AFPS Nord Pas-de-Calais CSPP

   


-o- DOSSIER  PRISONNIERS  PALESTINIENS -o-

 

 

Prisonniers palestiniens : grève dans la prison de Meggido

Les enfants détenus pris en photos

 

D’après Arabs48, nadi al-asir, ministère palestinien des prisonniers, comité Hussam Khadr

 

100 prisonniers palestiniens détenus dans la prison de Meggido, près de la ville de Jénine, poursuivent leur quatrième journée de grève ouverte de la faim.

Les prisonniers de Meggido ont déclaré la grève de la faim le 20 avril 2005 pour protester contre leurs conditions de détention. Le prisonnier Ra’fat Zahrane de Silfit a expliqué que la direction de la prison pratique les fouilles à nu sur les prisonniers, lorsqu’ils se rendent et reviennent des tribunaux, et les humilie constamment en les insultant. Il a déclaré que 60% des prisonniers sont interdits de visite car leurs parents sont déclarés interdits sécuritaires. La direction de la prison empêche les visites internes entre sections.

Le prisonnier Muhammad Nafe’ Qasem de Jénine a déclaré à l’avocat que la direction de la prison a autorisé le passage de l’examen Tawjihi (bac) aux seuls condamnés, ceux qui sont arrêtés n’y ont pas droit.

Les prisonniers ont déclaré dans un entretien avec le centre d’information sur les prisonniers, qu’ils souffrent de conditions de détention effroyables que la nouvelle direction de la prison a mis en place, lors du changement de direction. Rappelons que le camp de Meggido était sous l’administration de l’armée sioniste et qu’il est passé sous la direction du ministère de l’intérieur, comme les prisons centrales. Les prisonniers ont affirmé que le changement de direction a eu des répercussions sur le traitement et les conditions de détention, les traitements sont devenus inhumains. Les prisonniers ont expliqué que la direction des prisons a resserré les pressions sur eux, empêchant les visites familiales, réduisant les heures de promenade, interdisant l’utilisation des affaires personnelles, et de plus, a mis en pratique les fouilles des tentes en plein milieu de la nuit.

Muhammad Badr, du centre d’information sur les prisonniers, a expliqué que ces pressions constantes sur les prisonniers exige une mobilisation de tous pour exiger que le statut de prisonniers de guerre soit appliqué aux prisonniers pour obliger l’Etat sioniste à appliquer les normes internationales relatives aux prisonniers de guerre. M. Badr a adressé un message aux instances internationales et aux gouvernements arabes leur demandant d’agir rapidement pour mettre fin aux souffrances des prisonniers et imposer la libération de tous, sans exception.

 

Le ministère palestinien des affaires des prisonniers et libérés affirme dans un communiqué de presse de ce mardi 26 avril que les autorités de l’occupation ont pris en photo plusieurs enfants détenus, dans la prison de Hasharon, pour les exposer et les utiliser comme pressions pour casser leur grève de la faim.

Le ministère a rapporté les témoignages des enfants, disant que la direction des prisons a pris des photos des jeunes détenus, tout nus, dans le but de les humilier et casser leur mouvement de grève, mais également pour les menacer. La direction des prisons mène une politique répressive contre les prisonniers : les objets personnels ont été confisqués, les promenades ont été supprimées, plusieurs détenus ont été mis en isolement, les amendes sont arrivés jusqu’à 450 shekels pour chaque prisonnier et de plus, ils ont été interdits de visite.

Le ministère a rapporté le témoignage des avocats palestiniens Ihab Iraki et Sirine Iraki, ayant visité la prison de Hasharon où sont enfermés les enfants : « la situation des jeunes détenus est très mauvaise, les services des renseignements ainsi que 7 policiers ont investi la prison qui renferme 54 jeunes prisonniers, en les frappant tous, car ils ont mené une grève de la faim de deux jours pour protester contre l’introduction d’un traître parmi eux.

Les jeunes détenus blessés lors de cette agression sont : Ahmad Abu Hajle, de Silfit, Rashad Nasasira de Beit Furik, Muhammad Barakat, Naser Abdel Rahman.

Le ministère a indiqué également que le jeune Abu Hajle a subi la torture par l’arrachage de poils et des coups de bâton, il a été jeté du haut des escaliers, attaché à des tuyaux toute une journée. Ces actes de torture lui ont fait perdre l’ouïe à l’oreille droite, et il souffre d’une insuffisance respiratoire, à cause des coups reçus sur la poitrine.

Les prisonniers ont été punis collectivement, en leur interdisant les visites familiales pendant quatre mois, en les privant de quitter leurs cellules et en leur confiscant leurs objets personnels, dont les nécessaires de rasage.

