AFPS Nord Pas-de-Calais CSPP

   


-o- DOSSIER  PRISONNIERS  PALESTINIENS -o-


Communiqué de Nadi al-asir al-filistini, n° 067 22/08/2004

(club du prisonnier palestinien)

-

Lutte des prisonniers Palestiniens:

une nouvelle étape de l’Intifada

 

Le 15 août 2004, les prisonniers palestiniens ont commencé une grève de la faim pour protester contre la détérioration critique de leurs conditions de détention. 1500 prisonniers dans trois prisons centrales ont commencé le 15 août, et 2500 prisonniers des autres prisons centrales les ont rejoint le 18 août, le total étant actuellement de 4000 prisonniers palestiniens en grève de la faim. Le mouvement est également suivi par les prisonniers enfermés dans les camps militaires (Ofer, Naqab et Meggido) qui, ne pouvant pas mener la grève de la faim, organisent d’autres formes de lutte pour affirmer leur participation à ce large mouvement de protestation. De même, les prisonniers malades menacent de rejoindre le mouvement à partir du lundi 23 août.

 

Ce n’est  pas la première fois que les prisonniers palestiniens mènent une grève généralisée de la faim dans la plupart des prisons. Déjà en 1992, une grève de la faim de 15 jours avait forcé la direction des prisons à apporter des améliorations dans les conditions de détention. Avant et après, plusieurs mouvements de grève ou de grève de la faim ont déjà eu lieu, surtout dans les prisons de Beer Saba’, Ascalan, Nafha, et même dans l’ensemble des prisons, pour des revendications politiques ou pour améliorer les conditions de détention, comme la grève actuelle.

 

Que réclament les prisonniers?

Une vie digne et humaine, derrière leurs barreaux. La liste des revendications est longue, elle a été plusieurs fois diffusée, avec plus ou moins de précisions, selon les diverses associations de solidarité avec les prisonniers. En résumé, les prisonniers palestiniens réclament des conditions décentes (nourriture, propreté), la suppression des amendes, des vitres d’isolement dans les parloirs (américanisation des prisons), des fouilles corporelles à nu, des fouilles ininterrompues et provocatrices des pièces, ils réclament également la fin des humiliations, des coups, des tortures physiques et morales, l’autorisation des visites régulières des familles, l’autorisation des appels téléphoniques aux familles, le droit à étudier librement, le droit de recevoir des colis (nourriture, vêtements, effets personnels), le droit aux soins pour les malades et blessés, etc…

 

Ce sont des revendications justes et tout simplement humaines, des revendications répondant aux normes des traités et conventions internationales.

 

Autour des prisonniers, c’est toute la société palestinienne qui s’est mobilisée. Dans toutes les provinces et villes de Cisjordanie et de Gaza, dans les territoires occupés en 1948, les Palestiniens ont affirmé dès le premier jour de la grève leur solidarité et leur soutien au mouvement des prisonniers. Des tentes de la liberté ont été montées dans les principales villes, les populations y affluent, et plusieurs personnalités ont déclaré entreprendre la grève de la faim, en solidarité, comme cheikh Tamimi et l’archimandrite Hanna Atallah.

 

Un mouvement unifié

Les appels du mouvement unifié des prisonniers (deux jusqu’à présent) sont clairs : le mouvement de grève entrepris par les prisonniers sous la direction unifiée des prisonniers est un mouvement unitaire et non partisan. Le second appel met clairement en garde contre le dévoiement du mouvement par les organisations politiques, non pas parce que les grévistes ne sont pas politiquement engagés, loin de là, mais des prisons où ils sont, ils ont décidé de porter un coup aux divisions de la scène palestinienne de l’extérieur. Leur mouvement rassemble toutes les forces politiques engagées dans la résistance palestinienne à l’occupation, sans que leur mouvement revendicatif n’ait de portée politique palestinienne.

 

C’est en ce sens que nous devons, nous qui sommes engagés dans le soutien au peuple palestinien et à ses justes revendications de libération, respecter cette unité et la mettre en valeur dans nos actions de solidarité.

