Le monde doit être courageux et intervenir pour
me soutenir et critiquer Israël. J’espère qu’un pays ou un
autre vont se réveiller, en particulier en Scandinavie – la Suède,
la Norvège, le Danemark : ce sont des pays très généreux,
qui soutiennent les être humains. Aussi, ils doivent exiger d’Israël
qu’il me donne ma liberté.
KL : Où iriez-vous, si vous en aviez la
possibilité ?
MV : J’aimerais aller en Europe, ou aux
Etats-Unis.
KL : Merci beaucoup.
MV salue, d’un signe de tête.
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