AFPS Nord Pas-de-Calais CSPP

   


-o- DOSSIER  PRISONNIERS  PALESTINIENS -o-


Ils ont réussi à résister et à gagner


par Bassam Al Quintar, Beyrouth, www.aloufok.net, 6 septembre 2004. 
Traduit de l¹arabe par AM pour http://quibla.net

Les prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes ont engagé leur grève de la faim ouverte dans des conditions difficiles. La situation intérieure palestinienne, avec notamment la lutte autour des problèmes de sécurité et des parties qui en auraient la charge, n¹était guère encourageante.
La décision des prisonniers d¹entrer dans cette grève de la faim a complètement surpris les autorités israéliennes, confortées qu¹elles étaient dans leur assurance, par les nombreuses mesures vexatoires qu¹elles avaient prises auparavant contre eux.
On s¹est rendu compte très vite que les allégations israéliennes que la grève était d¹ordre politique étaient totalement fausses. Les prisonniers ont tout fait pour garder leur grève et leurs revendications au plan strictement humanitaire, alors que les Israéliens avaient tenté de la réprimer pour des raisons politiques.
C¹est la 18ème grève de la faim que les prisonniers ont engagée. Ils ont réussi à résister et à gagner parce qu¹ils étaient convaincus qu¹un grand mouvement de solidarité à l¹étranger allait les soutenir. Ils se sont organisés et ont serré les rangs pour un combat difficile et de longue haleine.
L¹ennemi a utilisé pour sa part toute la panoplie des méthodes de répression à sa disposition, y compris le retrait des quantités de sel à la disposition des prisonniers et qui aide à éviter aux prisonniers de connaître les premières indispositions de santé aux premiers jours de grève.
Au bout de 19 jours, quel est le bilan de cette grève et qu¹est ce que les prisonniers ont pu réaliser ?
Au niveau des revendications concernant les aspects de la vie quotidienne, ils ont obtenu près de 90% de ce qu¹ils réclamaient, tels que : l¹augmentation des heures de sortie, le rétablissement des visites entre les détenus entre les chambres et les pavillons, l¹amélioration de la qualité de la nourriture, la gestion des cuisines à la place des détenus de droit commun, la réouverture des bibliothèques dans les prisons, l¹introduction des livres, le rapprochement des frères détenus dans la même prison, la répartition géographique des détenus en fonction de la proximité de leurs villes d¹origine,Šen plus de revendications spécifiques à chaque centre de détention.
Au niveau des revendications plus importantes, un accord a été trouvé sur les points suivants
Une commission a été créée pour régler les problèmes d¹inscription dans les universités arabes. Ceci exige de l¹administration pénitentiaire de constituer des équipes de gardiens parlant arabe, pour pouvoir contrôler ce qui sort et rentre dans les prisons. L¹administration estime que cette affaire exige d¹énormes moyens.
Le problème de la vitre écran pour les visites : un accord de principe a été obtenu pour enlever la vitre ou y opérer des trous. L¹administration pénitentiaire estime que la vitre ne constitue pas un problème parce qu¹elle peut contrôler entièrement les mouvements du prisonnier et du visiteur. Mais elle ne veut pas que l¹enlèvement de la vitre soit le résultat direct de la grève. Aussi elle crée une commission pour étudier le problème et lui donner une solution acceptable par tous dans les mois à venir.
Le problème des téléphones publics a été complètement écarté par l¹administration. Elle était prête par contre à permettre à un détenu connaissant une situation difficile, d¹utiliser le téléphone pour contacter sa famille.
La fouille à nu, utilisée dans le passé comme méthode permanente et pour les raisons les plus futiles pour humilier les prisonniers : il a été convenu qu¹elle ne serait utilisée que d¹une façon exceptionnelle, et, en tout cas dans le respect de la loi, de la dignité et de l¹humanité du prisonnier.
Il y a eu accord sur tout cela, grâce à la solidarité des détenus et à leur unité, à l¹exception de la brèche qui a eu lieu à la prison de Asqalan et qui a été vite dépassée.
Le comité directeur de cette grève se composait de Cheikh Mohamed Abou Taïr, Tawfik Abou Naïm, le député Hussam Khedr, Samir Al Quintar, Taher Ziuod, Abdel Khalek Netché. Ces derniers ont réussi à obliger les autorités pénitentiaires à engager la discussion avec eux dès le premier jour de la grève, malgré les mesures de rétorsion et l¹isolement qu¹ils ont subis.
A Beyrouth, les participants à « la tente de la liberté » attendent toujours la décision définitive de la direction de la grève, pour continuer ou arrêter leur rassemblement de soutien sous « la tente de la liberté ».
Hier soir, au cours d¹un festival artistique aux chandelles, en soutien aux prisonniers, les présents ont chanté en ch¦ur avec la chanteuse Macadi NAHAS, la chanson :
Obscurité de la prison, étends ton voileŠNous ne craignons pas l¹obscurité !
Les chandelles ont illuminé les 22 nuits de soutien aux prisonniers palestiniens, des nuits arabes et internationales, plus obscures que toutes les prisons israéliennes.


Source: Liste Assawra

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