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Prisonniers palestiniens et arabes dans les prisons de
l'occupation
Rapports de Nadi al-asir al-filistini et de Ansar el-sageen
1- 17 août 2005
Il y a un an, les prisonniers palestiniens et arabes dans les prisons de
l'occupation sioniste entamaient une grève générale de la faim pour
protester contre leurs conditions de détention.
Cette grève, qu'ils avaient voulue illimitée, fut stoppée après une
quarantaine de jours, selon les prisons, suite à d'énormes pressions,
mais après l'obtention de promesses de la direction des prisons, d'améliorer
les conditions de détention.
Au fur et à mesure que le temps passait, les promesses faites se sont dévoilées
être de grossiers mensonges, l'administration pénitentiaire israélienne
calquant de plus en plus son attitude sur d'une part, l'attitude des
politiques et militaires israéliens, dont le durcissement de ton et
d'actes n'est pas à démontrer, et d'autre part, sur les
administrations pénitentiaires amies, celles des US, à Guantanamo et
en Irak.
Un an après, nous voulons saluer le courage et l'abnégation de tous
ces prisonniers, palestiniens et arabes, qui se sont levés pour dire
non à un fascisme raciste des plus implacables dans ce monde, car leur
lutte contre l'occupation arrogante et l'arbitraire colonialiste est une
étape importante dans la longue marche des prisonniers et du peuple
palestinien, dans son ensemble, pour la libération de l'épicentre du
monde arabe, la Palestine.
L'importance de la question des prisonniers palestiniens et arabes est
cruciale. C'est ce que montre la dernière information à ce propos :
Le ministre palestinien des affaires étrangères, Naser Qudwa, a été
obligé d'annuler une conférence de presse dans le centre Rashad
al-Shawa, à Gaza, lorsque les parents des prisonniers sont intervenus
dans la salle réclamant la libération de leurs enfants, fils, filles,
pères et mères, des prisons sionistes.
Les mères des prisonniers ont manifesté leur insatisfaction des
efforts faits par l'Autorité Palestinienne envers la question des
prisonniers, indiquant qu'aucun responsable palestinien n'a porté une
attention digne à ce dossier.
Les mères des prisonniers se sont demandés comment elles pouvaient être
joyeuses par l'évacuation des colonies alors que leurs enfants et
parents sont toujours en prison ?
Les mères se sont exprimées devant les médias affirmant qu'elles
regrettaient d'avoir voté pour Mahmoud Abbas et son équipe, car ils
n'ont rien fait du programme annoncé lors des élections, la priorité
ayant été accordée à la libération de tous les prisonniers
palestiniens et arabes.
Les prisonniers de la prison de Damoun se sont plaints à l'avocat de
Nadi al-asir, Raed Mahamid qui les a visités, qu'un des pans du mur de
la prison est tombé, dans la section 3, occasionnant une panique parmi
les prisonniers, à cause de l'état de délabrement du bâtiment. Le
prisonnier Raed Bani Awda de Jénine a expliqué que des morceaux des
plafonds tombent de temps à autre, à cause de l'humidité. La prison a
été fermée en 1998 à cause de son état mais l'administration des
prisons l'a réouverte en l'état avec l'accroissement du nombre des
arrestations aveugles. 240 prisonniers sont détenus dans cette prison
qui risque de s'effondrer sur eux d'un jour à l'autre. Les
canalisations d'eau sont sales et anciennes, l'eau qui y sort est colorée,
avec des vers et des cafards. Les cellules de la prison sont humides, la
poussière tombe du plafond et s'entasse sur les murs. Dans chaque
cellule, 12 prisonniers sont entassés, alors qu'elles sont prévues
pour 8.
D'autre part, l'avocat Muhannad Kharaz a dénoncé les agressions
immorales que les soldats et les instructeurs de la Shabak mènent
contre les prisonniers de Salem.
Les prisonniers qui ont été agressés sont:
Fadi Mustafa Nafe', de Burqin, 18 ans. Il a été convoqué le 13 août
aux pièces des interrogatoires, les soldats l'ont agressé, alors qu'il
avait les yeux bandés et les mains menottées, il a été frappé sur
les parties sensibles de son corps et jeté par terre. Il a actuellement
des difficultés à bouger et à s'habiller.
Abdel Hadi Murtada Nafe', de Burqin, qui a été frappé après
l'interrogatoire, l'instructeur a essayé de lui ôter ses vêtements,
en l'insultant grossièrement.
