Les détenus palestiniens de sécurité attendent de savoir ce que
le prisonnier Marwan Barghouti a à dire :
Quelle est sa position sur le leadership émergeant ?
A-t-il l’intention de soutenir les élections annoncées ?
Selon un avocat qui a rencontré cette semaine les prisonniers de la
prison Nafh, les détenus de sécurité, en particulier ceux qui
appartiennent au Fatah, parlent de Barghouti comme le nouveau leader
du peuple palestinien.
Ils attendent sa déclaration tout en hésitant entre leur désir de
donner forme maintenant à un leadership collectif qui s’ébauche
et en s’en méfiant.
Dans tous les cas, comme un avocat l’a entendu dire aux détenus
de sécurité, n’importe quel leadership qui se lèvera ne sera légitimé
et ne recevra leur soutien que s’il travaille à leur libération.
Les amis de Barghouti disent qu’il reçoit constamment par le
biais des medias des informations sur l’état de santé
d’Arafat. Il s’est abstenu jusqu’à maintenant de faire des déclarations
via ses proches, y compris l’un d’entre eux qui s’attend à ce
que Barghouti trouve moyen de transmettre un message politique
aujourd’hui.
De toute façon, ce proche a dit qu’on sait que Barghouti soutient
les élections, l’élargissement du pluralisme politique et le
droit.
Les détenus de sécurité et les amis de Barghouti espèrent qu’Israël
examinera soigneusement les sondages d’opinion, qui prouvent, ils
en sont certains, que seul Barghouti peut entrer en compétition
avec les représentants du Hamas qui sont en train de préparer les
élections.
Barghouti lui-même n’a pas voulu annoncer s’il a l’intention
de participer aux élections soit comme président ou aux élections
du Conseil législatif palestinien, mais on pense qu’il le fera.
Les prisonniers et leurs proches ont exprimé l’espoir hier que
Barghouti soit relâché peut-être avec un agrément avec l’Egypte
parce que seul son retour dans l’arène politique peut faire
contre-poids au Hamas. Ils estiment que Barghouti est le seul qui
puisse apporter à Mahmoud Abbas la légitimité de la base
populaire.
En même temps, trois représentants du Fatah en prison à Askhelon
ont déjà exprimé leur soutien au leadership émergeant. Les
proches qui ont visité la prison hier ont dit que les représentants
du prisonnier ont adressé une lettre hier (par le biais du service
de la commission de la prison) au ministre de la sécurité publique
Gideon Ezra pour demander une permission de 48 heures afin qu’il
participe aux cérémonies de deuil qui auront lieu pour le président
de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat.
Ils ont demandé l’autorisation qu’il aille chez Abbas à
Ramallah et à la Muqata « pour encourager et renforcer le
leadership palestinien modéré dirigé par Abu Mazen dans le futur
immédiat ».
La lettre exprimait aussi l’espoir que bientôt « une nouvelle
page se tournera dans les relations entre les leaderships
palestinien et israélien ».
Un prospectus mis au point par « le club du prisonnier » au nom
des détenus de toutes les prisons apporte une touche moins
conciliante.
Le prospectus dit que la responsabilité de l’état de santé d’Arafat
incombe au gouvernement d’Israël à cause de la durée du siège
qui lui a été imposé à la Muqata.
Mais répondant aux craintes d’anarchie, le prospectus demande le
renforcement de la légitimité des institutions de l’OLP dans le
futur immédiat et de ne pas abandonner l’arène politique
palestinienne aux centres de pouvoir et aux intérêts personnels.
Le prospectus en appelle à l’unité nationale, exprimant la
souveraineté du peuple par les urnes, ainsi que sa confiance dans
la capacité des Palestiniens à se montrer responsable et à ne pas
tomber dans les conflits internes.
En dehors de leur intérêt pour les développements au sommet, les
prisonniers les prisonniers s’interrogent pour savoir comment les
changements les affecteront dans l’ère de l’après Arafat.
Certains prisonniers disent avoir entendu dire par au Service des
prisons d’Israël que la libération des prisonniers est prévue
pour après la mort du leader de l’Autorité Palestinienne.
Différents rapports sont parvenus de différentes prisons
concernant les attitudes à l’égard de l’état de santé
d’Arafat. Certains rapports de prisonniers sont profondément
tristes, d’autres témoignent d’apathie.
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