 

Autour des prisonniers, la société palestinienne est unie. Combien de fois avons-nous entendu parler que dans telle famille, il y a deux ou trois prisonniers, et que chacun appartient à une organisation différente ? C’est aussi le nombre des personnes arrêtées, toujours en prison ou relâchées, qui unit la population palestinienne. Aucune famille n’a été épargnée par les arrestations. Car il ne suffit pas d’être membre d’une organisation pour être arrêté ou jugé.

 

Quiconque peut être arrêté par les soldats et emmené dans les centres de détention, pour être enfermé de quelques jours à plusieurs années, même sans jugement. Les familles qui n’ont actuellement personne en prison en ont eu par le passé. C’est pourquoi la question des prisonniers est la question générale qui touche tous les Palestiniens. De plus, les prisonniers appartiennent à toutes les catégories d’âge : il y a les enfants, les jeunes, les adultes et les vieux. Ils viennent de toutes les régions, du nord et du sud, du centre, de l’est ou de l’ouest. Aucune province n’a été épargnée, aucun camp n’a évité les rafles ou les attaques armées.

 

Qui sont ces prisonniers ?

D’après les données des organisations de secours aux prisonniers, comme Ansar al-sageen, il y a d’abord près de 418 prisonniers qui sont en prison depuis plus de dix ans, avant les accords d’Oslo. Ce sont les prisonniers que l’Etat sioniste a refusé de libérer dans le cadre de ces accords. Depuis l’Intifada al-Aqsa, tous les autres. 

Parmi les prisonniers, 6 ont passé plus de 25 ans
11 prisonniers ont passé plus de 20 ans
297 prisonniers ont passé plus de 10 ans.

Le plus ancien prisonnier est Saïd Atabeh, arrêté en 1977 (27 ans de prison).

 

Il y a des Palestiniens accusés et jugés par Israël pour avoir commis des actes de résistance armée contre l’occupation, il y a ceux qui ont été kidnappés par les troupes d’occupation lors des rafles massives, surtout pendant le printemps et l’été 2001, il y a ceux qui ont été accusés d’appartenir à des organisations politiques « ennemies », il y a tous ceux qui ont été arrêtés au cours des manifestations, des affrontements avec l’armée d’occupation, soit en train de lancer des pierres, en train de brûler des pneus, etc.. Il y a aussi ceux qui ont été arrêtés pour faire pression sur les membres de leurs familles, recherchés par les forces d’occupation. Il y a des jeunes accusés d’avoir émis des souhaits de mener des actions contre l’occupation. Parmi les prisonniers, des dirigeants politiques : deux députés, Marwan Barghouty et Hussam Khadr, un membre du comité exécutif de l’OLP, Abdul Rahim Mallouh, des dirigeants de formations politiques, Muhammad Kana’ina et Cheikh Raed Salah, ainsi que le chef des Brigades d’Al-Aqsa, Nasir Uways, pour ne citer que quelques-uns.

 

Concernant leur origine, il y a d’abord tous les Palestiniens, de Cisjordanie, de Gaza, des territoires occupés en 1948, et d’al-Quds, il y a aussi les prisonniers arabes, comme Samir Qintar, le seul prisonnier libanais encore en détention, et des prisonniers jordaniens que le régime jordanien a refusé qu’ils fassent partie des prisonniers libérés par le Hezbollah, il y a aussi les prisonniers syriens du Golan occupé. Le terme « prisonniers palestiniens » renvoie à tous ces prisonniers.

 

Seuls les prisonniers de Cisjordanie et de Gaza sont considérés par Israël comme étant des prisonniers de l’Autorité palestinienne, dont le sort peut être négocié. Les prisonniers de la ville d’al-Quds (annexée), les prisonniers du Golan (annexé) et les prisonniers de la partie occupée en 48 (les Palestiniens de l’Intérieur) sont considérés comme une affaire interne. Les prisonniers arabes et étrangers peuvent également être l’objet de négociations.

