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Libération de 400 prisonniers
l'Autorité Palestinienne dénonce
la décision unilatérale et insuffisante
al-Quds, Palestine et agences
Lundi 30 mai 2005
Le gouvernement israélien a approuvé dimanche 29 mai la libération de
400 prisonniers palestiniens, que Sharon avait promis de faire lors de
sa visite à Washington. La radio israélienne a précisé que 18
ministres ont approuvé et 6 refusé cette mesure.
Sharon avait promis le 8 février dernier, au cours de sa rencontre avec
le président de l'Autorité Palestinienne, Mahmoud Abbas, à Sharm
el-sheikh, de libérer 900 prisonniers palestiniens sur les 7000 (à l'époque)
détenus dans les prisons israéliennes. Le 12 février, 500 prisonniers
avaient été libérés, Israël arrêtant le processus unilatéralement
prétextant l'opération militaire palestinienne du 25 février.
Des sources israéliennes ont déclaré que la libération des 400
prisonniers s'effectuerait mercredi ou jeudi prochain. La liste des noms
des prisonniers a été publiée sur internet. Elle ne comprend pas les
Palestiniens accusés par Israël d'avoir "les mains tâchées de
sang", mais inclut 184 militants du Fateh, 101 du Hamas, et les
autres étant répartis entre les autres organisations. Un seul
prisonnier malade est sur la liste.
Israël a l'intention de faire signer chaque prisonnier libéré une déclaration
s'engageant à ne plus "commettre des actes de violence".
Alors que certains ministres israéliens considèrent que cette libération
va renforcer la violence, l'Autorité Palestinienne a considéré que
cet acte unilatéral sape les fondements de l'accalmie. Le négociateur
palestinien, Saeb Urayqat a déclaré lundi que la décision israélienne
est unilatérale, l'Autorité Palestinienne n'ayant pas été consultée.
De plus, elle est insuffisante. Il a ajouté que Israël doit exécuter
ce qui a été décidé à Sharm el-sheikh, c'est-à-dire changer les
critères et coordonner avec la partie palestinienne dans le cadre de la
commission mixte formée pour résoudre cette question."
De son côté, le ministre des affaires des prisonniers et des libérés
palestiniens, Sufyan Abu Zayda, a déclaré au cours d'une conférence
de presse que la décision israélienne de libérer 400 prisonniers ne répond
pas aux exigences palestiniennes. Il a affirmé que la libération est
"une mesure unilatérale, les prisonniers étant ceux qui répondent
aux critères israéliens injustes, que la partie palestinienne refuse
absolument".
Il a précisé que les deux parties s'étaient entendues à Sharm
el-sheikh pour former une commission mixte pour étudier les critères
de libération des prisonniers, mais la partie israélienne a vidé
le contenu de cette commission en agissant de façon unilatérale. Il a
poursuivi : si les Israéliens continuent à agir de la sorte avec la
question des prisonniers, la partie palestinienne de la commission
refusera dorénavant de se réunir, et d'ajouter : La priorité des
Palestiniens est de libérer les mineurs, les femmes, les anciens
prisonniers détenus avant les accords d'Oslo et les prisonniers malades
et âgés."
Le ministre a également déclaré : Au cours des rencontres de la
commission, nous leur avons expliqué nos priorités, et notamment la
libération des 360 prisonniers détenus avant les accords d'Oslo, qui
ont déjà passé entre 15 et 28 ans en prison. Nous avons également
proposé la libération des mineurs, au nombre actuel de 360 enfants, âgés
entre 13 et 18 ans, ainsi que les femmes qui sont au nombre de 113 et
des centaines de prisonniers malades et âgés, qui luttent contre la
mort parce qu'ils ne sont pas soignés.
Il a affirmé que l'Autorité Palestinienne ne participera plus à la rédaction
des listes de libération, et qu'elle refuse dorénavant de les
approuver.
