Communiqué de Nadi al-asir al-filistini n° 16 du 22.02.05  

500 prisonniers libérés, 16 exilés de retour dans leurs familles. 
A quand la suite???

Ce lundi 21 février, les autorités sionistes ont fait libérer 500 prisonniers. Ils sont arrivés tôt ce matin dans les principales villes de Cisjordanie, où ils ont été accueillis par les familles et les populations, dans la joie des retrouvailles. Sur al-Jazeera, plusieurs prisonniers libérés ont déclaré qu'ils étaient heureux, et tristes à la fois, heureux de retrouver leurs familles mais tristes d'avoir laissé dans les geôles israéliennes des milliers de prisonniers, et notamment ceux qui sont détenus avant les accords d'Oslo, ceux qui ont de lourdes peines, et les prisonniers malades.

Questionnés sur les critères mis par les autorités israéliennes, ils ont souhaité que l'Autorité palestinienne exige la libération de tous les prisonniers, et qu'elle n'accepte pas les critères israéliens, disant que le critère selon lesquels seront libérés ceux qui n'ont pas les mains entâchées de sang n'est pas un critère acceptable, surtout lorsqu'il s'agit de négociations pour parvenir à un accord de paix.

A Naplouse, 97 prisonniers libérés et 4 exilés sont arrivés ce matin, les exilés par le barrage de Huwwara et les prisonniers par le barrage de Beit Iba, à l'ouest de Naplouse. Ghanem Salameh, du camp Balata, Rasem Khattab et Alaa Hassouna de Naplouse, Mustafa Asida de Tall sont arrivés accompagnés des prisonniers libérés, qui ont été accueillis sur la place des martyrs par des milliers de personnes. Hamas avait organisé un rassemblement d'accueil où sheikh Hassan Youssef a déclaré que la joie pour le retour des exilés et des prisonniers ne peut être totale que lorsque tous les exilés et tous les prisonniers reviendront à leurs familles.

L'exilé Ghanem Sawalmeh a déclaré, après avoir remercié la population de Gaza pour l'avoir si bien accueilli, que sa joie est partielle car il y a encore 52 exilés à Gaza qui attendent de retourner à leurs parents. Il a raconté son expérience d'exilé, qui a commencé par son arrestation en avril 2002 au cours de l'invasion, il a ensuite été transféré à Huwwara, puis à Petah Tikva, pour être ensuite transféré à la prison secrète 1931 avant d'être en détention administrative pour 6 mois. Cette détention a été renouvelée deux fois, et avant de terminer la seconde période, il a été transféré à l'interrogatoire pour être accusé d'appartenance au Hamas. 15 jours plus tard, il était transféré dans une jeep militaire avec ses compagnons vers le barrage Erez, pour être exilé à Gaza. Il a présenté un recours devant la Cour suprême mais celle-ci a confirmé leur exil.

Il a déclaré ensuite que la décision de partager les exilés en libérant seulement quelques-uns est une manoeuvre israélienne et il a critique le manque de clarté de la direction palestinienne envers leur cause, le président Mahmoud Abbas leur ayant déclaré qu'ils retourneraient tous ensemble, mais ils ont été surpris par cette division, et par les déclarations du président selon lesquelles les exilés de l'Eglise de la Nativité ne retourneraient que lorsque l'Autorité palestinienne contrôlerait Bethlehem. Il a appelé la direction palestinienne à se rapprocher des choix du peuple palestinien pour renforcer sa position dans les négociations et faire pression pour la libération de tous les prisonniers.

Une prisonnière libérée embrasse son enfant après deux ans d'absence

La prisonnière libérée Amal Allan a pu ce jour embrasser son enfant après deux ans d'absence, derrière les barreaux. Amal fait partie des 30 prisonniers libérés de la région de Bethlehem. Les autorités de l'occupation avaient arrêté Amal accusée de soutenir son mari, le martyr Ali Allan. Muadh son fils de deux mois lui a été arraché, elle fut condamnée à la prison, la maison familiale a été détruite, et plusieurs mois après son arrestation, son mari a été tué lors d'affrontements avec l'armée d'occupation.

Il y a trois semaines, les sionistes ont libéré la dépouille de son mari. Elle s'est rendue au cimetière où il repose dans le camp de Dhayshe, pour prier.

Les familles et la population de Bethlehem ont accueilli les prisonniers libérés sur les barrages militaires avant de former un cortège où se mêlaient la joie et la tristesse pour se rendre au camp de Dhayshé.

Selon l'association Ansar el-sageen, les prisonniers jordaniens ont décidé de commencer une grève de la faim à partir du premier mars prochain pour protester contre leur détention qui se poursuit alors que l'ambassadeur jordanien vient d'arriver à Tel Aviv, suite aux décisions de la Jordanie et de l'Egypte de faire revenir leurs ambassadeurs dans l'Etat sioniste, au sommet de Sharm al-Sheikh.

L'avocat de l'association Raed Dsouki a rencontré dans la prison de Haddarim les prisonniers Sultan Ajlouni condamné à perpétuité et le prisonniers libanais Samir Qintar qui est en prison depuis 24 ans, et le prisonnier Zayd Kilani de Jénine.

Le prisonnier Ajlouni lui a remis un communiqué au nom des prisonniers jordaniens où les prisonniers jordaniens dans toutes les prisons sionistes informent qu'ils vont entamer une grève de la faim à l'occasion du retour de l'ambassadeur jordanien en Israël. Le communiqué réclame du gouvernement jordanien de ne pas abandonner leur dossier comme il s'est engagé auprès des prisonniers. Il a appelé toutes les forces vives en Palestine et en Jordanie de soutenir leur mouvement.

De son côté, Samir Qintar a envoyé un message de condoléances à la famille de l'ancien premier ministre libanais, Rafic al-Hariri, affirmant "son refus de ce genre de crimes commis contre le pays, et demandant à toutes les forces de maintenir l'unité et le rapprochement national".