Shalom, Marhaba, 5 février 2005,

Des centaines de soldats, de policiers des frontières, de tracteurs, d’hélicoptères et de chevaux ont réveillé la saison hivernale des fermiers et de leurs familles, juste au Nord de Beer Sheva. Renversant les récoltes de nourriture avec une machinerie lourde affrétée par le gouvernement, la « Patrouille verte » bien connue a commencé son travail de nettoyage des terres du Néguev.

Israël agit illégalement et se détourne des filières statutaires formelles étant donné que ces terres n’ont pas été attribuées à ce jour. Adalah ainsi que Bustan et 8 autres ONG, ont soumis en mars 2004 une requête au nom des familles touchées à la Haute Cour d’Israel contre les opérations d’épandage de récoltes. Une injonction a été délivrée contre les fumigations. Mais en tant que pays plein de ressources, Israël est revenue à ses anciennes méthodes pour « libérer » la terre de ses cultivateurs non-juifs : la retourner à l’aide de ses tracteurs.

Retourner ou épandre les champs de moissons avec du Roundup ne sont pas des méthodes efficaces pour résoudre les disputes légales autour de la propriété avec les Bédouins.

En février 2004, l’adjoint du premier ministre, Ehud Olmert, a été cité dans le Ha’aretz parlant d’une convention du Fond National Juif disant que l’état « déplacera les communautés bédouines non-reconnues afin de faire de la place pour des milliers de juifs ». Bustan conteste le « Israel Land’s Authority » et les ministères apparentés du gouvernement pour leur destruction par tracteur à grande échelle des champs de blé cultivés par les Bédouins. Tout en étant désigné pour « empêcher l’empiétement bédouin des terres de l’état », cette mesure politique vise à déplacer et paupériser un peu plus les fermiers bédouins tout en nettoyant les terres habitées du Néguev.

La terre est alors réservée dans un réservoir de terres non utilisées en vue d’une expansion industrielle ou d’une future colonie juive. Le Néguev constitue 65% des terres de base d’Israël. C’est la région la plus large et la moins peuplée en Israël. Il y a assez de place pour que les citoyens bédouins et juifs co-habitent même si les communautés juives de par le monde et les colons de Gaza ainsi que leurs familles étendues étaient tous relogés là. Ce n’est pas la façon de résoudre la Dernière Frontière, c’est une façon qui ne fait qu’exacerber le schisme entre les juifs du Néguev et les minorités non-reconnues et non-affranchies, les Bédouins du Néguev.

Bustan se joint aux autres ONG pour demander que les responsables des fumigations soient traduits en justice et pour que les fermiers bédouins touchés par toutes les destructions de récoltes autorisées par le gouvernement, soient dédommagés en totalité.

Beaucoup d’entre vous ont rencontré Nuri Elokbi lors d’une tournée de Bustan dans le Néguev. Ses champs ont été épandus. Ci-dessous son communiqué de presse et les liens correspondants pour avoir plus d’information sur les destructions de récoltes. Nous sommes en train de recueillir des graines bio pour les distribuer aux familles.

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Devorah Brous Bustan : http://www.bustan.org

Les Bédouins du Néguev vont poursuivre l’état pour destruction massive de récoltes.

Après avoir pris l’avis d’un conseiller juridique, les habitants bédouins du Néguev ont l’intention de poursuivre le gouvernement d’Israël pour des dommages majeurs à la suite cette semaine d’une destruction massive de leurs récoltes par des tracteurs affrétés par le gouvernement.

Les Bédouins ne sont pas des squatteurs. Ils sont des fermiers pacifiques, des citoyens d’Israël depuis son origine et qui ont travaillé leurs terres depuis des générations avant ça, qui sont en possession de tous les documents nécessaires et qui ont prouvé leur droits de propriété de la terre dans un document soumis au Ministère de la Justice depuis 40 ans.

Cette semaine, le 1er février, aux premières heures du matin, l’état s’est « organisé » dans le but d’assaillir les citoyens bédouins afin de ruiner leur travail agricole sur leurs terres. Ils ont ainsi détruit près de 500 hectares appartenant aux tribus d’ Elokbi, d’Abu Madigum et d’Abu Siam.

Des membres du ‘Land Office’ et de la Patrouille Verte du gouvernement ont envahi les terres bédouines accompagnés par des centaines de policiers, de policiers des frontières et des soldats armés et équipés ayant à leur disposition tout le nécessaire allant des chevaux jusqu’aux hélicoptères. Ils sont venus pour convoyer et protéger les entrepreneurs de démolition qui disposaient du meilleur équipement agricole possible qu’ils ont utilisé non pas pour préparer la terre en vue de semer mais tout au contraire, pour détruire et ruiner le travail agricole de leurs concitoyens bédouins.

Cet acte est illégal. Il était déjà illégal même sous le récent « amendement d’évacuation de squatters » dont le but unique était l’éviction et l’évacuation des citoyens bédouins d’Israël de leur terres - terres qui sont considérées comme « terres de l’état » sans prendre en compte les générations qui ont vécu et travaillé sur ces terres. Même sous cette loi dure et manifestement injuste, le gouvernement est supposé prévenir les habitants et leur donner le temps de protester ou de contester cet acte dans un tribunal de loi. Le gouvernement a ignoré avec arrogance cette exigence et envoyé ses troupes sans aucun avertissement préalable.

Les Bédouins n’ont pas l’intention d’ignorer cet acte criminel, la destruction de leur agriculture et la menace de les expulser de leur terre. « Nous allons demander à l’état des compensations pour les dommages qui nous ont été fait par les agents de l’état et insister sur l’assurance des pleins droits de la population bédouine.

Nous insistons sur nos droits de garder et de travailler sur nos terres et propriétés. Pour plus d’information :

Elokbi, Association Chair : tel 972 54 546 5556