L'avocat a rapporté également que les prisonniers de Salem souffrent
de la chaleur dans les cellules surpeuplées, qui ne sont pas aérées.
Le prisonnier Murad Abu Sukut : de plus en plus malade
Le prisonnier Murad Abu Sukut a récemment vu son état de santé se détériorer
brusquement. Atteint d'un cancer à la poitrine, l'administration pénitentiaire
a refusé sa mise en liberté demandée par Nadi al-asir et le ministère
palestinien aux affaires des prisonniers. Depuis, il a été atteint
d'un grossissement du foie, mais la direction pénitentiaire néglige
sciemment son état de santé. Il a même été puni récemment. Le
droit de visite parental lui a été refusé pour une période de deux
mois, mesure allant jusqu'au 20 septembre prochain.
Dans la prison de Nafha, les prisonniers se sont plaints à l'avocat
Fawaz Shaloudi qui a fait une visite que leur situation s'est encore
aggravée par les mesures suivantes :
- Des raids réguliers sont opérés en pleine nuit dans les
cellules soit-disant pour rechercher les téléphones portables.
- Des rackets financiers (amendes) sont prélevées sur les sommes
d'argent reçues par les prisonniers, et souvent, de façon collective.
Au cours de ces deux derniers mois, l'argent prélevé sous cette forme
est d'un montant de 37.000 shekels.
- Les objets personnels, alimentaires, sont volés régulièrement
lorsqu'ils sont déposés dans les cuisines régis par des prisonniers
israéliens de droit commun.
- les prisonniers sont privés de pratiquer du sport sous prétexte que
les prisonniers se font mal les uns les autres lors du sport.
- La négligence médicale se poursuit envers les prisonniers malades
dont l'état nécessite des soins urgents.
La situation des prisonniers isolés dans Beer Sabaa
Les prisonniers isolés dans la prison de Beer Sabaa ont envoyé un
message à Nadi al-asir al-Filistini disant que les prisonniers israéliens
de droit commun menacent de les brûler en leur lançant de l'huile brûlante
et que leur vie est menacée dans la section de l'isolement à cause des
nombreuses provocations et menaces de la part des prisonniers de droit
commun.
Les prisonniers isolés ont fait état des dures conditions de détention,
certains d'entre eux sont isolés depuis plus de quatre ans au cours
desquels leur état de santé s'est détérioré.
Les prisonniers isolés sont
1 - Mousa Doudin
2 - Muhammad Jabir Abdo
3 - Abdallah Barghouty
4 - Jamal Abul Hayja'
- Hassan Salameh
- Mahmoud Issa
- Ahmad al-Moghraby
- Mazen Malsa
4 prisonniers qui étaient isolés ont été retournés vers les
cellules collectives :
- Ahmad Shukri
- Hani Jaber
- Muhammad Rashq
- Nizar Ramadan.
De son côté, le plus ancien détenu jordanien, Sultan Ajlouni, qui est
condamné à 23 ans de prison, a lancé un appel aux parlementaires
jordaniens et aux associations civiles, à la presse lire, et aux écrivains
nationaux en Jordanie d'intensifier la campagne exigeant la libération
de tous les prisonniers jordaniens dans les prisons israéliennes.
Sultan Ajlouni a rapporté à son avocat de Nadi al-asir, qui l'a visité
dans la prison de Haddarim, que la situation des prisonniers jordaniens,
qui sont au nombre de 46, est très dure, et leur avenir dépend d'une
position politique et de l'intervention du gouvernement jordanien. Il
considère qu'ils ont le droit de réclamer leur libération immédiate
et sans condition, puisqu'il y a eu une décision précedente de libération
de tous les prisonniers.
Dans la prison de Moskobiyya, la police a sauvagement agessé le
prisonnier Ramzi Jihad Awda al-Khatib, 24 ans, de la ville d'al-Khalil,
et détenu dans la prison de Moskobiyya depuis le 10 juillet 2005. Trois
membres de la police ont ouvert la porte de la cellule et se sont mis à
le frapper, avec leurs mains et leurs pieds, avec des chaînes en fer,
sur tout son corps. Il a été ensuite tiré de sa cellule sur plus de
100 mètres, les mains menottées, les yeux bandés, et l'ont posé
devant l'officier instructeur qui lui a donné aussi plusieurs coups de
boxe sur le visage.
