AFPS Nord Pas-de-Calais CSPP |
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Une troisième intifada est-elle
d’ores et déjà inéluctable ?
Serge Dumont
Les services de renseignements israéliens ne
donnent guère de chances à Mahmoud Abbas et la rancœur des
Palestiniens est de plus en plus perceptible, rien n’ayant vraiment
changé sur le terrain depuis les accords de Charm-el-Cheikh.
« Je ne suis pas sûr que Mahmoud Abbas surnagera longtemps après notre retrait de la bande de Gaza. » Prononcée dans le cadre d’une interview accordée au quotidien de Tel-Aviv Yediot Aharonot le 29 avril, cette petite phrase du patron des renseignements militaires israéliens Aaron Zeevi Farkash résume bien l’avis des responsables politiques et militaires de Jérusalem. Pour eux, le récent sommet israélo-palestinien de Charm-el-Cheikh ne débouchera pas sur la reprise du processus de paix mais, au contraire, sur le déclenchement d’un nouveau cycle de violence. Selon les services de l’Etat hébreu et surtout le Shabak (la Sûreté générale, notamment chargée de pénétrer les organisations palestiniennes), un troisième round d’intifada reprendra sans doute à l’automne, dans la foulée des élections législatives palestiniennes du 17 juillet prochain et du démantèlement des colonies juives de Gaza censé débuter le 15 août. Vues d’Europe, ces prédictions semblent sans doute alarmistes, puisque le président palestinien et Ariel Sharon multiplient les appels à la reprise du dialogue, et que la communauté internationale multiplie les initiatives favorisant la collaboration entre les deux parties. Pourtant, sur le terrain, rien n’a vraiment changé depuis le sommet de Charm-el-Cheikh. Il suffit d’ailleurs de circuler dans les territoires pour constater l’omniprésence militaire israélienne et entendre gronder la population palestinienne qui ne profite guère de la tadiyeh (l’accalmie proclamée en mars par les organisations combattantes). Certes, au terme de négociations laborieuses, l’Etat hébreu a restitué à l’Autorité palestinienne (AP) deux des six villes de Cisjordanie qu’elle occupait depuis 2001. Mais Tsahal continue de les encercler et d’y mener des opérations coup de poing comme si le sommet de Charm-el-Cheikh n’avait jamais eu lieu. Cela alors que la colonisation de la Cisjordanie se poursuit de plus belle et que la construction du « mur de séparation » entre dans sa phase finale. Quant à la question des sept mille cinq cents prisonniers palestiniens détenus par Israël - un problème « majeur » pour l’opinion des territoires - elle n’est toujours pas résolue. Quatre cents d’entre eux (des petits poissons) ont bien été libérés après le sommet de Charm-el-Cheikh mais Sharon en avait promis plus du double. Résultats ? Malgré la réforme des services de sécurité palestiniens entamée par Abbas, qui a remplacé leurs chefs corrompus ou incompétents, les accrochages avec Tsahal ont augmenté de 317% depuis le 1er avril. Les tirs de roquettes artisanales Kassam sur la ville israélienne de Sderot ont repris et les manifestations violentes contre la poursuite de l’occupation sont redevenues aussi quotidiennes que les tentatives de perpétrer des attentats-suicides à l’intérieur de l’Etat hébreu. Considérant eux aussi la reprise des hostilités comme « inévitable », le Hamas, le Djihad islamique, le FPLP et les « Comités d’opposition populaire » narguent Abbas et son nouveau ministre de l’Intérieur, Nasser Youssef, en refusant de rendre leurs armes. Dans leur propagande, ces organisations ne cachent d’ailleurs pas qu’elles profitent de la tadiyeh pour renforcer leur arsenal en acquérant du matériel plus perfectionné ou en fabriquant des Kassam en Cisjordanie afin de pouvoir toucher le cœur de l’Etat hébreu lors de la prochaine confrontation. La rancœur de la rue palestinienne est d’autant plus perceptible que le bouclage de la Cisjordanie et de la bande de Gaza est permanent, que les permis de travailler en Israël sont accordés au compte-gouttes et que la situation économique des Palestiniens continue de se dégrader. A ce propos, une étude de la Banque mondiale publiée en décembre 2004 (Stagnation ou renaissance ? Perspectives sur le désengagement israélien et l’économie palestinienne), conclut que le retrait israélien de Gaza ne changera rien à ce phénomène tant que les restrictions apportées à la circulation des biens et des personnes dans les territoires ne seront pas levées. Or, de l’aveu de Sharon et de son ministre de la Défense Shaoul Mofaz, cette mesure « n’est pas à l’ordre du jour pour le moment ». En juillet 2000 (c’est-à-dire trois mois avant le déclenchement
de l’intifada al Aksa), Marwan Barghouti
http://unhq-apps-01.un.org/dpi/nmu.nsf/ac/2005-05-04CREA-6C3KT8 Le Temps. [News Story]. 04/05/2005. transmis par Corinne Grassi
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