AFPS Nord Pas-de-Calais CSPP |
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Lundi
25 octobre Arrivée
à l'aéroport
( Bruxelles-Zurich-Tel-Aviv) à
2 h.30 du matin. Le passage police des frontières
se fait sans aucune difficulté,
contrairement à
l'année dernière. A peine une
question sur le but supposé
de mon voyage (tourisme, bien sûr).Je
n'ai pas de tampon de mon passage de l'an dernier, en revanche, cette
fois, mon passeport est tamponné
d'office. Tant pis. Hafida passe avec
la même
facilité,
elle en est presque déçue
! Nous prenons un
bus pour Jérusalem,
déclinant
l'offre d'un voyageur juif (reconnaissable à
son accoutrement), d'un taxi partagé. Porte de Jaffa,
nous sommes très
en avance sur nos prévisions,
il n'est que 4 h. du matin ! Nous sommes devant
la citadelle pour l'appel à
la prière,
des musulmans se dirigent vers la mosquée
Al Aqsa, Hafida les accompagne. A la Porte de la Chaîne
(Bab al Silsila), un policier israëlien
contrôle
Hafida, qui s'est voilée,
lui fait réciter
des versets du Coran pour vérifier
qu'elle est bien musulmane ! Je l'attends, en
gardant les bagages, près
des policiers;l'un dort affalé
sur une petite table (« very
very tired »),
l'autre vérifie
de façon
apparemment aléatoire
les sacs et/ou papiers de fidèles
et se dit grand amateur de foot français,
de Zizou, Desailly.... Chronique
ordinaire d'un petit matin d'occupation, tandis que des cloches sonnent,
des oiseaux s'amusent, des chats errent et une radio bavarde.... Nous rejoignons
l'hôtel Petra,
pour signaler notre arrivée
à ceux qui
nous ont devancés(Annie
et Francis). A 9h.30, réunion
à l'AIC et départ
en bus pour 4h.de visite de Jérusalem
: « ligne
de démarcation Est-Ouest »,
colonies, colonies, check-point et le MUR, le MUR, le MUR. Il est terminé
à Ramallah
depuis 3 mois, très
avancé à
Qalandia.(photos du check-point).Il est, à
Abou Dis, un serpent de béton
contre lequel butent des moutons indifférents. Et aussi la prison
d'OFRA, le long de la route ; nous voyons les prisonniers palestiniens,
dans une sorte de couloir couvert de tôles... Et encore les bédouins
de Bir Na Balla, comme perdus dans la nasse de la colonisation, ceux de la
tribu JA-Alin oppressés
par la colonie de Ma'Ale Adoumim, si envahissante. L'implantation de
la zone commerciale de Sha'Arbin Yamin, pour les colons, évidemment,
relève d'une
stratégie
de contrôle
de l'espace et des terres très
élaborée.
Yasser
nous l'explique tandis qu' un colon qui s'est approché
de notre groupe écoute
d'abord puis proteste: « je
n'ai jamais entendu de telles stupidités... ».Nous
le laissons contredire sans réagir,
il finit par s'en aller. Michel et Aïcha
le rejoignent à
la station-service pour l'interroger, le filmer. De retour à
l'AIC, réunion
avec Hassib ( que j'avais rencontré
l'an dernier, à
la même époque,
à Yanoun).Plan
de campagne pour la cueillette des olives; Cette campagne, gérée
par 17 comités
en association avec 3 associations israéliennes se présente
comme plus difficile cette année
; les colons se montrent d'autant plus agressifs qu'ils agissent dans
l'impunité. Rendez-vous est
pris pour demain matin à
7h. Porte de Damas, à
Jérusalem,
tous ensemble, pour prendre un bus (N°18)
pour Qalandia où
les sous -groupes (94A et 94B) se sépareront. Mardi
26.10.h. Porte de Damas,
tout-le-monde est là,
sauf Michel et Aïcha
qui ont prévenu
qu'ils nous rejoindraient directement au point de rendez-vous au
check-point de Qalandia.. Nous prenons le
bus ensemble pour Qalandia.Il est rempli de Palestiniens. Au check-point, la
vie est impétueuse,
elle s'insinue partout:entre les obstacles -murs, barrières,
barbelés,
jeeps, soldats- des écoliers,l
ycéens,
mères de
familles avec leurs enfants, des hommes et des camions, des taxis, des
klaxons, des piétons,
avec toujours comme horizon le MUR, le MUR. Des marchands de
fruits et légumes
ont installé
un petit étal,
devant des barbelés.
