http://www.haaretzdaily.com/hasen/spages/572883.html
Haaretz, 6 mai 2005
Municipales palestiniennes partielles
:
victoire du Fatah, bonne tenue du Hamas
Le Fatah, parti au pouvoir auquel appartient Mahmoud Abbas, a résisté au
Hamas, parti islamiste radical, lors des élections municipales partielles
qui se sont déroulées jeudi en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Le
Fatah a obtenu 56% des suffrages, le Hamas 33%.
Le Fatah, poursuivi par sa réputation de corruption, craignait la défaite,
mais les résultats indiquent qu'il a remporté 45 des 84 localités.
Cependant, le Hamas s'est imposé comme un acteur majeur du jeu politique,
en remportant 23 duels, dont les trois plus grandes villes en jeu :
Qalqilyah, Rafah et Beit Lahia. Les résultats définitifs ne seront
connus que dimanche, mais le prochain maire de Qalqilyah sera très
certainement du Hamas.
Dans les 16 localités restantes, ni le Fatah ni le Hamas n'ont obtenu de
majorité claire, la plupart des votes s'étant portés sur les indépendants
et les petits partis.
Le Hamas affirme avoir en réalité remporté 34 localités, certains de
ses candidats s'étant présentés comme indépendants de peur d'être
pris pour cibles par Israël. De son côté, le Fatah a exigé un nouveau
décompte des voix à Rafah et dans le camp de réfugiés de Bureij, sans
en expliquer la raison.
"Les résultats ne sont pas à la hauteur de nos attentes", a
dit Qaddoura Fares, député du Fatah et leader de la nouvelle génération,
qui réclame depuis longtemps des réformes.
A Gaza Ville, le dirigeant du Hamas Mahmoud Zahar a déclaré que les résultats
indiquaient que "les gens [avaient] voté pour un programme
islamique, un programme de résistance, de changements et de réformes".
(S)
Signe de la force des radicaux, y compris dans des zones à forte
population chrétienne : à Bethléem, le Hamas a gagné 5 des 7 sièges réservés
aux musulmans (sur un total de 15 sièges). Le Fatah et le FPLOP se
partagent les 8 sièges réservés aux chrétiens.
"Nous sommes très honnêtes et travaillons beaucoup plus que les
autres", a dit Khaled Saada, candidat Hamas à Bethléem, en citant
les écoles, les dispensaires et les orphelinats créés par son groupe.
De nombreux électeurs ont préféré essayer le Hamas, après ce qu'ils
considèrent comme l'échec du Fatah.
"Qui travaillera pour notre avenir, pour nos enfants?", demande
Maalik Salhab, étudiant en biologie de 24 ans, qui a voté pour le Hamas
à Bethléem. "Si je vois que le monde extérieur refuse de nous
aider, puis qualifie le Hamas de terroristes, alors j'ai le droit de
choisir le Hamas, parce qu'ils jont tout cela pour moi".
Il semble que le FPLP ait remporté les villes chrétiennes de Beit Sahour
et de Beit Jala, si l'on en croit les sondages à la sortie des urnes.
Malgré tout, ces élections représentent un important encouragement pour
le Fatah, qui voyait sa popularité chuter et celle du Hamas monter, au
milieu de rumeurs de corruption. Ces résultats devaient également
rassurer le Fatah avant les élections législatives de juillet prochain.
(S)
"Ces premiers résultats montrent au peuple palestinien que le Fatah
reste le parti le plus fort et le plus influent", a dit Jibril Rajoub,
conseiller de Mahmoud Abbas pour les affaires de sécurité.
(S)
Lors d'une précédente tranche des élections municipales, le Hamas avait
écrasé le Fatah à Gaza et s'était très bien comporté en Cisjordanie.
La dernière tranche des municipales aura lieu à la fin de cette année.
Le Hamas respecte la trêve, mais s'est aussi juré de détruire Israël.
Jeudi, ses candidats scandaient le slogan : "partenaires dans le
sang, partenaires dans les décisions". Plusieurs électeurs ont dit
désirer le partage du pouvoir après des décennies de domination du
Fatah. "Pour l'équilibre, je
préfère que deux partis soient aux affaires plutôt qu'un seul. Les gens
veulent que la nouvelle mairie mette fin à la corruption et au népotisme",
dit Khalil al-Ashgar, 51 ans, en votant à Beit Lahia (nord de la bande de
Gaza).
Mahmoud Abbas, entré en fonction en janvier dernier, a promis
d'entreprendre des réformes, de se débarrasser des fonctionnaires incompétents
et irresponsables, et de rétablir la loi et l'ordre. En avril, il a démis
de leurs fonctions plusieurs loyalistes de Yasser Arafat, dans le cadre
d'une refonte des services de sécurité.
Source
: La Paix Maintenant
|
|