AFPS Nord Pas-de-Calais CSPP |
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Première
université israélienne en Cisjordanie
Patrick Saint-Paul
"Le gouvernement d’Ariel Sharon a donné son feu vert, lundi, à
la création de la première université israélienne en Cisjordanie.
Ariel Sharon espère que cette décision, qui entre dans le cadre de sa
politique de renforcement des blocs de colonies, contribuera à rassurer
le mouvement des colons échaudé par le retrait de la bande de Gaza,
programmé cet été. L’annonce a provoqué la colère des
Palestiniens, dont les craintes de voir leur futur Etat réduit à une série
d’enclaves se confirment chaque jour."
« Une grave erreur » selon Pérès Le projet, qui prévoit de transformer le collège d’Ariel, la principale colonie du nord de la Cisjordanie, en une université, a provoqué de vifs échanges entre ministres travaillistes et du Likoud lors de la réunion interministérielle qui a entériné le projet par 13 voix contre 7. Le vice-premier ministre, Shimon Pérès, a appelé à voter contre le projet, arguant qu’il contredit la priorité gouvernementale de développer le système éducatif dans la région du Négev et en Galilée. « Etablir une université à Ariel serait une grande erreur », a prévenu Pérès. Le ministre des Finances Benyamin Netanyahou s’est offusqué des réserves émises par les travaillistes, estimant que la création de l’université d’Ariel était essentielle pour « démontrer que le bloc de colonies d’Ariel fera partie d’Israël pour toujours ». Le ministre de l’Éducation a justifié cette initiative en expliquant qu’il s’agit d’une réplique au boycottage de deux universités israéliennes par l’Association des enseignants d’université en Grande-Bretagne (AUT). Le mois dernier, celle-ci a justifié les sanctions contre l’université de Haïfa, accusée de violer la liberté des enseignants et de l’université religieuse de Bar Illan, qui contrôle le collège d’Ariel, pour protester contre la répression de l’intifada. En donnant des gages aux colons, Ariel Sharon espère les convaincre du bien-fondé du retrait des vingt et une colonies de la bande de Gaza et de quatre colonies isolées de Cisjordanie, prévu cet été. Et atténuer la résistance à l’évacuation des quelque 8 500 colons qui y habitent. « Je veux sauver la plus grande partie de l’entreprise de colonisation » en Cisjordanie, où vivent quelque 240 000 colons israéliens, avait expliqué le premier ministre avant la pâque juive pour justifier le retrait de Gaza. « J’attribue une grande importance à la transformation du collège d’Ariel en une université, a-t-il confirmé lundi après l’adoption du projet. Le gouvernement considère que le renforcement des blocs de colonies fait partie de ses objectifs. » Les Palestiniens ont immédiatement condamné cette initiative, qui vient quelques semaines après l’annonce d’un projet d’extention de la colonie de Maale Adumim, située près de Jérusalem. « Israël continue d’agrandir les blocs de colonies et a annoncé la création d’une université en territoire palestinien dans la colonie d’Ariel, a déclaré, hier, le premier ministre palestinien, Ahmad Qoreï. Nous demandons au Quartette et à nos amis américains de mettre fin à ces violations qui ne peuvent être passées sous silence sous prétexte du retrait prévu de Gaza. » De nombreux universitaires israéliens se sont également opposés à cette décision, qui ne répond pas à une véritable demande, selon eux. « La recherche dans les universités est en voie de disparition, estime Aharon Ben Zeev, directeur de l’Université de Haïfa. Il n’y a pas suffisamment de crédits actuellement. L’établissement de deux universités supplémentaires lui portera un coup fatal. » Le collège compte 9 000 étudiants, dont 15% seulement sont issus de colonies. Il dépend de l’université Bar Illan, qui devrait y transférer plusieurs départements... Mais il n’a pas été précisé si le centre de résolution des conflits, hébergé par l’université Bar Illan, sera délocalisé à Ariel. La police palestinienne a arrêté, à l’issue d’une fusillade dans la bande de Gaza, deux activistes du Hamas, puis les a libérés peu après, ont rapporté hier les autorités palestiniennes. Réagissant à leur libération, un porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères a estimé que la réconciliation israélo-palestinienne ne pourrait aboutir que si l’Autorité palestinienne faisait preuve d’« efforts continuels contre les terroristes ».
Patrick Saint-Paul
Jérusalem : de notre correspondant [04 mai 2005] LE FIGARO
http://www.lefigaro.fr/internationa...
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