Des
soldats israéliens déambulent,
armés de
leurs fusils et équipés
de grenades lacrymogènes(cylindres
oranges).Nous ne nous approchons pas du check-point puisque nous allons
partir vers Deir Astya en
minibus, en évitant
Ramallah. Michel et Aïcha
ne sont pas au rendez-vous (?), nous partons sans eux et Sofiane nous
accompagne. A Deir
Astya, nous sommes accueillis par notre contact, Rezek , du PPP, qui
nous expose la situation générale
avant que nous partions cueillir. Michel et Aïcha
nous rejoignent, ils nous auraient attendus, en vain, de l'autre côté
du check-point (????).Tentative de « recollage
des morceaux »,
de cohésion
du groupe : je découvre
avec surprise que Aïcha
est la coordonnatrice du groupe, ( à
Paris, j'avais dû
quitter la réunion
avant la fin), je ne risquais pas de le remarquer, eu égard
à sa déficience
totale. Nous avons décidé
, en son absence, que Denise, qui parle arabe, et genevi-ève
seraient coordinatrices, Brigitte est chargée
des contacts téléphoniques
et , avec Geneviève,
des traductions en anglais. Cueillette
d'olives l'après-midi,
pour s'exercer. L'oliveraie est
gigantesque, à
perte de vue et, en vue, les colonies (il y en a 9), dont la fameuse ARIEL. De retour au
village, nous partageons le repas de rupture du jeûne
et passons la soirée
, sur la terrasse, chez des voisins, aisés.
Des
membres de la famille travaillent à
Naplouse , au ministère
du tourisme et dans d'autres
institutions officielles. Le jardin potager et fruitier est magnifique
:pamplemousses, citrons, oranges, grenades, fèves,
mirabelles... ; l'eau ne manque pas. Narguilé
et échanges
de réflexions,
l'ambiance est apparemment sereine, les colonies brillent de tous leurs
feux, aux alentours. Les incursions des colons dans le village sont assez
rares mais les difficultés
pour se rendre à
Naplouse, chez le médecin,
à l'hôpital,
à l'université,
sont permanentes. Un jeune qui a cueilli avec nous a ainsi dû
interrompre ses études. Denise, Geneviève
et moi (genevi-ève)
allons dormir chez Najwa et son frère
Nahel, sourd-muet, à
la sortie du village. Najwa serait une
avocate (« lawer)
qui aurait connu une vie professionnelle et sociale importante : de
nombreuses photos de congrès
internationaux en témoignent. Pour l'heure, elle
ne peut travailler ( pbs de déplacement)
et ne veut quitter sa maison qui a déjà
été
attaquée par
des militaires –
nous voyons les impacts de balles dans les portes-Les forces d'occupation
lui auraient promis de faire de sa maison un « désert »!Elle
paraît
totalement désemparée,
son frère a
très peur des
colons et des soldats( il a déjà
été
arrêté). Mercredi
27.10. Nous sommes censées
cueillir chez Najwa, devant sa maison, non loin des colons. Nous commençons
et... nous nous posons vite des questions : nous sommes seules à
cueillir !!!! Najwa se repose dans sa maison et Nahel se fait chef de
chantier (quand il ne joue
pas avec le téléphone,
tout sourd-muet qu'il est.. cela ne manque pas de nous intriguer !). Les autres membres
du groupe ( diminué
de Michel et Aïcha
qui n'en font plus partie) nous rejoignent, nous cueillons sans
conviction, réussissons
quand même
à
faire participer Najwa qui nous émeut
presque. Elle est femme seule, célibataire,
quelque peu déchue,
a la charge de son frère.
