AFPS Nord Pas-de-Calais CSPP

   


-o- DOSSIER  PRISONNIERS  PALESTINIENS -o-



Communiqué de Nadi al-asir al-filistini, n° 079 16/09/2004

(club du prisonnier palestinien)

 

Les femmes prisonnières et les prisonniers mis en isolement à Ramleh

 

L’avocat Hanane Khatib a rendu visite aux prisonniers mis en isolement dans les cellules de la prison de Ramleh

Elle a pu rencontrer Ahmad Barghouty et Moussa Doudine, qui ont témoigné à l’avocat de leurs dures conditions de détention, surtout qu’ils se trouvent pendant très longtemps en isolement, et leur état se résume en :

-         Les soins médicaux sont très lents, Moussa Doudine souffre d’une faiblesse de la vue et d’autres maladies.

-         Les pieds et les mains des prisonniers sont attachés à l’intérieur des cellules, et lorsqu’ils sortent, ils restent attachés malgré les directives de l’administration centrale des prisons.

Mu’tazz Hijazi a déclaré que, bien qu’il existe des mesures de sécurité assez renforcées, avec des caméras, la direction de la prison les attache, les mains à l’arrière, et les prisonniers sont également attachés par les épaules.

Hijazi rapporte qu’un des juges de la prison de Ramleh, Abraham Tal, a lui-même supervisé la situation dans les cellules dans lesquelles se trouvent les prisonniers, et il a déclaré qu’elles ne conviennent pas aux prisonniers, mais la direction des prisons n’a rien changé.

-         Les cellules sont très étroites, elles sont humides, ne sont pas convenablement aérées, surtout que les petites fenêtres ont été fermées.

-         Les revendications des prisonniers concernant l’achat de certains produits, comme les radios, ne sont pas satisfaites.

-         Les bêtes et insectes pullulent dans les cellules.

-         La direction de la prison procède à des fouilles quotidiennes et provocatrices dans les cellules.

 

L’avocat Hanane al-Khatib a d’autre part rencontré plusieurs femmes prisonnières se trouvant dans la prison de Ramleh : Amah Muhammad Jumaa Allan, de Bethlehem, Irina Sarahna, de Bethlehem et Lina Jarbouni, d’al-Jalil (Galilée).

Lina Jarbouni, représentante des prisonnières dans la prison de Ramleh, a déclaré en leur nom qu’elles ont l’intention de revenir à la grève de la faim si les promesses faites par la direction des prisons ne sont pas satisfaites, comme la suppression du plastique isolant dans le parloir, l’autorisation des visites dans les pièces, l’amélioration de la nourriture, en qualité et qnantité, la permission de faire entrer de la nourriture par les parents, l’autorisation aux prisonnières de sortir en groupe à la promenade.

Lina al-Jarbouni a déclarfé que les prisonnières ont donné un ultimatum à la direction de la prison, jusqu’à dimanche soir, le 19 septembre, si les promesses faites lors des négociations n’aboutissent à rien.

Elle a ajouté que depuis la suspension de la grève de la faim, les conditions de détention ne se sont pas améliorées, sauf en ce qui concerne les fouilles à nu qui ont été stoppées et l’autorisation de visite pour quelques prisonnières.

Quant à Irina Sarahna, elle a déclaré qu’elle est interdite de visite depuis deux ans et demi, elle ne peut toucher sa fille Ghazale, lors des visites, et qu’elle a été interdite de voir son mari prisonnier, qui se trouve dans la prison de Nafha, et de lui envoyer des lettres.

Sarahna a déclaré que la direction de la prison détermine la quantité de vêtements qu’elle a le droit d’avoir en prison, 2 chemises, 2 pantalons, 1 paire de savates, deux pyjamas. Elle a indiqué qu’elles ne reçoivent aucun soin, elle a des problèmes de santé et aucun soin approprié ne lui est donné.

Elle a déclaré qu’il y a des prisonnières de droit commun qui gênent les prisonnières par des cris, et surtout lors de l’appel à la prière, elles se mettent à insulter et à lancer des grossièretés.

Amal Allan a déclaré que des gêoliers et des officiers d’interrogatoire agissent avec provocation, comme le dénommé Boger, qui entre en force dans les pièces des prisonnières, alors que plusieurs prisonnières sont voilées. Ce sont des attitudes qui blessent et humilient les prisonnières.

Amal a joute que la cour de récréation est très étroite, les prisonnières ne peuvent sortir qu’en groupes restreints, et elles ne peuvent communiquer les unes avec les autres, elles n’ont pas le droit de s’occuper avec la couture ou la broderie.

Elle a été interdite d’embrasser son enfant de trois ans lors de la visite, et elle a indiqué qu’il y a trois mineures dans la prison, Hiba Jarad, Aya Uways et Rasha Azza, qui est la plus jeune.

Amal ajoute que lors de la grève de la faim des prisonniers, 13 prisonnières ont subi un gonflement du corps, des yeux, des mains, du ventre, et elles n’ont reçu aucun soin.

Lors de la commémoration du jour al-isra’ wal mi’raj, les prisonnières avaient préparé un gâteau mais elles ont été interdites de le manger, il a été confisqué par la direction, sous prétexte que les prisonnières n’avaient pas obtenu d’autorisation. 

 

Concernant Wael, âgé d’un an et de sept mois, et qui est le fils de Mirvet Taha, il est privé de tous ses droits. Il n’a pas droit à des aliments spécifiques pour son âge, il vit dans une cellule avec sa mère et six prisonnières, il ne reçoit pas de lait spécifique, ni pour lui ni pour sa mère qui continue à l’allaiter, la nourriture ne suffit pas à la mère. Wael est maigre. Il pleure tout le temps, il souffre de son emprisonnement. Il a besoin de sortir, mais la direction refuse, sauf pendant le temps de récréation, et il est traité comme un prisonnier.

Nadi al-Asir al-Filistini (Club des prisonniers palestiniens)

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