http://www.haaretzdaily.com/hasen/spages/573858.html
Ha'aretz, 9 mai 2005
Nombreuses arrestations prévues dans
les milieux d'extrême droite
Trad. : Gérard pour La Paix Maintenant
A l'échelon le plus élevé de l'armée, on recommande l'arrestation préventive
de plusieurs dizaines d'extrémistes de droite, militants de premier plan
qui font campagne contre le désengagement et organisent des
manifestations destinées à faire obstacle aux mouvements de l'armée. Il
s'agit pour la plupart d'habitants de colonies de Samarie, en Cisjordanie.
Le premier décret de détention administrative a été publié dimanche.
Signé par le ministre de la Défense Shaul Mofaz, il concerne Neria Ofen,
habitant de Yitzhar, colonie située au sud de Naplouse, connu pour
promouvoir le contrôle du Mont du Temple par les Juifs. Soupçonné de préparer
des attentats contre des Palestiniens, Ofen a été arrêté dimanche à
un checkpoint, au nord de Jérusalem (S) Il sera maintenu en détention
jusqu'à ce que le désengagement soit terminé. Outre son activité
concernant le Mont du Temple, Ofen est soupçonné depuis longtemps
d'implication dans des attentats contre des Palestiniens. Son nom a été
cité, indirectement, au cours d'une enquête autour de cellules
terroristes juives soupçonnées d'implication dans le meurtre de 8
Palestiniens, en 2001-2002. Il n'a jamais été ni arrêté ni interrogé
sur ces affaires.
Le Shin Bet et le parquet n'ont réussi que très partiellement à
traduire en justice les responsables de ces tirs et de ces attentats à la
bombe. Le Shin Bet pense avoir eu certains des conspirateurs en détention,
mais aucun n'a avoué et ni les services secrets, ni la police, n'ont pu réunir
assez de
preuves pour les poursuivre.
De source militaire, on affirmait dimanche qu'il existait un consensus
entre l'armée, le Shin Bet et les services juridiques de l'Etat à propos
du maintien en détention de Neria Ofen. "Il y a des informations
sans équivoque qui montrent qu'il comptait s'en prendre à des Arabes
dans un futur proche", dit-on. "C'est la raison pour laquelle
nous avons pris cette mesure tout à fait inhabituelle".
Un porte-parole de Yitzhar, considérée comme l'une des colonies les plus
dures des territoires occupés, a déclaré que cette arrestation était
"un acte lâche. Le ministre de la Défense semble avoir décidé
qu'aucune preuve
ne pourra jamais être trouvée contre Ofen". Le député Aryeh Eldad
(Union Nationale, extrême droite), qui a appelé à la désobéissance
civile pour stopper le désengagement, a dit : "je veux féliciter le
premier détenu administratif de la dictature Sharon et lui dire : si vous
êtes arrêté, c'est que vous avez gagné". Les Femmes en Vert,
organisation de la mouvance des colons, a condamné l'arrestation et exigé
la libération immédiate d'Ofen : "nous sommes contre la détention
administrative, mais s'il faut arrêter des Juifs qui représentent une
menace, alors Ariel Sharon et Shimon Peres doivent être arrêtés, à
cause de la menace qu'ils font peser sur l'existence même de l'Etat
d'Israël". Le Conseil des colons (Yesha) a mis en garde contre
"la pente glissante que représentent les détentions
administratives, un instrument des régimes totalitaires". Pour un
représentant du mouvement Kakh (interdit pour incitation à la haine
raciale), "la chasse aux sorcières a commencé".
Au sein de l'armée, on est convaincu que seule la mise à l'écart des
activistes les plus en vue permettra de contrôler les troubles éventuels
dans les colonies et les avant-postes illégaux, et de minimiser les
violences lors de la mise en oeuvre du désengagement.
Jusqu'ici, le Shin Bet s'était abstenu d'employer la détention
administrative contre les activistes anti-désengagement, affirmant qu'il
n'existait pas assez de preuves pour défendre une pareille mesure devant
un tribunal. Mais récemment, Noam Federman, du mouvement Kakh, a été
placé en résidence surveillée. Et Avri Ran, qui habite un avant-poste
près d'Itamar, au sud-est de Naplouse, et qui est considéré comme l'un
des leaders les plus influents de la "jeunesse des collines"
(1), a été placé en résidence surveillée après avoir été accusé
d'avoir agressé un Palestinien. Entre temps, Ran s'est échappé et l'on
pense qu'il se cache quelque part dans les
territoires.
(1) sur la "jeunesse des collines", voir en particulier
l'article de Daniel
Ben Simon : http://www.lapaixmaintenant.org/article244
Source
: La Paix Maintenant
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