D'ailleurs,
dans le village, elle ne paraît
pas bien considérée,
elle dit qu'elle s'en moque et veut se présenter
comme candidate à
la mairie mais remplacerait-on un borgne par une édentée,
lui aurait-on fait remarquer !!! Tsahal, l'armée
israélienne ,passe plusieurs fois ,en jeep, sur la route toute proche. A midi, nous
levons heureusement le camp, sur l'initiative de Sophiane et au grand désespoir
de Najwa ! De retour au
centre du village, nous attendons un moyen de transport pour Qalqiliya..l
'attente
est une occupation de base dans ce pays incertain ! Nous apprenons
que, hier, à
Koutif (?), un cueilleur d'olives a été
tué dans son
arbre, par un colon; il était
père de 2
enfants, avait 32 ans. Encore des morts à
Gaza.. Arrivée
à Qalqiliya, à
12 kms de la mer. Celle-ci est évidemment
inaccessible. Avant 1949, les
paysans avaient accès
aux champs jusqu'au littoral. Quand cela leur fut interdit, ils se sont
tournés vers
l'intérieur,
sont devenus des experts en agriculture, très
réputés;
ils exportaient vers les pays du Golfe. Israël
a tout détruit
: expulsions, déplacements,
destructions, pillages, incendies ,en 1967. Pour prendre le
maximum de terres, l'occupant a alors ouvert l'accès
pour travailler... en Israël
: en 3 ans, il a été
délivré
plus de permis pour bosser en Israël
qu'en 50 ans ! La ville est
devenue une cité-dortoir
et l'agriculture a changé
: les serres se sont multipliées
pour le marché
israélien tandis que les permis de construire se multipliaient sur les terres
agricoles et que des pompes et puits étaient
supprimés. Il faut parler
aussi des ordures israéliennes,
accumulées à
200 mètres
des maisons de Qalqilya.La Knesset a obligé
Israël à
déplacer
cette décharge,
elle fut ré-implantée
près d'une réserve
d'eau qui alimente 6 villages. Contre les insectes et les odeurs, les Israéliens
pulvérisent
et plantent des arbres ..odorants ! 60% de
la production des abeilles est détruite. Qalqilya
s'appelait autrefois Var Shalom, l'endroit du repos ! Accueil chaleureux
au PPP puis au PARC. « pas
de mur entre les peuples, pas de peuple entre les murs »,
ce slogan prend tout son sens.. La
ville est en « cage »,
encerclée,
enfermée
par le MUR, long de 13 kms et plus ou moins large(de 53 à
104 mètres). 2200 dunums de
vergers et de terres qui appartenaient à
543 agriculteurs se trouvent éradiqués
par cette construction qui bouche l'horizon, au propre comme au figuré
, qui interdit aux paysans d'accéder
à leurs
terres, qui interrompt brutalement la route pour Tel-Aviv, assez proche,
qui met Habla, village voisin hors de portée
malgré
seulement 3 kms de distance. Mais aussi la
question de l'eau :Qalqilya se trouve au-dessus d'un bassin qui renferme
53% des ressources en eau palestiniennes. Israël
y pompe, y vole 25% de l'eau dont elle a besoin ; 17 colonies se sont
implantées
sur les nappes phréatiques. 42000
habitants, dont 35000 réfugiés,
en prison à
ciel ouvert., 100.000 arbres détruits;
l'agriculture qui faisait la richesse et la fierté
de Qalqilya est sinistrée.
