AFPS Nord Pas-de-Calais CSPP |
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Rapport de Nadi al-asir al-filistini 20 juillet 2005 Témoignages de prisonniers ayant été torturés
Plusieurs prisonniers palestiniens ont témoigné à l'avocat de Nadi
al-asir des tortures et des mauvais traitements qu'ils ont subis au
cours de leurs arrestations et interrogatoires.
1 - Le prisonnier Tareq Adnan Ahmad Hussayn : "A cause des coups,
j'ai des problèmes dans l'appareil digestif". Il a 29 ans, de
Tulkarm, il a été arrêté le 1 décembre 2001. Il est actuellement détenu
dans la prison de Haddarim. Il a déclaré à son avocat Hanane
el-Khatib qu'il a été sauvagement battu lors de son arrestation par
les soldats, alors qu'il était attaché et qu'il avait les yeux bandés.
Les coups étaient dirigés sur son ventre et son dos. Il a été frappé
avec les crosses des fusils et les coups de pieds.
Il dit : "Ils m'ont traité avec une grande dureté, les liens étaient
serrés à tel point que j'ai senti que mes mains sont paralysées. Les
soldats l'ont entièrement dénudé dans le froid et il a été emmené
au centre d'interrogatoire d'al-Jalame. Il y est resté 87 jours.
2 - Le prisonnier Hamadallah Fa'eq Hassan Ali, de Jama'in, il a été
arrêté le 5 septembre 2004, et se trouve actuellement à Gilboa. Il a
déclaré à l'avocat de Nadi al-asir, Raed Mahamid, qu'il a subi une
agression sauvage lors de son arrestation, il a été transporté dans
une jeep à la prison de Atlit. Il dit : "Trois soldats m'ont
sauvagement frappé alors que j'étais couché sur le sol de la jeep,
avec leurs pieds et les crosses des fusils, et parmi eux se trouvait le
chauffeur." Dans la cellule à Atlit, ils ont investi la cellule
avec les chiens et l'ont obligé à se lever. "Il n'y avait pas de
toilettes. Je portais l'uniforme bleu. Pendant l'interrogatoire, ils me
sortaient pour me mettre en position de shabeh sur une chaise, ou contre
le mur. Ils m'insultaient et m'approchaient d'un ventilateur d'air
glacial puis m'emmenaient vers une pièce très chauffée.". Le
prisonnier souffre de maux dans sa jambe et n'est pas soigné.
3 - Khalil Abdel Ghani Qattash : 16 ans, du camp Jalazone, lycéen, a été
arrêté le 25 juin 2005, et se trouve dans la prison de Moskobiyya.
L'enfant a témoigné qu'il a été frappé, les soldats s'éloignaient
de lui, couraient puis sautaient sur son ventre. Il a déclaré que
plusieurs soldats ont éteint leurs cigarettes sur son corps, sur le
dos, les mains et les pieds. Il dit : "Ils m'ont mis près d'un
appareil qui diffusait des sons très élevés. Je n'ai pas pu supporter
le son, j'ai eu très mal à la tête, les soldats se sont mis à danser
et chanter, et à me frapper sur mon corps, pendant ce temps." Ils
l'ont obligé à se mettre debout sur la pointe des pieds, avant qu'un
soldat ne fasse le "rambo" et le fasse tomber par terre, les
soldats se jettent sur lui et le frappent.
Il dit aussi que les soldats l'ont tiré sur le sol sur plusieurs mètres,
ce qui lui a causé des blessures et des hématomes.
Le chargé des interrogatoires dans la prison de Moskobiyya se fait
appeler Shadi, il a menacé le prisonnier d'avouer ou alors il mourrait.
