AFPS Nord Pas-de-Calais CSPP |
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Réfugiés
palestiniens
27 avril 2005
Des personnalités palestiniennes ont affirmé la nécessité de
protéger le droit des réfugiés palestiniens à retourner dans leur
pays et le refus de le supprimer dans le cadre des changements
internationaux et régionaux actuels. Cette affirmation fut la
conclusion du congrès populaire pour la défense du droit au retour
organisé par le comité populaire pour la défense du droit au retour
en collaboration avec le programme universitaire sur l'émigration forcée
de l'Université nationale an-Najah.
Dr Rami al-Hamdullilah, président de l'Université, a affirmé que la
question des réfugiés et notamment la question du retour de ceux qui
ont été chassés de leurs terres et de leurs maisons en 1948, et ce
qui s'est ensuite passé en 1967, sont considérées comme les bases et
les constantes essentielles de la phase de la lutte palestinienne,
et que l'Autorité Palestinienne, malgré toutes les difficultés et les
pressions, les a considérées jusqu'à présent comme les questions
prioritaires pour elle.
Tayseer Nasrallah, coordinateur du comité populaire pour la défense de
droit au retour, "A'idun", a affirmé que le congrès
a déclaré que le peuple palestinien est passé d'une attitude de réaction
à celle de l'action réelle. "Nous sommes une partie du mouvement
du retour, qui commence à prendre de l'essor de façon indescriptible.
Ce congrès n'est qu'une partie d'un long travail sans relâche, d'un
effort continu et organisé, de plusieurs organisations, de comités et
d'institutions, de forces dans la province de Naplouse, qui croient et défendent
les droits des réfugiés, en tant que droits sacrés. Nous ne pouvons y
faire des concessions et ces droits ne sont pas supprimés avec
l'ancienneté".
Il a ajouté que les dernières années ont été le théâtre d'une
prise de conscience et de regroupement jamais réalisés jusqu'à présent,
autour du droit au retour. Plusieurs organismes ont vu le jour, comme le
rassemblement palestinien pour le droit au retour, la confédération
européenne pour la défense du droit au retour et divers comités se développent
et se multiplient en tous lieux où se trouve le peuple palestinien, sur
la terre de Palestine ou en exil. Ceci montre la conscience et la force
du lien qui unit le Palestinien à sa terre." Il a ajouté que ce
"lien a trait à ce qui est culturel, social, religieux, politique,
mais aussi à toute l'existence palestinienne". Tayseer Nasrallah a
ensuite vivement critiqué le document de Genève affirmant que le
droit au retour est non négociable, et appelant l'Autorité
Palestinienne à rester attachée ce droit.
Dr. Yousef Abdel-Haq, conférencier à l'université an-Najah, et membre
de "A'idun", a transmis le message de Salman Abu Setta, l'écrivain
et chercheur palestinien exilé, qui a critiqué "ceux qui essaient
de supprimer le droit au retour sous prétexte de réalisme", en se
demandant "pourquoi les réfugiés de Bosnie, d'Albanie, de
Georgie, d'Afghanistan, d'Irak, ont pu retourner alors que le retour des
réfugiés palestiniens est considéré comme irréaliste ?"
Il a ensuite lu un message du député prisonnier, Hussam Khadr, qui
affirme que le peuple palestinien est attaché au droit au
retour.
Dans son allocution sur "le droit au retour et les projets de règlements
politiques", dr. Abdallah Hourani, coordinateur du rassemblement
populaire pour la défense du droit au retour, a mis en garde les
politiciens palestiniens contre l'adoption d'alternatives au droit au
retour pour régler la question des réfugiés, disant que "cela a
fait croire au monde et à Israël que les Palestiniens sont prêts à
faire des concessions sur la question du retour" et indiquant que
ce droit est devenu imprécis et reste incompris pour le citoyen arabe
car il a disparu du discours officiel palestinien.