Les jeunes prisonniers de la prison de Hasharon lancent un appel à la communauté internationale et aux organisations des droits de l’homme ainsi qu’aux organisations spécialisées dans l’enfance d’intervenir rapidement pour mettre fin aux agissements des autorités de l’occupation et lancent un appel aux médias internationaux de forcer les portes des prisons pour mener des enquêtes à l’intérieur des prisons israéliennes et découvrir les conditions de leur détention et la répression sauvage qui y sévit.

De son côté, le ministre palestinien, M. Sufyan Abu Zayde, a lancé un appel aux institutions des droits de l’homme ainsi qu’à la Croix-Rouge internationale de visiter les prisons israéliennes et de faire pression sur le gouvernement de l’occupation pour stopper les agressions contre les prisonniers.

 

La direction des prisons israéliennes interdit la visite du prisonnier Naser Uways

Depuis trois ans, la famille de Naser Uways, chef des brigades al-Aqsa, est interdite de visite.

M. Bassam Uways, frère du prisonnier Naser Uways, a déclaré que la direction des prisons israéliennes interdit à tout membre de la famille de le visiter. Naser Uways se trouve en isolement dans la prison de Beer Saba’, la section Eshel. La direction des prisons n’a donné aucun motif pour cette interdiction.

Bassam Uways a affirmé qu’il a reçu deux autorisations de visite délivrées par le bureau de la Croix-Rouge internationale à Naplouse, et lorsqu’il s’y rend, avec les autres parents, selon les arrangements de la Croix-Rouge, la direction des prisons lui interdit la visite.

La famille du prisonnier Uways lance un appel aux institutions des droits de l’homme dans le monde ainsi qu’à la Croix-Rouge Internationale pour demander de faire pression sur les autorités d’occupation afin qu’ils autorisent la visite de leurs fils, arrêté il y a trois ans et condamné à 14 perpétuités et cinquante ans de prison. La famille fait porter à Israël l’entière responsabilité de la vie de leur enfant, ajoutant que le père de Naser, âgé de 80 ans et dont la santé est fragile, souhaite rendre visite à son fils.

La famille Uways a lancé un appel au président palestinien, Abu Mazen, pour qu’il intervienne personnellement pour lever l’interdit sécuritaire qui frappe la famille et mettre fin à l’isolement en cellule individuelle de Naser Uways, qui dure depuis trois ans.

Naploiuse, le 23 avril 2005

Interdiction de visite pour la mère de Bilal Khadr Abdel Fattah, de Silfit, alors qu’elle est âgée de 80 ans, sous prétexte qu’elle est « interdit sécuritaire »

L’avocat de Nadi al-asir al-Filistini, Shirine Issawi, a rendu visite à la prison de Haddarim où se trouvent enfermés 367 prisonniers, répartis en trois sections : section 3 où se trouvent 120 prisonniers, section 4 où se trouvent 125 prisonniers et section 8 où se trouvent 122 prisonniers. Les conditions de détention à la prison de Haddarim sont très mauvaises, et récemment, des maladies de peau ont fait leur apparition parmi les prisonniers et notamment dans la section 4, dues aux conditions insalubres des cellules. Les cellules sont surpeuplées, 5 prisonniers sont enfermés dans une même cellule d’une superficie de 2mx2m.

L’avocat a indiqué que la direction des prisons ne cesse de provoquer les prisonniers, de plusieurs manières, comme le fait de faire le comptage plus de quatre fois par jour, les prisonniers étant obligés de se lever, même ceux qui sont malades ou fatigués suite aux interrogatoires. Les prisonniers qui ne se mettent pas debout sont punis par leur mise en isolement une dizaine de jours, l’interdiction des visites ou l’interdiction de la promenade. La direction trouve aussi le moyen de les provoquer en les obligeant à acheter leur nourriture à la cantine de la prison, avec leurs propres sous, alors que les prix de la cantine sont très élevés. La nourriture présentée est parfois tellement épicée que les prisonniers ne peuvent la consommer, surtout ceux qui ont des maux d’estomac et souffrent d’ulcères. La direction des prisons interdit également aux prisonniers de se laver, et cela se fait en dire ction du bon vouloir des geôliers. Les prisonniers malades ne reçoivent aucun soin, et parmi les prisonniers malades, Hussam Hassan Shahine, de Silfit, âgé de 30 ans, qui a été arrêté le 17 juin 2002, et condamné à 12 ans et 6 mois de prison, qui se trouve dans la section 8. Il souffre de très fortes douleurs à la jambe droite où il a été blessé par les forces de l’occupation en 1994. La blessure est ouverte et a besoin d’être désinfectée. La direction de la prison refuse de lui apporter ce soin en le transférant à l’hôpital. Le prisonnier souffre aussi d’inflammations à l’os dans les deux jambes, il ne peut plier le genou et lors de sa détention, il a perdu toutes ses molaires. Lorsqu’il a demandé à ce qu’il soit soigné, la direction de la prison a déclaré qu’il ne lui est pas nécessaire d’avoir toutes ses dents, vu ce qu’il mangeait en prison. Le prisonnier souffre également d’une inflammation des poches nasales et d’une fracture au nez.