Le prisonnier a demandé à l'avocat Fahmi al-Awiwi de porter plainte en
son nom contre ses agresseurs.
4 prisonniers mineurs du centre de détention de Qaddoumim agressés
les soldats de l'occupation ont sauvagement frappé quatre jeunes
prisonniers du village de Deir Ballout, après qu'ils leur ont fait
subir le shabeh pendant toute la nuit, en leur interdisant de se rendre
aux toilettes sauf menottés. C'est ce que rapporte l'association Ansar
el-sageen, ajoutant que les soldats ont utilisé des serviettes
personnelles des prisonniers, offertes par des associations
humanitaires, pour les provoquer.
Les prisonniers de la prison de Qaddoumim se plaignent des conditions de
détention et des comportements de l'administration pénitentiaire qui
refuse de leur fournir des produits d'entretien pour nettoyer les
cellules, qui sont devenues les lieux de vie des cafards et d'autres
insectes. Les cellules sont surpeuplées et mal aérées, et les
prisonniers suffoquent à cause de la chaleur.
Les prisonniers ont considéré que la négligence médicale affichée
par l'administration est un signe qu'elle souhaite la mort des
prisonniers, comme cela a été le cas récemment pour le prisonnier
martyr Jawad Abu Mghaysib.
Les prisonniers ont affirmé que les soldats les provoquent sans cesse,
ils ont interdit à un groupe de prisonniers de se vêtir et de prendre
leurs petits déjeuners, sous prétexte qu'ils vont les emmener au
tribunal de Salem. L'avocat de l'association ansar el-sageen, Fayez
Zarba, a pu rencontrer les prisonniers Majdi Mahmoud Yahya et Samer
Daabas de Tulkarm, ainsi que Ahmad Ahed Muhammad Jababira, de Kfar
Abboush, et Nasir Jara'ra, de Asira Shamaliya, ainsi que Adnan Abu Safya
de Tulkarm. Plusieurs prisonniers se sont plaints du mal de dos.
L'association a lancé un appel aux organisations humanitaires
internationales leur demandant une intervention rapide pour mettre fin
aux violations constantes des traités internationaux par l'occupation
israélienne.
Détérioration des conditions de détention dans les prisons de Beer
Sabaa et Gilboa
Les avocats de Nadi al-asir, Fawaz Shaloudi et Raed Mahamid ont lancé
un appel pour réclamer une amélioration des conditions de détention
dans les prisons qu'ils ont récemment visitées.
Les prisonniers de Beer Sabaa, Ohali Kedar, se sont plaints du manque de
vêtements, plusieurs prisonniers en avaient reçus de leurs parents,
mais l'administration pénitentiaire a refusé de les remettre aux
prisonniers. Après leur transfert du centre de détention lorsqu'ils
ont été condamnés, les prisonniers ne reçoivent aucun vêtement, et
sont obligés de garder les leurs pendant une très longue période.
Bien que l'administration de la prison demande aux prisonniers d'écrire
des lettres à leurs parents pour leur demander ce dont ils ont besoin,
elle refuse cependant de laisser entrer les vêtements.
Les prisonniers se sont également plaints des fouilles humiliantes
qu'ils subissent et que leurs parents subissent lorsque ces derniers
viennent les visiter : les parents sont obligés d'attendre de longues
heures, provoqués par les soldats gardiens. Les prisonniers sotn
rackettés et punis pour les moindres motifs, les punitions pouvant être
l'interdiction de visite ou la mise en isolement.
Dans la prison de Gilboa, les prisonniers se sont plaints de
l'intervention de la brigade Nakhshon dont les provocations sont
incessantes, surtout lorsqu'il s'agit de transférer les prisonniers
vers les tribunaux. Les membres de cette brigade, constituée spécialement
pour les prisons, battent les prisonniers qui ont les pieds et les mains
attachés.
Plusieurs prisonniers sont interdits de visite, ils ne peuvent contacter
leurs familles, et les prisonniers achètent eux-mêmes leurs repas dans
les cantines à cause de la mauvaise qualité des repas donnés dans la
prison. Les prisonniers se plaignent de l'instabilité à cause des fréquents
déplacements et transferts des prisonniers.