Dr. Nayef al-Jarrar, le conseiller du conseil national palstinien, a déclaré
que les caractéristiques de la politique israélienne les plus
importantes restent de transformer le peuple palestinien en minorité
sur sa propre terre, afin de faciliter la domination israélienne sur
les Palestiniens, et l'occupation a intentionnellement commis des
massacres pour vider le pays de sa population.
De son côté, dr. Muhammad Jaradat, coordinateur du rassemblement
palestinien des comités de défense du droit au retour, a affirmé que
les institutions de défense des réfugiés ne représentent pas
des partis politiques. Dans sa conférence sur "le rôle des
mouvements de défense du droit au retour dans la phase politique
actuelle", il a déclaré que les réfugiés ne sont pas une frange
isolée ni séparée du mouvement politique de la société
palestinienne, pour qu'ils forment un parti politique spécifique, en
mettant en garde contre l'introduction de termes ayant trait à des
solutions alternatives dans la mentalité de la société palestinienne
et les sociétés arabes, avec les nombreuses initiatives proposées.
La seconde séance du congrès, dirigée par Ghada Abdel Hadi, présidente
de l'association Hawa pour la culture et les arts, a discuté de
l'attitude des forces politiques palestiniennes à propos du droit au
retour.
Jamal Zahalka, député palestinien au parlement israélien, a présenté
sa contribution sur la réalité palestinienne à l'intérieur de la
ligne verte, après 57 ans de Nakba, où il a affirmé que les citoyens
arabes ont payé le prix de l'instauration d'un Etat juif démocratique
qui ne peut être réalisé qu'avec une majorité juive, ce qui a poussé
les sionistes à envisager l'expulsion. Il a ajouté que les
Palestiniens de l'Intérieur luttent pour la survie contre les autorités
israéliennes, en s'appuyant sur un terrain ferme, celui de rester
attachés à leurs droits sur leur terre, tout en demandant à la
direction palestinienne de ne pas parler en leur nom si elle envisage de
faire des concessions.
De son côté, le dirigeant du mouvement de la résistance islamique,
Hamas, Sheikh Hassan Youssef, a déclaré qu'il y a actuellement 6
millions de Palestiniens réfugiés qui attendent l'application du droit
au retour. Il a ajouté que ces réfugiés représentent plus de 70% du
peuple palestinien, et que plus de 25% des habitants de la Cisjordanie
et 70% des habitants de la bande de Gaza sont des réfugiés, auxquels
s'ajoutent les réfugiés qui sont exilés dans d'autres lieux dans le
monde.
Il a ajouté que le droit au retour est un droit individuel de tout réfugié
mais aussi un droit collectif de la nation et du peuple palestinien,
insistant sur le fait qu'aucune institution ni aucun cadre, que ce soit
l'OLP, l'Autorité Palestinienne, ou tout mouvement, parti ou
organisation politique, ne peut le négocier ou l'abandonner.
Dr. Mustafa al-Barghouty, secrétaire de l'Initiative nationale
palestinienne, a parlé du droit au retour et de l'Etat palestinien indépendant,
disant que le droit au retour a besoin aujourd'hui d'une protection,
contre ceux qui prônent des idées alternatives, de façon démocratique
et civilisationnelle. Il a affirmé qu'il n'est pas possible de négocier
le retour, car il s'agit d'un droit, et les droits ne sont pas négociables.
Mais la négociation peut se réaliser sur la manière d'appliquer ce
droit. Il a ajouté que la concession sur le droit au retour ouvre le
chemin à l'effondrement de la position palestinienne dans les négociations
et l'effondrement des revendications palestiniennes.
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Ce texte n'engage que son auteur et ne correspond pas obligatoirement à notre ligne politique. L'AFPS 59/62, parfois en désaccord avec certains d'entre eux, trouve, néanmoins, utile de les présenter pour permettre à chacun d'élaborer son propre point de vue." |
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