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Communiqué de Nadi al-asir al-filistini, No. 090 05/10/2004 (club
du prisonnier palestinien) Histoires de Prisonniers: Loai and Ubai Mohammad Odeh Rima Merriman écrit de Ramallah, Palestine occupée, Live from Palestine, 25 Septembre 2004. Electronic intifada. Traduit par D.M Quand
Rawda, la mère de Loai et de Ubai, est née, en 1948, son père,
Saleem Abu Khaled al Tamimi de al-Khalil, était en prison pour avoir
participé à la résistance au plan britannique de partition de la
Palestine. Les garçons n’ont jamais connu leur grand-père car il est
mort d’une attaque à Ramallah au cours d’une altercartion avec des
gardes israéliens pendant le procès de leur mère, alors étudiante à
l’université de Birzeit( 1969), qui comparaissait pour ses activités
dans le Front de Libération de la Palestine. Elle a été condamnée
à quatre ans de prison et a été emprisonnée une bonne partie du
temps à Ramleh, là où son fils Loai (26 ans) est actuellement détenu.
Ubai (19 ans ) est en prison dans le Nord, à Jalboun, une des prisons
les plus dures du système israélien.
Ubai
a été arrêté à l’âge de 17 ans alors qu’il allait à l’école.
Il a été détenu ( questionné et torturé) pendant 38 jours,
mais il n’avait rien à avouer. Les accusations portées contre lui étaient
basées uniquement sur ce que d’autres avaient déclaré au cours
d’interrogatoires. Il a été condamné à 2 ans et deux mois de
prison, mais le procureur militaire, qui pensait que Ubai avait tout ce
qu’il fallait pour devenir un leader malgré sa jeunesse, a fait appel
de la condamnation : elle a été portée à 4 ans.
Loai, qui a maintenant 26 ans, savait à quoi ressemblait la prison de Ramleh bien avant que lui-même n’y soit jeté. Quand il était enfant, il venait y rendre régulièrement visite, avec sa grand-mère et d’autres parents, à un de ses oncles, Yacoub Odeh, qui a subi des tortures terribles ( dont les traces physiques sont toujours visibles) et qui a été emprisonné dis-sept ans, avant d’être relâché au cours de l’échange de prisonniers de 1985 entre Palestiniens et Israéliens ( 1150 prisonniers palestiniens furent libérés dans cet échange). Il avait été condamné à trois condamnations à vie. Il s’occupe maintenant de droits de l’homme et plus particulièrement des démolitions de maisons palestiniennes dans Jerusalem. Pour cette seule année, 83 maisons palestiniennes de Jerusalem ont été démolies par Israël et en conséquence, 470 personnes se sont retrouvées sans abri. Après
l’arrestation de Yacoub en 1969, la modeste maison des Odeh à
Jerusalem, deux simples pièces qui abritaient la mère de Yacoub, ses
sept enfants et quatre parents, a été démolie ( son père est mort en
1952, et son frère aîné, Daoud, a été retiré de l’école pour
faire vivre la famille.) C’était la troisième maison à être démolie
sur ordre militaire après l’occupation. Elle avait été construite
avec de grandes privations après la perte de la maison de famille en
1948 à Lifta, un village près de Jerusalem : une maison de trois
étages, voisine de la leur, avait été démolie et était tombée sur
leur maison. La famille a déménagé à al Bireh, puis à Jerusalem Est
et n’a jamais pu retourner à Lifta. Le système pénitentiaire israélien est ainsi fait que les prisonniers palestiniens dépendent largement de leur famille pour la nourriture, soit grâce à des colis de nourriture, soit grâce à l’argent qu’ils peuvent utiliser pour « cantiner ». Les Israéliens mettent aussi régulièrement à l’amende les prisonniers pour les punir d’infractions au règlement de la prison. Si la personne qui doit payer l’amende n’a pas d’argent, l’autorité pénitentiaire extorque l’argent à d’autres prisonniers qui en ont. Pendant la récente grève de la faim conduite par les prisonniers palestiniens pour améliorer les conditions de détention des milliers de prisonniers plitiques dans les prisons israéliennes, Loai a perdu 11 kilos.
La
maison de la famille Odeh a été reconduite avec l’aide de la famille
et d’amis, moins de deux ans après que les bulldozers l’ont rasée.
La vigne est toujours dans la cour. Peu de
temps après l’arrestation de Loai en 2002, la maison a été cambriolée
par les troupes israéliennes. Rawda avait téléphoné à sa
belle-soeur, Sarah, pour lui demander si elle pouvait garder les objets
de valeur qu’elle possédait chez elle( des pièces d’or qu’elle
avait économisées peu à peu pour les études de ses fils sur ce
qu’elle gagnait grâce à son travail de broderie ainsi que ses bijoux
provenant de sa dot de mariage.)
Mohammad
Odeh, qui a été détenu dans les prisons israéliennes à plusieurs
reprises et sait d’expérience ce que ses fils doivent endurer, avait
dix-huit ans quand il a vu Litfa pour la première fois. Avec un groupe
de personnes originaires de Lifta, il a saisi la première occasion après
1967 pour visiter sa ville natale, les plus anciens racontant aux plus
jeunes leurs souvenirs de la mosquée du village, de l’école du
village, de la source du village, des terres du village. Les maisons de
famille de certains d’entre eux étaient toujours là, occupées
aujourd’hui par des familles juives. Nadi al-Asir al-Filistini (Club des prisonniers palestiniens) |
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