AFPS Nord Pas-de-Calais CSPP |
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Hamula est un petit village près de Ramallah, grande ville de la Palestine occupée. C'est à Hamula, qu'il y a cinquante ans, est est né Mustafa Barghouti candidat indépendant à l'élection présidentielle du 9 janvier 2005.
Il est aujourd’hui secrétaire de l’« Initiative nationale
palestinienne », qu’il a fondé avec le docteur Haidar
Abdul-Shafi, l’ingénieur Ibrahim Dakak et l’écrivain récemment décédé,
Edward Said.
Mustafa Barghouti est bien connu pour son franc-parler et sa haine de la
corruption. Ce qui signifie qu'il aime dire ce qu'il pense à ses
compatriotes. C'est probablement aussi pour cela qu'il s'est porté
candidat à cette élection.
Seulement voilà, il y a un os.
Cette campagne se déroule en pays occupé et l'occupant n'aime pas
entendre tout ce qui se dit. Surtout pas par certains candidats téméraires,
venus jouer les troubles fêtes, au milieu du scénario bien construit avec
l'aide de ses amis, d'ici et de là-bas.
Rappelons-nous la courte déclaration de Collin Powell au moment où, du
fin fond de sa cellule, Marwan Barghouti avait annoncé, lui aussi,
sa candidature à la même élection. " Problématique
" avait dit le secrétaire d'État américain.
Celle de Mustafa doit y être tout autant. Sinon, comment comprendre cet
acharnement des forces d'occupation à tout faire pour empêcher ce
candidat indépendant certes, néanmoins officiel, de battre
campagne ?
Déjà, début décembre, il a été battu par des soldats israéliens
qui voulaient l’empêcher de sortir de Ramallah.
Ce lundi 27 décembre, les policiers israéliens l'ont arrêté dans
la Vieille Ville de Jérusalem, affirmant qu'il se trouvait dans le
secteur illégalement.
" Ils sont venus, lui ont parlé, et lui ont dit qu'il ne
pouvait pas être à Jérusalem ", a expliqué sa porte-parole
Diala Ghassan.
Le porte-parole de la police israélienne, Shmuel Ben-Ruby, a précisé
que Bharghouti avait le droit de traverser Jérusalem mais pas de
demeurer en ville. " Il a été arrêté et nous sommes en
train de l'interroger ".
Cette arrestation intervient au lendemain de l'adoption par le
gouvernement israélien d'une série de mesures visant [ semble-t-il
] à faciliter le scrutin du 9 janvier, y compris en autorisant les
candidats à faire campagne à Jérusalem-Est.
Il est vrai que Mustafa Barghouti est sceptique sur la procédure. Il
pense que les États-Unis et d’autres puissances occidentales sont
moins intéressées à l’élection qu’à la confirmation de
candidats qui font leur affaire. Tony Blair a par exemple déclaré
qu’il participera à une nouvelle initiative de paix si et seulement
si Abou Mazen est élu. Selon Barghouti, de telles déclarations
font fi de la démocratie. " Il y a des gens qui veulent décider
à notre place, mais les Palestiniens veulent un exercice réellement démocratique.
Il affirme vouloir aller jusqu’au bout, en dépit des menaces israéliennes."
C'est déjà tout un programme, tout à votre honneur, M. le
candidat !
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