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Département de l'Information du Ministère des affaires des prisonniers et libérés Les enfants prisonniers : conditions inhumaines de détention
Alors que la communauté internationale accorde une grande importance
aux enfants, en les protégeant par des traités et des conventions
internationales, l'occupation israélienne refuse d'appliquer ces
traités et conventions envers les enfants palestiniens, qui sont
devenus la cible de leur politique illégale. Des centaines d'enfants
ont été victimes de la violence israélienne, qu'ils aient été tués,
blessés, handicapés à vie ou arrêtés.
Selon le ministère des affaires des prisonniers, les autorités de
l'occupation ont arrêté plus de 3500 enfants depuis le début de
l'Intifada al-Aqsa.
330 enfants sont encore en prison, dont 7 jeunes filles. Ils sont répartis
dans des prisons qui sont dépourvues des conditions de vie humaine, à
Telmond (104 enfants), Ofer (80 enfants), Naqab (38 enfants), Meggido
(54 enfants), et dans les centres de détention et d'interrogatoire.
97 enfants ont été arrêtés au cours de l'année 2005.
213 enfants ont été condamnés
107 enfants sont arrêtés et attendent leur condamnation
10 enfants sont des prisonniers administratifs, sans aucune charge
contre eux.
83 enfants sont de la région de Naplouse
52 enfants sont de la région de Bethlehem
50 de la région de Ramallah.
Le rapport du ministère précise que 82 enfants prisonniers ont moins
de 15 ans, dont deux enfants de moins de 13 ans.
450 enfants ont été arrêtés alors qu'ils étaient encore mineurs,
ils ont eu 18 ans en prison, et sont toujours en prison.
99% des enfants arrêtés ont été soumis à la torture : coups, shabeh
et sacs sur la tête.
Le rapport affirme que le gouvernement de l'occupation pratique une
politique de distinction envers les enfants palestiniens, l'appareil
judiciaire israélien prenant en compte l'ordre militaire 132 qui définit
l'âge de l'enfant comme étant moins de 16 ans, en contradiction
avec l'article 1 de la convention de l'enfant qui considère l'âge
légal fixé à 18 ans. Pour les enfants israéliens, l'âge légal pris
en compte par l'appareil judiciaire israélien est 18 ans. Rappelons que
l'ordre militaire 132 autorise l'armée à arrêter tout enfant
palestinien âgé de plus de 12 ans.
Alors que les conventions internationales et notamment les articles 91
et 92 de la 4ème convention de Genève exigent que l'occupant
assure les soins médicaux aux prisonniers, demandent une visite médicale
des prisonniers une fois par mois, un suivi médical régulier et une
alimentation saine, et une bonne hygiène, l'administration des prisons
israéliennes, qu'elles dépendent du ministère de l'intérieur ou de
l'armée, refuse l'application de ces conventions en négligeant la santé
des prisonniers, et notamment des enfants.
100 enfants prisonniers sont malades, soit 30%, souffrant de
maladies diverses.
Ils sont laissés sans soins ou reçoivent pour seul remède l'acamol
(analgésique).
Parmi eux, 18 enfants sont blessés, ayant été touchés par les tirs
des soldats de l'occupation lors des arrestations.
8 enfants ont des maladies nerveuses et psychologiques.
Le rapport souligne que les conditions de détention sont inhumaines.
L'alimentation est malsaine et insuffisante, les cellules sont sales, ce
qui attire toutes sortes de bestioles. Les cellules sont surpeuplées,
non aérées, mal éclairées. Les enfants n'ont pas assez de vêtements,
ils n'ont aucun moyen pour jouer ou s'instruire, ils sont coupés du
monde extérieur. Ils sont souvent privés des visites parentales. Ils
sont souvent détenus avec des adultes quand ce n'est pas avec des
enfants israéliens de droit commun. Les enfants sont insultés, frappés,
isolés, punis collectivement, fouillés à nu, et sont privés de leur
droit à l'instruction.
Les autorités de l'occupation a trouvé dans les enfants prisonniers
une source de revenus en imposant fréquemment des amendes, et même
dans les salles des tribunaux, surtout dans les tribunaux de Ofer et de
Salem, qui sont devenus des lieux de chantage et de pillage de leurs
familles. Aucune condamnation n'est émise sans être accompagnée
d'amendes allant jusqu'à 10.000 shekels.
Témoignage d'un enfant torturé
Le rapport cite un témoignage d'un enfant torturé, âgé de 17 ans, de
Bethlehem. Il a été arrêté dans sa propre maison par les forces de
l'occupation, il y a deux mois et demi. Les forces de l'occupation ont
investi sa maison, en pleine nuit. Les soldats lui ont bandé les yeux,
l'ont emmené dans une jeep à la colonie de Maale Adomim. Il a été
mis dans une pièce spéciale pour les interrogatoires, où il a été
giflé plusieurs fois, ce qui l'a fait tomber par terre. Puis les
soldats se sont mis à le frapper avec un bâton pendant plusieurs
heures. L'un des chargés des interrogatoires lui a éclairé dirigé
une lampe puissante sur le visage, pendant longtemps, ce qui a provoqué
des brûlures au visage, dont les traces sont visibles jusqu'à
aujourd'hui. Les soldats ont ensuite amené un chien sauvage, le menaçant
de le lâcher sur lui. Lorsque le jeune Palestinien a déclaré aux
instructeurs que sa jambe lui faisait très mal, il a été frappé sur
la jambe. Ensuite, l'enfant a été obligé de signer une déclaration
écrite en hébreu qu'il n'a pas comprise. L'interrogatoire a duré
jusqu'au matin. Il a été ensuite emmené au camp d'Abu Dis, et les
soldats le frappaient tout au long du trajet, alors qu'il avait les yeux
bandés. Après avoir passé 4 heures dans le camp, il a été transféré
à la prison d'Atzion, où les soldats l'ont dénudé, fouillé de façon
humiliante et inhumaine. L'enfant est toujours détenu à Atzion.
Le ministère dénonce l'insistance des autorités de l'occupation à
vouloir maintenir les enfants prisonniers en otage, aucun d'eux n'étan
inclus dans les opérations médiatiques de libération. Alors que les
autorités de l'occupation libèrent des centaines de prisonniers, dont
la période d'incarcération est presque achevée, les enfants, les
malades, les femmes et les anciens prisonniers sont maintenus en détention.
C'est pourquoi ces opérations de libération ne peuvent être considérées
comme des gestes d'accalmie, mais ce sont plutôt des opérations médiatiques
en direction de l'opinion internationale. Ce sont plutôt des opérations
visant à alléger les prisons de temps à autre.
Pour le ministère, l'arrestation des enfants fait partie de la
politique de domination globale que les autorités de l'occupation
entendent maintenir sur la société palestinienne, et c'est la raison
pour laquelle les autorités de l'occupation, au lieu de considérer la
prison comme dernier recours et pour un temps minimum, arrêtent les
enfants en les considérant comme des terroristes, pour ne pas appliquer
les conventions internationales.
Source : Palestine en marche
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