 

Toutefois, les prisonniers de Cisjordanie et de Gaza ne sont pas considérés comme des prisonniers de guerre, ni traités en tant que tels. Au contraire. Lors des accords d’Oslo, une partie des prisonniers ont été libérés, mais une autre partie gardée en prison et transférée dans les prisons situées dans l’Etat d’Israël, en violation des traités internationaux et surtout des conventions de Genève. Depuis, Israël a fait fi de toutes ces considérations juridiques, et emprisonne les Palestiniens dans des prisons ou des centres de détention, sans distinction. Normalement, les Palestiniens arrêtés en Cisjordanie et à Gaza sont dans des centres de détention jusqu’à ce qu’ils passent dans un tribunal militaire, qui prononce la peine. Lorsque la peine est prononcée, ils sont transférés dans les prisons centrales, situées dans l’Etat sioniste. Mais de nombreux prisonniers sont restés dans les centres de détention même après leur jugement par le tribunal.

 

Les prisonniers administratifs sont les personnes arrêtées mais non jugées, gardées en détention à cause de «dossiers secrets » tenus par les services de renseignements. Ils étaient 1135 détenus administratifs au mois de juillet dernier. Leur détention peut être renouvelée sans arrêt, de six mois en six mois. Pour ce millier de prisonnier, l’incertitude qui entoure le temps de leur détention est leur plus grande souffrance. Tous les six mois, ils espèrent faire partie du lot de ceux qui partent. Il y a aussi ceux qui n’ont pas été jugés, mais qui ne sont pas administratifs encore, et ils sont près de 3000. Ce sont les personnes récemment arrêtés, qui se trouvent souvent, avec les prisonniers administratifs, dans les prisons militaires.

 

Les prisonniers de la ville d’al-Quds, de Palestine 48 et du Golan sont considérés comme des prisonniers « intérieurs ». Si le droit de visite des familles est plus souple, ils n’échappent cependant pas aux traitements humiliants et musclés faits aux autres prisonniers palestiniens. Dans les prisons, ils mènent les mêmes luttes, partagent les mêmes espoirs et retrouvent l’unité du pays que les dirigeants sionistes essaient de morceler. A la différence des prisonniers arabes, les prisonniers du Golan syrien occupé ont le même sort que les Palestiniens de 48, à cause de l’annexion. Bien que la plupart des Syriens du Golan aient refusé la nationalité israélienne, ils subissent le sort des Palestiniens de 48.

 

Dans toutes les négociations entre l’Autorité Palestinienne et le gouvernement israélien, la question des prisonniers a été soulevée, probablement pas avec assez de fermeté de la part de l’Autorité palestinienne. Il est vrai que les résultats ont été bien maigres. A deux reprises, le gouvernement israélien a « libéré » des prisonniers au cours des deux dernières années : en août 2003, les prisonniers relâchés sont ceux dont les peines étaient presque achevées ou qui étaient en détention administrative et en février 2004, lors de l’échange de prisonniers entre l’Etat d’Israël et le Hezbollah, les prisonniers palestiniens libérés ont été ceux dont les charges étaient les moins lourdes ou qui devaient prochaînement sortir. Nadi al-asir al-Filistini décrit ces « libérations » comme une mesure pour régler la surpopulation momentanée des prisons et centres de détention.

 

Les prisonniers palestiniens suivaient de près les négociations, en y mettant beaucoup d’espoir. Leurs attentes ont été déçues, et en attendant leur libération, ils souhaitent au moins améliorer leurs conditions de détention. C’est le sens de ce large mouvement de protestation des prisonniers. Depuis plusieurs mois, les prisonniers mènent des luttes sporadiques, partielles, espérant se faire entendre de la direction des prisons, mais sans succès. Au contraire, non seulement les mouvements sont réprimés férocément, comme la répression des prisonniers de Shatta, au mois de juillet dernier, mais les conditions de détention empirent : les amendes qui étaient irrégulières sont devenues la norme dans toutes les prisons, les fouilles à nu ont augmenté depuis le scandale de la prison irakienne d’Abu Ghurayb, les provocations dans les pièces sont devenues quasi quotidiennes et la politique d’isolement est devenue systématique envers tout prisonnier qui montre une tendance à la révolte.

 

Comme l’armée israélienne face à la population palestinienne dans les villes, camps et villages, les autorités carcérales durcissent le ton envers les prisonniers, comme s’il y avait une volonté politique précise de casser tout mouvement, de montrer une intransigeance de fer sans faille envers tout le peuple palestinien et ses revendications.