Dans la prison de Kfar Youna, trois prisonniers isolés réclament
la fin de leur isolement
Les trois prisonniers administratifs détenus dans la prison de Kfar
Youna ont lancé un appel aux institutions des droits de l'homme et au
ministère palestinien des prisonniers pour exercer des pressions sur
les autorités pénitentiaires, afin de les sortir de l'isolement et des
dures conditions de détention dans lesquelles ils se trouvent. Il
s'agit de
Jamal Zino, de Gaza, arrêté le 31 janvier 2004,
Saleh Arouri, de Ramallah, prisonnier depuis 13 ans. Il a achevé sa
condamnation il y a trois ans et se trouve depuis cette date en détention
administrative. Il est isolé depuis 9 mois.
Ahmad Abu Sitta, de Khan Younes, qui est isolé depuis un ans et trois
mois.
Les trois prisonniers réclament la fin de leur isolement.
18 juillet 2005
Ra'ida Sharif : victime des pratiques de l'occupation israélienne
Parler des violations israéliennes des droits de l'homme en Palestine
est une tâche continue. Une des victimes de l'occupation est Ra'ida
Sharif, du camp de Dheyshe/ Bethlehem, âgée de 21 ans, qui a perdu la
capacité de mouvement et de parler suite à un raid effectué par l'armée
d'occupation israélienne sur sa maison, il y a sept mois.
L'histoire commence la nuit du 2/12/2004 lorsque la maison familiale
subit un raid suivi par des fouilles, en plein milieu de la nuit, en vue
d'arrêter un des jeunes. Lors de la fouilles, les soldats ont utilisé
des chiens, ont dynamité les portes de la maison et des maisons
avoisinantes. Les habitants du quartier Ajajira ont été durement traités.
La maison fouillée était habitée par 8 enfants et adolescents, la
plus âgée ayant 21 ans, les autres âgés entre 3 et 17 ans. Quant au
père, il était hospitalisé à al-Quds, en compagnie de la mère, pour
subir une intervention chirurgicale aux yeux. Ra'ida était responsable
de la maison en l'absence de ses parents. Elle a dû affronter les
soldats de l'occupation, cette fameuse nuit.
Selon le père qui a recueilli les témoignages des voisins et de ses
autres enfants, les soldats de l'occupation ont sorti tous les occupants
de la maison et des maisons avoisinantes dans le froid de 2 h du matin
jusqu'à 4h30, pendant que les soldats fouillaient les maisons, tiraient
des coups de feu pour semer la panique, dynamitaient les portes des
maisons, devant les enfants et poussaient les chiens vers les enfants.
Ce raid a duré pendant trois heures, les soldats n'ayant pas trouvé
ceux qu'ils appellent les "recherchés", donc sans procéder
à des arrestations. Le lendemain, les frères et soeurs de Ra'ida se lèvent
mais Ra'ida était toujours couchée, ce qui n'était pas son habitude.
L'un des frères essaie de la réveiller, pour prendre le petit déjeuner,
avec les autres, mais Ra'ida a perdu la capacité de parler, et une
partie de ses cheveux sont devenus blancs.
Après le retour de son père de l'hôpital, il décide de l'emmener à
l'hôpital de Beit Jala, car Ra'ida avait perdu son appétit et
maigrissait rapidement. A l'hôpital de Beit Jala, le père est conseillé
d'emmener sa fille à l'hôpital des maladies nerveuses de Bethlehem. La
jeune fille est soignée avec plusieurs médicaments qui accentuent son
cas, au lieu de la soigner. Ra'ida est alors emmenée à un centre
d'orientation psychologique où elle devait être prise en charge, si le
centre médical de l'UNRWA au camp de Dhayshe avait accepté le
transfert, mais il a refusé.
Aujourd'hui, Ra'ida est à la maison, toujours muette, victime de la
barbarie sioniste. Nadi al-asir demande aux organisations des droits de
l'homme d'intervenir auprès des autorités israéliennes pour obliger
l'armée à mener une enquête sur la patrouille qui a envahi le camp
cette nuit-là et qui est responsable de ce qui est arrivé à Ra'ida.
Nadi al-asir al-Filistini réclame aussi de l'Autorité Palestinienne
une enquête sur les services médicaux de Beit Jala, de Bethlehem et du
camp de Dhayshe, pour établir la responsabilité de la détérioration
de l'état de Ra'ida.