La
plupart des fermes sont devenues zone militaire. 40% des magasins
ont fermé
leurs portes, le taux de chômage
est de 65%. Sur les 8000
familles de la ville, 6000 bénéficient
périodiquement
de secours (colis alimentaires) de la part d'organisations
internationales. La malnutrition se répand
et entraîne
l'anémie qui
touche 40% de la population(sources:Qalqilya Hospital UNRWA). L'éducation
est frappée
de plein fouet, elle aussi ; en 2002, le pourcentage de journées
scolaires perdues s'élève
à 25%; 600 étudiants
ainsi que 74 enseignants universitaires originaires des villages
avoisinants ne peuvent plus suivre/dispenser régulièrement
les cours de l'Université. Le programme
militaire « Estomacs
vides »
(sic) fait en sorte d'étrangler
la ville mais la ville affirme « Sharon
peut bien déraciner
les arbres et nous affamer, nous ne nous laisserons pas déraciner »
(« S.O.S,
Struggle for Survival »,
dépliant
distribué au
PARC). Concrètement,
deux
ouvertures ,pour les paysans, sont fermées
! Il reste UN check-point. Fayçal
mettait 10 mn pour aller à
ses champs, il lui faut maintenant au minimum 2 heures; il commençait
à travailler à
la fraîche, à
5h. du matin, il n'arrive désormais
pas avant 9 h., quand le soleil est déjà
chaud. Il est le seul à
disposer d'un permis pour aller cultiver ses champs, il n'a pu l'obtenir
qu'à partir
d'une carte magnétique
qui n'est délivrée
que s'il est un « good
man »,
s'il n'a jamais eu le moindre problème
avec les autorités
d'occupation. S'il veut des permis pour des ouvriers agricoles, dont il a
besoin, il doit présenter
aux Israéliens des hommes mariés,
pères de
famille! La vie quotidienne
est semée
d'embûches,
chaque maison peut raconter une histoire, comme celle du médecin
pratiquant une injection, sur un enfant malade, à
travers une clôture
ou encore celle du père
non autorisé à
passer avec son enfant malade et qui a laissé
celui-ci devant la clôture. L'humour,
politesse du désespoir
? « si
tu veux dormir avec ta femme, il te faut leur permission ». « et
après cela,
Sharon demande pourquoi des kamikases ? »! La ghettoïsation
systématique
ne semble pas entamer l'irréductible
volonté de résister,
de vivre : « s'ils détruisent
ici, je reconstruirai là,
je suis un être
humain, la vie continue, dites le en France, en Europe, vos visites sont
très
importantes pour nous ....ils
peuvent tout tuer, tout détruire
mais jamais notre volonté
de survivre, de vivre.. la nouvelle génération
n'a pas de travail, beaucoup d'étudiants
ne peuvent étudier,
tout cela fait des bombes.., le mur est fait pour augmenter le
terrorisme... nous aimons la paix, nous voulons vivre en paix, il faut
trouver un chemin pour arrêter
cela »,
dit avec émotion
Fayçal qui
nous reçoit
dans son magnifique jardin dessiné
par une israélienne,
avant l'Intifada. Il nous montre une photo du marché
couvert ,dont il était
propriétaire.
Il a été
détruit en
une demi-heure, la nuit, sans avertissement et donc avec tout son contenu,
pour permettre au MUR de se déployer
! Questions récurrentes
, en notre direction : « Pourquoi
l'Europe ne fait-elle rien ? »et
aussi «
pourquoi cette loi qui interdit le voile en France? »
Nos hôtes découvrent
que l'interdiction ne vaut que pour l'école. Nous sommes
installés,
tous les 7 que nous sommes, dans un appartement confortable , pour
cette nuit. Sofiane se fait
bercer par les ventilateurs, avec délice
! Jeudi 28
octobre Nous quittons
Qalqilya, en direction de TULKAREM. Normalement, il
faudrait peut-être
15 mn de route. Mais il n'est possible de sortir du piège
que par l'unique check-point. Nous y faisons la queue pendant trois quarts
d'heure, enfermés
dans notre taxi-service. Nous avons ainsi le « loisir »
d'observer de très
jeunes policiers israéliens faire leur loi, fouiller les sacs, s'engueuler
aussi. Nous assistons à
la relève,
les candidats au passage n'ont pas, eux, la possibilité
de s'extraire de ce nœud coulant ! Des taxis, arrivés
de la ville, déversent
leurs passagers qui tentent de passer, à
pied, avec leurs paquets, leurs bébés.