 

Guatanamo, Abu Ghrayb et Khiam

Depuis quelques mois, les prisonniers et leurs avocats, leurs familles ou les comités de soutien sont unanimes à dire que la répression qui sévit contre les prisonniers a atteint des niveaux jamais vus jusque là. Les coups et les humiliations sont généralisés, les privations quotidiennes. La plupart des réalisations antérieures des prisonniers, obtenues par leurs luttes, ont été supprimées. Deux explications peuvent être avancées pour éclairer cette situation:

1 – Le gouvernement Sharon renforce sa répression contre tout le peuple palestinien. Il veut en finir avec la résistance palestinienne, avec toute revendication de libération du peuple palestinien. Les assassinats ciblés, les bombardements aveugles, les destructions de maisons, de quartiers tout entiers, la construction du Mur, l’accentuation de la colonisation, l’étouffement de toute vie à al-Quds, tout est fait pour écraser et faire taire le peuple palestinien. La répression dans les prisons procède de cette même politique de la terre brûlée, comme si Sharon et son gouvernement voulaient en finir le plus tôt possible avec « une épine » au moment où les Etats-Unis sont dans la même logique dans le monde, contre ce qu’ils nomment « le terrorisme ».

2 – Comme les Etats-Unis à Guantanamo et à Abu Ghrayb en Irak, Israël veut imposer une situation où il est dégagé des divers traités internationaux qui le lient, sous prétexte que les prisonniers palestiniens sont des « terroristes ». Ce qui ne signifie pas que jusque là, Israël a respecté ces traités ou les conventions de Genève relatives aux prisonniers, mais quand les représentants du gouvernement sioniste se retrouvaient dans les tribunes internationales, ils essayaient de se justifier, concernant les traités qu’il a signé, et promettaient d’améliorer, de régler, etc… la situation. Concernant les conventions de Genève, Israël n’a jamais voulu admettre qu’il est concerné par elles car il ne reconnaît même pas qu’il est un Etat occupant.

Mais actuellement, il s’agit encore d’autre chose. Israël ne cherche même plus à faire semblant, car il prend pour modèle l’attitude des Etats-Unis à Guantanamo. Des milliers de gens enfermés, dans des conditions épouvantables, sans jugement, sans visites, hors de toutes les normes internationales, avec l’arbitraire le plus total, sous prétexte de lutte contre le « terrorisme ».

Des prisonniers palestiniens ont récemment fait état que la direction des prisons ou même les gardiens les menaçaient de faire comme à Abu Ghrayb, s’ils n’étaient pas contents de leur sort. Car après Guantanamo, l’horreur des pratiques dans la prison irakienne est un autre modèle que les occupants sionistes n’ont pas imité, du moins dans toute son ampleur. En réalité, le modèle d’Abu Ghrayb a commencé à être mis en pratique, comme les fouilles collectives à nu. Plusieurs témoignages récents ont fait état de ces pratiques humiliantes. Il faut dire aussi que certaines pratiques américaines à Abu Ghrayb ont quand même été devancées par les sionistes dans la ou les prisons secrètes, dont la prison numérotée 1391 : une prison à l’abri de tous les regards, où les services de renseignements israéliens pratiquent les actes les plus vils et les plus féroces pour faire « avouer », pour humilier et punir les personnes arrêtées.

Combien de prisons secrètes reste-t-il encore à découvrir ?

 

Au moment de l’affaire d’Abu Ghrayb, plusieurs personnes bien intentionnées ont immédiatement fait circuler des informations sur des tortures et viols commis par les gardiens israéliens dans les prisons, voulant mettre en parallèle les deux situations. Il est vrai que les tortures sont pratiquées et qu’elles sont généralisées, puisque la plupart des prisonniers subissent le shabeh, qui n’est ni plus ni moins un acte de torture. Plusieurs témoignages de prisonniers viennent confirmer les tortures morales et physiques pratiquées contre les adultes et les enfants, lors des interrogatoires. Concernant les viols, ils existent également et des témoignages ont été recueillis auprès des prisonniers, notamment des enfants.