Les prisonniers malades sont maltraités
L'avocat de Nadi al-asir Hanane al-Khatib a entrepris une visite à l'hôpital
de la rison Ramleh, où elle a vu les prisonniers hospitalisés. Parmi
eux, Le prisonnier Murad Abu Sakut, atteint de cancer à la poitrine,
dont l'état de santé s'est gravement détérioré.
Plusieurs prisonniers malades ont témoigné à l'avocat avoir été
torturés lors de leur arrestation et des interrogatoires subis. Parmi
eux :
1 -Alaa Dine Talal Hassouna, 22 ans, de la ville d'al-Khalil, qui a été
arrêté le 19 ocotbre 2004. Il souffre du coeur. Il a témoigné avoir
été maltraité lors des interrogatoires. Il a subi le shabeh, il a été
insulté, frappé au visage, ce qui a accentué sa maladie, et les
cellules dans lesquelles il s'est retrouvé étaient très malsaines
pour son état. Il a déclaré qu'il n'a pas été soigné tout au long
des interrogatoires, bien qu'ils aient un rapport médical sur lui.
Suite à la détérioration de son état, il a transféré à l'hôpital
Soroka, dans le Naqab, le médecin lui a annoncé qu'il a les artères
bouchées et qu'il est nécessaire de mener une intervention
chirurgicale. Ensuite, la direction de l'hôpital lui a déclaré qu'il
ne pouvait rester à l'hôpital de crainte que des enfants le voient,
car il était enchaîné et gardé par des policiers.
Le prisonnier souffre toujours d'insuffisance respiratoire, et il dit :
"tous les jours, ils m'amènent un nouveau traitement, comme si j'étais
un rat de laboratoire".
2 - Raed Sulayman Hijawi, 25 ans, de Jénine, arrêté le 18 juin 2005.
Il a été arrêté alors qu'il était blessé à la jambe. Il a été
interrogé dans la prison de Jalama. Il a été torturé par le shabeh
sur une chaise, les mains et les pieds attachés, ce qui a accentué son
mal.
Il déclare que lors des interrogatoires, il a été frappé sur sa
jambe blessée et à la tête, il a été gravement insulté. Lors des
interrogatoires, "ils ont mis un ventilateur froid ce qui a provoqué
des douleurs atroces à sa jambe". Ils lui ont interdit de se laver
pendant deux semaines.
Actuellement, à l'hôpital, il ne peut contacter sa famille ni recevoir
de visites.
3 - Isma'il Mustafa Ibrahim Abu Shaduf, 22 ans, de Jénine, arrêté le
3 janvier 2004. Il a été condamné à 28 ans de prison. Il a des problèmes
d'artères. Il témoigne avoir été frappé lors de son arrestation,
avec les crosses des fusils. Il a été torturé dans la prison de
Jalama, avec le shabeh et le serrement de ses liens très forts aux
poignets et aux pieds, pendant plusieurs jours. Il dit : "Ils
ont essayé de me briser le dos, en me mettant dans la position de la
banane, j'ai subi le shabeh sur une petite chaise, ils faisaient
pression sur moi, ramenaient mon dos en arrière, ce qui a provoqué de
fortes douleurs. Ce sont des méthodes interdites par les lois
internationales".
Le prsionnier Rasem Abdel Rahmane Hamamira, 22 ans, du village de Housan
dans la province de Bethlehem, a été condamné à dix années de
prison supplémentaires , alors qu'il avait une condamnation de 20 ans.
Il avait été arrêté le 26 mars 2001. Le prisonnier est malade et
souffre des reins. Il a été plusieurs fois hospitalisé et son cas nécessite
une intervention chirurgicale. Il est actuellement détenu dans la
prison de Nafha.
L'épouse d'un prisonnier arrêtée
Les forces de l'occupation ont arrêté le 10 août Haya Muhammad Khadr
Houshiye, 25 ans, de Bethlehem, et l'ont emmenée à la prison de
Moskobiyya. Haya est l'épouse du prisonnier Ayed Houshieh, 33 ans, arrêté
le 25 juillet 2005 et subissant un interrogatoire intense dans la prison
de Moskobiyya pour appartenance au FPLP.
Haya a été ensuite libérée mais le fait de la faire arrêter et de
l'emmener à la prison sont un moyen de pression sur son mari. Elle a été
gardée 8 heures, et a été photopgraphiée en position de shabeh, les
mains menottées.
Les avocats ne peuvent rendre visite à Ayed, sous le prétexte qu'il
subi un interrogatoire militaire.
Source : Palestine en Marche
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