Une
camionnette pleine de végétaux
fait la navette jusqu'à
une sorte de parking où
se trouve un camion qui reçoit
les chargements; il essaiera de passer pour des livraisons improbables. Le temps n'a plus
de sens. Pour rentrer à
Tulkarem, il faut quitter notre taxi pour qui le voyage s'arrête
là et passer à
pied .... jusqu'au check-point suivant où
nous attendent des taxis pour atteindre la ville ! « Cisjordanie,
Pays des ckeck-points »
le dit si bien Azmi Bishara ( « Check-point »,
Actes Sud.2004). Nos passeports
sont regardés
rapidement et nous passons
sans problèmes,
comme souvent et pas comme les Palestiniens! A Tulkarem, nous
sommes reçus
au PARC, où
nous attendons l'autre groupe qui ne viendra finalement pas. Tergiversations,
contre-ordres, hésitations,
bref, le groupe 94A irait à
Beit Jalla(Bethléem)
et nous (94-B) à
QUFFEEN (8000 habitants),
près de la
colonie de Harmich (70 maisons, environ 300 habitants), à
20 kms au nord de Tulkarem, à
une vingtaine de kilomètres
seulement de Jénine.
La
Palestine est un mouchoir de poche. Nous faisons
quelques emplettes dans un petit magasin, des
lycéens
nous interpellent avec des « Shalom »
un rien provocateurs. La conversation s'engage, en arabe, grâce
à Denise;
nous expliquons ce que nous faisons ici, ils veulent alors que nous les
accompagnions au camp de réfugiés
où ils
vivent. Nous n'en avons pas le temps. Francis et Annie
doivent nous quitter, il leur faut intégrer
le shabbat dans l'organisation de leur retour, ils accompagnent Sophiane
qui rentre à
Rammallah. Nous nous séparons
à regret, le
groupe est maintenant très
restreint : Brigitte, Denise, Geneviève,
Genevi-ève ,
mais toujours aussi homogène
et efficace, la coordination continue à
se faire par ajustement mutuel, naturellement. Un taxi collectif
nous emmène à
QUFFEEN et nous pose au PARC. Il faut dire que les réseaux
fonctionnent bien, que nous n'avons aucun souci à
nous faire pour les déplacements,
le gîte et le
couvert, à
condition de nous adapter aux horaires du ramadan ! Petit flottement
quand même au
PARC: Rusdi et Omar semblaient attendre plus de monde et pour plusieurs
jours. La plupart des champs sont de l'autre côté
du MUR, seul le propriétaire
a un permis pour passer. D'autres champs se trouvent derrière
une clôture
posée par les
colons. Pour y cueillir, il faudrait être
nombreux.. Les Palestiniens paraissent finalement plus soucieux de notre
propre sécurité
! En attendant de
prendre une décision,
qui prendra du temps, la situation du village nous est présentée
: la construction du MUR a pris 6500 donums ( unité
de mesure comparable à
l'hectare), la colonie voisine occupe elle-même
500 donums; il y a donc 2 problèmes,
celui de la terre, celui de la colonie. Le taux de chômage
dans le bourg est très
important; Rusdi(43 ans, père
de famille) ne travaille pas depuis 3 ans, Omar, diplômé
en gestion après
avoir fait ses études
en Inde, est sans emploi. Le moulin à
huile d'olives, que nous visitons, tourne à
plein mais l'huile ne peut être
commercialisée.