Les renseignements américains du FBI interrogent un prisonnier
palestinien dans les prisons israéliennes
Le prisonnier palestinien Isma'il Mousa Hamdane, de Bethlehem, condamné
à 6 fois la prison à vue, et détenu dans la prison de Nafha a déclaré
à l'avocat Fawaz Shaloudi qu'il a été interrogé par des éléments
du FBI, en la présence de traducteurs et d'un instructeur israélien.
Le prisonnier a refusé de collaborer et de leur adresser la parole,
exigeant la présence de son avocat Usama Awda. Le prisonnier a ajouté
que les éléments du FBI lui ont annoncé qu'ils reviendraient pour
d'autres interrogatoires. Le FBI intervient pour l'interrogatoire du
prisonnier Isma'il Hamdane à propos du meurtre d'un Israélien portant
la nationalité américaine à Beit Jala, le 15 janvier 2002, Avi Boaz.
Isma'il Hamdane a nié avoir une quelconque relation avec cette affaire.
Il réclame que cesse l'intervention américaine dans son affaire.
Punitions collectives dans la prison de Nafha et agressions
contre les prisonniers dans la prison de Salem
Un soldat éteint sa cigarette dans le cou d'un prisonnier
Au même moment, Abdel Khaleq Natché de la ville d'al-Khalil, détenu
dans la prison de Nafha, a déclaré que la situation dans la prison se
détériore, jour après jour, affirmant que la question des amendes
soutirées par les autorités carcérales sont devenues un cauchemar
pour les prisonniers, tout comme les pratiques d'isolement, subies pour
les prétextes les plus futiles.
La pratique des amendes est devenue une source de pression sur les
prisonniers, et de plus, la direction de la prison ne punit pas un seul
prisonnier, mais toute la cellule où il se trouve, comme cela s'est
passé pour le prisonnier Ra'd Dari' qui était malade, avec une forte
fièvre, il n'a pas pu se lever pour le comptage. La direction de la
prison a sanctionné toute la cellule, certains par le paiement des
amendes et d'autres par l'isolement.
Le prisonnier Muhammad Zahhar a été puni en l'isolant car il a envoyé,
par lettres, un message qui a été lu sur la radio de Palestine. Le
prisonnier Natché a déclaré que les prisonniers vivent des situations
qui dépendent des humeurs des gêoliers, qui autorisent parfois les
enfants venus en visite à embrasser leurs parents et parfois non. Mais
il n'est plus permis au représentant de la prison de se déplacer entre
les sections pour connaître la situation et voir les revendications des
autres prisonniers.
Natché a également abordé la négligence médicale, citant le cas du
prisonnier Nader Abu Turki qui a besoin d'une intervention chirurgicale
à l'oeil, car il perd la vue progressivement, mais il fait face à une
négligence terrible de la part des autorités carcérales.
Les prisonniers de Nafha souffrent aussi des fouilles à tout moment de
la nuit des cellules, les prisonniers sont mis hors des cellules, leurs
affaires sont éparpillées, sous le prétexte des fouilles, ce qui
cause une instabilité permanente dans les cellules et la prison. Les
prisonniers se sont plaints également des agressions sauvages sur le
prisonnier Muhammad Nadi, de Naplouse : il a été frappé sur tout le
corps, ses yeux ont été bandés, ses pieds attachés, et un des
soldats a éteint sa cigarette sur son cou. Les prisonniers ont commencé
à crier et à protester, mais en vain, les soldats ont poursuivi leurs
agressions.
Les prisonniers "jordaniens" en grève de la faim
depuis 7 jours
18 prisonniers portant le passeport jordanien ont poursuivi leur grève
de la faim, même après leur transfert de la prison de Meggido
vers les cellules de Ascalan, pour mettre fin à leur mouvement de grève.