Le prisonnier Bilal Khadr Abdel Fattah, de Silfit, 23 ans, arrêté le 2 août 2002, et condamné à deux perpétuités et 25 ans de prison. Le prisonnier souffre de tumeurs derrière les oreilles, mais le médecin de la prison refuse de mener des analyses pour comprendre son cas.

Le prisonnier Jamal Shqayr, de Silfit, 33 ans, arrêté le 2 juillet 2002, et condamné à une perpétuité et 8 ans de prison.

Le prisonnier souffre de trois blessures par balle, ayant été blessé par les forces de l’occupation à la poitrine, à l’épaule et à la cuisse droite. Sa dernière blessure a été faite lors de son arrestation. Le prisonnier souffre de douleurs très fortes à cause de la présence de multiples éclats dans le corps, et n’ayant pu se faire ausculter après l’intervention chirurgicale qu’il a subie avant son arrestation, il manque de soins.

Nadi al-asir, 25 avril 2005

 

Dans la prison de Shatta

Le prisonnier Ashraf Rafiq Mahmoud Shemlawi, de Silfit, a déclaré à l’avocat Raed Mahamid que la politique de la négligence médicale est une menace contre les prisonniers qui souffrent de plusieurs maladies. Les prisonniers Issa Masri, de Bethlehem, souffre de l’estomac, d’une fracture au crâne et d’une blessure par balle à sa main gauche. Il n’a reçu aucun soin alors que son état nécessite une intervention chirurgicale. Le prisonnier tombe en évanouissement régulièrement du fait des douleurs.

Le prisonnier Ashraf Rafiq Shemlawi, de Silfit, qui souffre des yeux, depuis qu’il a été blessé lors de son arrestation. Son état nécessite une intervention chirurgicale.

Le prisonnier Rabi’ Nayef Alajima, de Tulkarm, qui souffre de sa jambe blessée par balle et laissée sans soins.

Le prisonnier Majdi Hassan Khamis, de Jénine, qui souffre des yeux et qui n’a reçu aucun soin.

Les deux prisonniers mineurs, Mahmoud Abu Draa et Ammar Arafat, arrêtés il y a quelques semaines dans le camp de Balata ont été mis en cellules individuelles pour les punir parce qu’ils ont refusé de se lever lors du comptage. Ils ne pouvaient le faire à cause des coups qu’ils ont reçu lors de leur arrestation. Leur état de santé est difficile.

Nadi al-asir, 23 avril 2005

 

Les prisonniers jordaniens en grève de la faim

Quatre prisonniers jordaniens détenus dans la prison israélienne de Damoun ont déclaré la grève de la faim à partir du 25 avril. Il s’agit de Yusra Abed, Khaled Daghlas, Rabi’ Daoud et Mahmoud Awda. Ils ont adressé une lettre où ils informent qu’ils ont décidé de mener cette grève illimitée de la faim pour protester contre la poursuite de leur incarcération alors que la période de leur condamnation s’est terminée. Ils déclarent poursuivre leur grève jusqu’à leur libération ou leur mort.

C’est suite à la libération de seulement 9 prisonniers jordaniens que les quatre prisonniers ont décidé de réagir. 16 prisonniers jordaniens se trouvent toujours en prison. Ils demandent aux autorités jordaniennes d’intervenir pour exiger leur libération immédiate.

Il faut rappeler que le plus ancien détenu jordanien est Sultan Ajlouni, qui a passé 22 ans en prison. Israël refuse de le libérer.

Nadi al-asir, 24 avril 2005

 

La prisonnière Ahlam Salah libérée

Les autorités de l’occupation ont libéré la prisonnière Ahlam Salah, 28 ans, du village al-Khadr, dans la province de Bethlehem, après qu’elle ait passé 6 mois en détention administrative. La prisonnière est la veuve du martyr Mahmoud Salah, un des dirigeants des Brigades al-Aqsa, que les forces de l’occupation ont assassiné il y a deux ans. La prisonnière Ahlam Salah a partagé pendant six mois les souffrances de la détention vécue par les prisonnières et les filles mineures dans les geôles israéliennes, de Ramleh, Telmond et al-Jalame où se trouvent 4 prisonnières.

Nadi al-asir rappelle qu’il y a 126 femmes détenues, 61 femmes ont été arrêtées en 2004, 13 sont mariées, 77 ont moins de 25 ans, 8 prisonnières ont moins de 18 ans.

Traduit par Centre d'Information sur la Résistance en Palestine

 

Source : Palestine en marche

 

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