Le
résidu sec
des olives broyées,
avec le noyau, constitue une sorte de tourbe qui est employée
comme combustible pour les fours à
pain, comme nous aurons l'occasion de le voir chez Daoulat. L'huile d'olive
devient aussi du savon ; nous souhaitons en acheter, nous nous informons
du prix, nous payons mais la femme qui nous l'a vendu... nous rend
l'argent, c'est cadeau ! C'est l'heure de
la rupture du jeûne,
nous sommes invités
chez Rusdi et de nouveau les interrogations sur la France, l'Europe par
rapport à la
Palestine.. De retour au PARC
- ( au rez-de-chaussée,
un local pour le sport des garçons
: Kung-fu, karaté,
rien n'est prévu
pour les filles, « ce
n'est pas la ville, ici »)
- nous voyons ,à
la TV , des images assez pitoyables du départ
de Yasser Arafat pour une hospitalisation en France. Finalement ,et après
beaucoup de coups de fil, y compris à
Pengon, décision
est prise de cueillir en -deça
de la clôture
de la colonie. Nous cueillerons avec la famille de Omar chez qui nous nous
installons confortablement. Nous sommes choyées
! La nuit, orage,
pluie et ,aux aurores, les tambours arpentent la commune pour annoncer le
début de jeûne. Vendredi 29
octobre.
Réveil
à 6h. Petit déjeuner
très apprécié
et cueillette des olives jusqu'à
13h.30. Femmes, enfants
(il n'y a pas classe aujourd'hui), chansons (« we
shall overcome »,« frère
Jacques »
en canon, les enfants répètent « ding-deng-dong »
avec amusement).Le ciel tonne un peu. La colonie toute
proche ( 1km ?), derrière
la butte, ne se sent pas. L'ambiance est travailleuse et chaleureuse. Petits moments de
grâce, de répit
? En tout cas, partage. Après
une toilette et une sieste, nous déménageons
.Nous participons au repas de rupture du jeûne
dans la famille avec laquelle nous avons cueilli. La tante, 61 ans
et qui a fait le pélerinage
de la Mecque(ce n'est pas très
loin) il y a un an ,est choquée
par nos demi-jambes nues ; elle prétexte
, délicatement,
un
prétendu
froid pour nous proposer un drap qui
nous couvrirait. Nous obtempérons,
pas dupes. Et retour au PARC
où nous
apprenons qu'à
Yanoun, il y a une quinzaine, 2 Palestiniens auraient été
agressés par
des colons , l'armée
d'occupation serait arrivée
et aurait..... « ficelé »(sic
!) les 2 agressés
jusqu'à ce
que les femmes de « Women
Right's Watcher »
arrivent et que tout rentre dans l'ordre, chacun rentrant chez soi. Nous rencontrons
aussi deux femmes de IWPS ( International Women Peace Service), une française
et une canadienne (membre fondatrice). Cette organisation
oeuvre à la
sensibilisation des israéliens à la
situation palestinienne, elle a été
créée en
2002 pour 3 ans, est constituée
de 16 membres-fondateurs et de volontaires. Elle connaît
des problèmes
, particulièrement
des blocages à
la frontière
; actuellement, une militante anglaise attend , dans une cellule à
l'aéroport,
un avion pour être
refoulée).Les
Israéliens révèleraient
des motivations diverses et parfois surprenantes(paternalisme
colonialiste, par exemple !). Quoi qu'il en
soit, aujourd'hui à
Quffeen, 2 israéliens et 2 encadrants de IWPS sont empêchés
de passer la porte du MUR. Les 2 militantes
paraissent très
sérieuses et
peu sensibles- c'est le moins que l'on puisse dire- à
nos fous-rires et propositions abracadantesques ( organiser des charters
de visite du MUR !). Pour la nuit, nous
sommes installées
