AFPS Nord Pas-de-Calais CSPP

   


-o- DOSSIER  PRISONNIERS  PALESTINIENS -o-

 

Communiqué de Nadi al-asir al-filistini, No. 088 05/10/2004

(club du prisonnier palestinien)

Histoires de Prisonniers: Rami Rizik Fadayel

 

Rima Merriman écrit de Ramallah, Palestine occupée, Live from Palestine, 2 Septembre 2004

 

http://electronicintifada.net/cgi-bin/artman/exec/search.cgi?keyword=Rima%20Merriman&fields=art_field1

 

Traduit par DM

Les parents de Rami Fadayel, Rizik et Muna, et sa tante Samia ont assisté à la cérémonie de remise de diplômes de Rami en 2002 à l’université de  Birzeit, où il a obtenu un diplôme de comptable. Ils voulaient entendre prononcer son nom. Rami ne pouvait pas assister à la cérémonie. Il était recherché par l’armée israélienne et ne pouvait prendre le risque de passer le chekpoint de Surda pour aller à Birzeit.

Rami, qui a maintenant 24 ans, était également absent à la fête de ses propres fiançailles, que sa famille a donné pour lui le 4 Avril 2004, jour du Prisonnier Palestinien. Arrêté le 11 Janvier 2003, il était dans la prison d’Ofar à Ramallah, purgeant une peine de 42 mois. Il y est toujours, avec 1200 autres prisonniers qui vivent dans des tentes de quatre lits chacune pour 25 à 30 prisonniers.

A la demande de la famille, le prêtre qui officiait à la cérémonie de fiançailles de Rami avait pu s’arranger par l’intermédiaire de la Croix-Rouge Internationale, pour que les rites soient lus en prison. Mais ces arrangements sont tombés à l’eau quand le jour des fiançailles est arrivé. Il y a un épais album de photos de la cérémonie qui attend Rami chez lui pour qu’il les voie quand il sera libéré.

 

Les accusations contre  Rami Fadayel sont les suivantes:

1.      Etre membre actif du Front Populaire de Liberation de la Palestine de 96 à99  ( quan dil était âgé de 16 à 19 ans).

2.      Avoir jeté des pierres et 

3.      Avoir tenté de lancer un cocktail Molotov.


Quand Rami a appris que l’armée israélienne le recherchait, il s’est caché dans différents endroits et a réussi à leur échapper pendant un an et demi. Avant de l’attraper dans une de ses cachettes, les soldats israéliens étaient venus chez lui 5 fois pour le chercher. Une de ces fois, ils ont arrêté ses deux frères, les ont battus, et les ont obligés à marcher les yeux fermés le long du tank, afin qu’ils trébuchent et tombent. Ils n’ont pas été autorisés à utiliser les toilettes pendant 24 heures. Le but était de les interroger sur l’endroit où se trouvait leur frère.

 

Fayeq (29 ans), qui travaille avec son père dans le magasin de la famille à Ramallah, a été détenu pendnat huit jours à Beit Eel, la base militaire israélienne à Ramallah. Ra'fat (26 ans ), qui a un diplôme de comptable de l’université de Birzeit, a été détenu pendant 12 jours. Pendant ce temps, leur famille n’avait aucune nouvelle d’eux. Parce que la police militaire a perdu les papiers d’identité de  Ra'fat, ils lui ont donné un instamatic où il porte une feuille qui l’identifie.

 

La famille  Fadayel connaissait les troupes israéliennes avant qu’elles ne viennent pour chercher Rami. En Juin 2002, environ 65 soldats avaient envahi leur maison peu avant sept heures du matin, y restant jusqu’à 8 heures du soir. Ils ont mis les hommes sous surveillance dans la cour, pendant qu’il se servaient des commodités- ils ont pris des bains, ont dormi sur les matelas, et ont sali toute la maison avec les restes de leur nourriture.

Quand la famille Fadayel a pu revenir dans s amaison pour constater les dégâts, ils ont remarqués qu’un portrait de Jesus-Christ qui était sur le mur du salon avait été retourné de telle façon que l’on voyait son dos. Sur un autre mur, la photographie agrandie des grands-parents de Rami, prise à Jaffa quand son père Rizik était un petit garçon avait été heureusement laissée intacte. Les parents de Rizik possédaient une fabrique de lits à Jaffa avant d’en être chassés en 1948 et de ne jamais être autorisés à y retourner.

 

La nuit du 11 Janvier 2003, le “Capitaine Loai”, comme il s’appelle lui-même, est venu à la maison des Fadayel à 2 heures du matin. Il avait déjà arrêté Rami, mais il n’en a pas informé la famille. Ses soldats et lui ont vandalisé la maison, renversant l’abre de Noël qui était toujours là, et manifestant à haute voix, dans un très bon arabe, sa déception de voir des Chrétiens élever leurs enfants « de cette façon ». 

Il a découvert un objet compromettant et a l’a confisqué : c’était un album photos que la famille conservait des funérailles de Issa Abed (Abu Saree'), gardien à  Birzeit et ami de Rami. Issa a été tué d’une balle dans la tête au cours d’une manifestation à Ramallah en 2000. Il était en train de se pencher pour ramasser une pierre à jeter quand une balle en caoutchouc l’a plongé dans le coma. Il est mort le lendemain à l’hôpital. Il avait 29 ans.

Une autre chose remarquable au cours de ce raid a été le piétinement délibéré des livres de compte de Ra’fat’ qui rendaient l’officier furieux.

Le procès de Rami à  Beit Eel le 1 er Août 2004 s’est déroulé de telle façon que ses parents n’ont pas été autorisés à s’approcher de lui. Mais après que Rami a entendu sa condamnation (négociée avec le juge), il s’est battu pour s’approcher de sa mère et la prendre dans ses bras. Cela lui a valu d’être battu par un soldat qui l’a blessé à un bras. Quand il a été emmené à l’extérieur du tribunal, on lui a ordonné de ramasser les ordures dans la rue en punition, mais il a refusé et a été privé de nourriture pour la journée.

 

Rizik et Muna Fadayel ont pu rendre visite à leur fils une fois depuis son emprisonnement. Leur demande pour une seconde visite a été rejetée.

 

Rima Merriman est écrivain freelance et spécialiste en communication. Elle travaille en Cisjordanie depuis quatre mois.

Nadi al-Asir al-Filistini (Club des prisonniers palestiniens)

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