Chaque prisonnier a été isolé dans une cellule individuelle. Les
prisonniers grévistes ont demandé l'intervention rapide des
associations des droits de l'homme pour faire pression sur les autorités
israéliennes afin qu'ils puissent connaître enfin leur statut : leur période
de condamnation est achevée, les autorités sionistes veulent les déporter
vers la Jordanie, alors qu'ils sont Palestiniens, de la Cisjordanie. Ils
exigent leur libération en restant dans leur pays.
La prisonnière Amina Mouna isolée et répression des prisonnières
dans la prison de Telmond
Isolement d'une prisonnière à cause de son voile
La prisonnière Amina Mouna a déclaré lors de sa rencontre avec
l'avocat de nadi al-asir al-filistini, Raed Mahamid, dans la prison de
Telmond, que la direction de la prison a lancé une vaste campagne de répression
contre les prisonnières. La répression a commencé lorsque les
prisonnières ont demandé de pouvoir faire des exercices sportifs une
heure par jour et de faire la prière collective mais la direction a
refusé. Les prisonnières ont alors décidé de renvoyer les plats en
signe de protestation. La direction a alors fermé la section et empeché
les prisonnières de sortir à la cour. La prisonnière Amina Mouna a
alors été mise en isolement avec interdiction des visites pendant deux
mois. Les prisonnières de la section ont été interdites de cantine.
Amina Mouna a également déclaré que les geôliers entrent dans les
cellules au moment où les prisonnières dorment. Elle a mené une grève
de la faim de 6 jours pour protester contre les mauvais traitements.
Elle a également rapporté que la prisonnière Mariman Rawashde a été
isolée parce qu'elle mettait un voile sur le visage.
La prisonnière Amal Mustafa Mahmoud de Majdel Shams (Golan) a déclaré
à l'avocat qu'il n'y a pas de ventilateurs dans les cellules malgré la
forte chaleur, les prisonnières subissent les amendes et
l'isolement pour les motifs les plus futiles. Elle a également mis en
garde contre la séparation de l'enfant Nour de sa mère Manal Ghanem,
car il est décidé de libérer l'enfant le 10 octobre 2005, lorsqu'il
aura deux ans. C'est pourquoi il est important de mener une campagne
pour que la mère soit également libérée, pour éviter un drame
humain.
Des unités spéciales investissent les cellules de Moskobiyya
et agressent les prisonniers
Le prisonnier palestinien Ghassan Hussayn Ali Abu Naame de Bethlehem détenu
dans la prison de Moskobiyya a déclaré que des unités spéciales israéliennes
rattachées à l'administration de la prison ont investi les cellules et
frappé sauvagement les prisonniers. L'avocat Ma'moun Hashim a pu
rencontré le prisonnier qui lui a rapporté que les forces spéciales
ont sorti tous les prisonniers des cellules, par la force, ont attaché
leurs mains à l'arrière et se sont mis à les frapper avec des
matraques. Les soldats ont frappé à la tête le prisonnier Abu Naamé,
l'ont piétiné avant de le dénuder en entier, en le fouillant de façon
humiliante et immorale. Le prisonnier a également ajouté que les éléments
des forces spéciales ont pris un exemplaire du Coran, l'ont déchiré
et jeté avec les ordures, pour provoquer les prisonniers.
Parmi les prisonniers qui ont été agressés :
1 - Muhammad Zaanoun de Halhoul, qui a été blessé à la tête et à
la jambe.
2 - Salah Barghouty de Ramallah qui a été blessé au pied.
3 - Umar Alaaddine de Bethlehem qui a des hématomes sur tout le corps.
Le prisonnier Abu Naame a également dit qu'en retournant dans leurs
cellules après les coups reçus, les prisonniers ont trouvé toutes
leurs affaires personnelles éparpillées sur le sol, des objets ont été
jetés dans les toilettes. Les cigarettes ont été volées.
Suite à cette agression, les prisonniers ont décidé de faire la grève
de la faim, en retournant les plats en signe de protestation contre les
mauvais traitements.
Source : Palestine en marche
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