chez la sœur de Rusdi : Daoulat, magnifique femme de 40 ans qui en paraît
beaucoup moins, mère
de 7 enfants , dont Kafen -15 ans-pétillante,
si pleine de vie, de projets. Le courant passe entre nous, nous nous
sentons «
à la maison ». Daoulat n'a dormi
qu'une heure la nuit précédente
(Ramadan oblige), notre belle hôtesse,
always busy ( elle parle anglais) est fatiguée,
nous essayons de ne pas la
retenir( ce que n'ont pas l'air de comprendre les 2 de IWPS qui nous ont
rejointes). Samedi 30
octobre. De nouveau les
tambours, cette nuit et aussi des piqûres
de moustique. Nous nous levons à
5h. pour un départ
aux zitounes (olives) à
5h.30 avec Daoulat, son mari, un de leurs fils. Nous bossons bien-
12 arbres, 5 sacs et demi-
jusqu'à près
de 14h. Nous voyons, au
loin, les tours d'une centrale nucléaire,
nous ne sommes pas loin de la mer, mer interdite, comme le reste, aux
Palestiniens. Daoulat
est très
fatiguée,
cela ne l'empêchera
pas de vaquer aux occupations ménagères
, en rentrant : faire le pain dans le four traditionnel, préparer
le repas de rupture du jeûne,
aller à la
mosquée... Au village, nous
continuons à être
l'attraction ; des jeunes nous emmènent
, près
d'un terrain de foot, où
une vache et des brebis sont
traites .Ils parlent de leur vie, de leurs études
empêchées. Le village paraît
ordinaire, paisible. Qui ne connaît
pas la situation pourrait s'y méprendre. Nous décidons
de rester ce soir, il sera encore temps de partir pour Ramallah demain
matin. Nous nous couchons
avec les poules, pour permettre aussi à
Daoulat de dormir un peu. Dimanche 31
octobre. Lever à
5 heures, adieux à
Daoulat, aux filles qui révisent
leur contrôle
avant de partir à
l'école. Une voiture-taxi
vient nous chercher pour Tulkarem où
nous prendrons le bus pour Ramallah. A Tulkarem, nous
prenons le bus qui doit s'arrêter
au check-point. Comme d'habitude, de très
jeunes soldats contrôlent
; ils font descendre 2 passagers, par le fond mais nous repartons , au
complet, assez vite, finalement. Nous avons
l'impression de passer par un étroit
boyau entre les colonies qui sont partout, tous azimuts.. A Ramallah,
nous déposons
nos affaires au PARC où
nous avons rendez-vous avec l'autre groupe à
14 h. et nous partons, à
pied, par la place des Lions et la rue de la radio vers la MUQATA, plaie béante. Nous pouvons
entrer, photographier- mais pas les gardes- Yasser Arafat est
hospitalisé
en France, « sans
lui, it's not beautiful »
dit un jeune policier, très
ému. Les traces de
l'attaque de Tsahal en 2002 sont impressionnantes : les voitures écrasées
par les chars sont entassées,
des
pans entiers de murs pendouillent dans le vide, des gravats
sont amoncelés,
un fauteuil semble attendre
au milieu des ruines. Un vigile campe
sur le toit d'un immeuble qui n'est plus que son ombre et des bidons bleus
remplis de ciment (s'agit-il d'une oeuvre d'art, d'une installation à
la Buren ?) sont censés
retarder la progression des chars, le cas échéant. La presse
internationale campe devant le perron, encombré
de sacs de protection contre
une attaque. Elle attend une déclaration
de l'Autorité
Palestinienne. Nous détonons....un
journaliste asiatique s'approche pour nous photographier, en discussion
avec un garde, nous refusons ; une journaliste de l'AFP
le fera en douce et nous suivra ensuite pour s'enquérir
du motif de notre présence
ici qui étonne.