Il est vrai aussi que des instructeurs israéliens ont participé aux tortures des prisonniers d’Abu Ghrayb, mais ce qui différencie fondamentalement les deux expériences est que dans Abu Ghrayb, les gardiens et leurs responsables américains voulaient humilier et se venger d’un peuple, des valeurs, d’une civilisation, juste après leur invasion de l’Irak, comme pour « goûter à leur victoire ». Alors que dans les prisons sionistes, bien que les pratiques soient anciennes, elles n’ont pas été généralisées. Mais dans le climat actuel, les gardiens et les soldats sionistes montrent un sadisme de plus en plus affirmé. Des soldats commencent à prendre des photos de leurs « exploits » à l’extérieur des prisons.

D’ailleurs, les soldats et gardiens sionistes ont jusque là laissé faire, du moins en apparence, ce « sale boulot » aux non-juifs. Comme pour les massacres de Sabra et Chatila, où l’armée de Sharon a laissé faire les milices chrétiennes libanaises, supervisant les opérations et assurant la tranquillité des bourreaux, les soldats et gardiens font exécuter les basses et viles opérations par les « druzes » et les membres des milices chrétiennes récupérés après la libération du sud-Liban. Beaucoup de témoignages de prisonniers se plaignent de la répression sauvage menée par ces catégories, à tel point que les responsables de la communauté druze (palestinienne de 48) ont été obligés de publier un communiqué désavouant les pratiques des membres haineux de leur communauté (juillet 2004).

Un précédent israélien, quand même, avant Guatanamo, c'est la prison de Khiam, au sud-Liban occupé. Située en territoire conquis et non occupé, selon les normes israéliennes, cette prison était administée par les sionistes et les miliciens de Lahd. Si les militaires israéliens ne se mouillaient pas fréquemment dans les actes les plus dégradants, laissés comme à l'ordinaire aux miliciens qui assouvissaient leur soif de vengeance, la prison de Khiam est restée pendant très longtemps une prison "secrète", hors des contrôles internationaux, hors des normes.

 

Comment soutenir les prisonniers palestiniens

Aujourd’hui, les prisonniers palestiniens ont engagé un mouvement de grève de la faim illimitée pour réclamer l’amélioration de leurs conditions de détention. Ils ont mis leur propre vie en jeu, sachant que le gouvernement israélien et la direction des prisons affichent jusqu’à présent une intransigeance arrogante à leurs demandes. Les déclarations des dirigeants sionistes sont claires: « les prisonniers peuvent mourir », « on ne les accueillera pas dans les hôpitaux israéliens » a déclaré le ministre israélien de la sécurité intérieure. Une dure bataille est engagée, et les prisonniers affirment qu’ils iront jusqu’au bout.

 

Il est évident que nous devons populariser leur lutte, que nous devons exprimer très haut notre solidarité avec eux et faire en sorte que le gouvernement israélien cède à leurs revendications. Nous devons multiplier les actes de solidarité, expliquer largement les conditions dans lesquelles ils se trouvent et les raisons de leur mouvement.

 

Nous devons également exiger des responsables politiques qu’ils fassent pression sur le gouvernement israélien pour l’amener à céder.

 

Nous devons contacter les organisations internationales humanitaires pour les amener à se rendre dans les prisons israéliennes au plus tôt : la Croix-Rouge internationale ne peut continuer à pratiquer la politique de l’autruche devant les autorités israéliennes.

 

Mais, au-delà de ces actions qui visent à faire aboutir les revendications actuelles des prisonniers palestiniens, il est nécessaire de reposer cette question sur ses bases correctes:

nous devons exiger la libération de tous les prisonniers palestiniens. Il faut exiger de tous ceux qui participent aux négociations de mettre la libération des prisonniers palestiniens comme préalable à toute négociation. Il faut que cette question soit au centre de l’activité de toutes les associations qui soutiennent le peuple palestinien. Les prisonniers palestiniens sont tous des combattants pour la liberté. Aucune avancée politique ne peut être réalisée si les prisonniers palestiniens ne sont pas libérés et aucune partie, ni israélienne ni autre, n’a le droit de distinguer entre eux, entre ceux qui ont les mains « tâchées de sang » et les autres. Car à la base, c’est l’occupation d’un pays qui a mené à la résistance et à la lutte pour la libération.

 

R. Ousseiran

22 août 2004

Nadi al-Asir al-Filistini (Club des prisonniers palestiniens)

Retour -  Actualité  - Ressources - Dossier  prisonniers  - Accueil