Barghouti se retire de la course à la présidence palestinienne

dimanche 12 décembre 2004

Marouane Barghouti a retiré dimanche sa candidature à l’élection présidentielle palestinienne du 9 janvier et a apporté son soutien à Mahmoud Abbas, désormais seul favori à la succession de Yasser Arafat.

"Aujourd’hui, frère Marouane a décidé de ne plus être candidat à l’élection présidentielle", a déclaré Ahmed Ghneim, directeur de campagne de Barghouti.

Ce collaborateur a lu devant les journalistes une lettre dans laquelle Barghouti, emprisonné en Israël, apporte son soutien à l’ancien Premier ministre Mahmoud Abbas, candidat officiel du Fatah.

"Je réaffirme mon soutien au frère Mahmoud Abbas, Abou Mazen, le candidat du mouvement. C’est un cher et bon ami", souligne Barghouti dans cette lettre.

Chef de file de la nouvelle génération de dirigeants réclamant des réformes dans les instances palestiniennes, Barghouti est détenu en Israël, où la justice l’a condamné à cinq peines de réclusion à perpétuité pour son rôle dans les violences anti-israéliennes depuis le début de la deuxième intifada en septembre 2000.

Sa popularité intacte dans les territoires en faisait toutefois un adversaire de poids de Mahmoud Abbas, l’ancien Premier ministre et nouveau numéro un de l’Organisation de libération de la Palestine, que les Etats-Unis et Israël jugent suffisamment modéré pour envisager de négocier avec lui.

Barghouti, qui dément les accusations israéliennes à son encontre, rivalisait avec Abbas dans les sondages sur les intentions de vote.

Sa candidature en tant qu’indépendant, déposée juste avant la clôture des inscriptions, avait poussé le Fatah à le menacer d’exclusion. Le mouvement palestinien n’a depuis cessé d’exercer des pressions sur Barghouti pour qu’il renonce à se présenter.

Dans sa lettre, Barghouti exhorte Abbas à poursuivre la lutte contre l’occupation israélienne des territoires et à tenter d’obtenir la libération des prisonniers palestiniens détenus en Israël et le retour des réfugiés sur les terres qu’ils ont dû quitter après la guerre israélo-arabe de 1948.