Il a indiqué que la partie israélienne leur avait déclaré, il y a
trois mois, qu'elle a l'intention de libérer 400 prisonniers, sans
appliquer ce qui a été décidé dans la commission mixte prétextant
que l'Autorité Palestinienne ne lutte pas contre "le
terrorisme". Il a dévoilé par ailleurs que depuis la libération
des 500 prisonniers, Israël a arrêté le même nombre, sinon plus,
disant "Nous sommes certains qu'Israël va arrêter à présent 400
Palestiniens à la place de ceux qui ont été arrêtés".
Le ministre palestinien a indiqué qu'Israël avait libéré tous les
Juifs accusés d'avoir tué les Palestiniens, les ayant enfermés
pendant deux ou trois ans maximum, ne gardant qu'un seul criminel, celui
qui a commis le massacre de Uyun Qara, il y a dix ans.
Répondant à la question de savoir ce que l'Autorité Palestinienne
pouvait faire contre ces actes unilatéraux, le ministre a dit que
l'Autorité Palestinienne ne signera aucun accord final de paix tant que
tous les prisonniers ne sont pas libérés, et il faut intensifier les
efforts pour soutenir la cause des prisonniers. Il a indiqué que 8000
prisonniers palestiniens et arabes sont détenus dans les prisons israéliennes,
dont 750 en détention administrative, la détention de plusieurs
d'entre eux est systématiquement renouvelée depuis 5 ans.
De son côté, le directeur de Nadi al-asir al-Filistini, Issa Quraqi',
a jugé la mesure israélienne de mesure unilatérale et une
insulte au négociateur palestinien. Il a déclaré que la présence
d'une commission mixte ne sert à rien, puisqu'Israël persiste à
vouloir tout régir, à fixer seul les critères que refusent catégoriquement
les Palestiniens. Il a également expliqué ce qui s'est passé au cours
de la dernière rencontre de la commission mixte, qui s'est tenue à
al-Quds, le 8 mai dernier, la partie palestinienne ayant demandé la libération
de tous les prisonniers détenus avant 1994, la mise en place d'un
calendrier fixe selon les priorités, en commençant par les malades,
les administratifs, les enfants et les femmes. La réunion fut un échec
à cause de l'obstination de la partie israélienne et son refus de
prendre en compte les demandes de la partie palestinienne.
Il a conclu, disant que si Israël continue à traiter le dossier des
prisonniers de cette manière, la tension et la colère des prisonniers
va augmenter, ce qui peut les amener à agir massivement.
D'après le département des statistiques du ministère
palestinien des affaires des prisonniers et des libérés,
Sur les 400 prisonniers que les autorités de l'occupation israélienne
projettent de libérer le mercredi 1 juin
il n'y a aucun prisonnier gravement atteint de maladie, ni aucun
prisonnier arrêté avant 1994.
399 prisonniers ont été condamnés
1 prisonnier administratif
Total : 400
Aucun dirigeant politique
Prisonniers arrêtés avant l'Intifada al-Aqsa
5
3 d'entre eux ont encore moins de 4 mois à purger.
Prisonniers arrêtés au cours de l'Intifada al-Aqsa
395
Condamné à moins d'un an
28
de un à deux ans
138
Deux - trois ans
73
Trois - quatre ans 56
4 - 5 ans
22
5 - 6 ans
24
6 - 7 ans
16
7 - 8 ans
16
8 - 9 ans
13
9 - 10 ans 6
10 - 12 ans
7
Prisonniers selon la durée qui leur restait de leur condamnation
Moins d'un mois
30
d'un mois à trois mois
57
de 3 à 6 mois
70
de 6 mois à 9 mois
35
de 9 mois à un an
17
d'un an à deux ans
59
de 2 à 3 ans
50
de 3 à 4 ans
30
de 4 à 5 ans
17
de 5 à 6 ans 20
de 6 à 7 ans 10
de 7 à 8 ans 4
de 8 à 9 ans
1
317 prisonniers sont condamnés à moins de 5 ans de prison, soit 79,3%
209 prisonniers avaient encore moins d'un an à purger soit 52,3%
156 prisonniers avaient encore entre un an et 5 ans à purger, soit 39%
35 prisonniers avaient encore entre 5 et 9 ans à purger, soit 8,7%.
Traduit par
Centre d'Information sur la Résistance en Palestine
Source : Palestine en marche
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