Nous
éludons. Sur le chemin du
retour, nous pique-niquons sous un olivier dans le jardin d'une école
pour enfants en soutien psychologique. Dans Ramallah,
nous sommes très
chaleureusement accueillis quand nous disons que nous venons de France ;
tout-le-monde pense à
Abou Ammar accueilli par la France. Nous avions déjà
la cote avant... Quelques photos
:- une banderole blanche sur laquelle l'étoile
juive est comparée,
par un signe « plus
grand que »,
à la croix
gammée. - la Fontaine de la Place
des Lions, enrubannée
de calicots ( à
déchiffrer ! Retour au PARC,
dans un très
bel immeuble. Nous apprenons qu'aujourd'hui, près
de Hébron, il
y a eu un blessé
grave, lors de la cueillette des olives. En une semaine, 2 morts et un
blessé, des
Français
auraient été
expulsés
de la cueillette par les colons, l'armée
aurait prêté
main forte aux agresseurs et aurait tiré
en l'air. Hassib nous parle d'informations ,qui resteraient à
vérifier,
relatives à
des Bédouins « bombardés »
par des produits chimiques, dans le Sud . Il est décidé
que nous -Denise, Genviève,
Brigitte et Genevi-ève-
nous rendrons demain à
Budrus où il
y a aurait besoin de protection pour les olives. Nous dormons à
Ramallah, dans un petit appartement qui est mis à
notre disposition. Lundi 1
novembre. Tôt
le matin, en attendant que l'on vienne nous chercher, comme prévu,
nous admirons le paysage, en toute innocence : nous n'avons pas capté
que nous sommes en zone C, sous contrôle
israélien et
donc nous faisons des photos, particulièrement
des nombreuses colonies avoisinantes. Quand Achrab
arrive et nous voit faire, il nous fait rentrer vite fait, non sans nous
avoir montré
les impacts des tirs sur les murs de la maison voisine ! La journée
commence bien... nous ne sommes pas au bout de nos émotions... Nous partons donc,
après quelque
flou, pour BUDRUS, à
une quarantaine de kilomètres
à l'ouest de
Ramallah, où
nous devrions, ou pas (?),cueillir les zitounes. QIBIA,
d'abord, village martyr : en
1953, Sharon, déjà
lui , a ravagé
le village.73 civils tués,
200 expulsés
vers la Jordanie, 30% seulement en sont revenus. Des ruines demeurent à
côté
d'un moulin à
huile qui serait vieux de
3000 ans, taillé
dans la pierre. Nous nous posons
dans un local où
un jeune qui nous accompagne a exposé
de belles photos du village. On nous montre la photo de Aïcha
Ali Hasan, décédée
en mai 2002, à
l'âge de 21
ans, pour n'avoir pu être
dialysée, du
fait des check-points. Elle était
la soeur de l'un de nos accompagnateurs. Brahim , 21 ans,
est sorti de prison ; il nous montre un tatouage qui lui a été
fait au bras. On nous donne les
peignes pour cueillir les olives mais nous n'avons pas l'impression que
nous allons cueillir.... Nous sommes emmenées
à la périphérie
du village, là
où passe la
route des colons qui est aussi le «
mur »,
en attendant la clôture
électrifiée.
De
l'autre côté
de la route, les oliviers, interdits. Les Palestiniens
voudraient que nous passions de l'autre côté,
nous avons un peu le sentiment qu'ils cherchent à
provoquer l'incident, sachant que nous sommes en zone C encore et sous
surveillance permanente et que nous ne sommes manifestement pas venus pour
cueillir D'ailleurs, il ne
faut pas longtemps pour qu'une jeep de l'armée
déboule mais
passe son chemin. Deux Palestiniens avaient eu le temps de traverser la
route, cueillir quelques olives et revenir. Brigitte propose une belle
photo : les olives « interdites »,
dans la main du propriétaire,
avec, en arrière-plan
les oliviers inaccessibles. Une deuxième
jeep arrive et s'arrête,
nous décampons
en accélérant
notre pas. Les soldats nous intiment l'ordre d'arrêter,
nous obtempérons
tandis qu'un palestinien réussit
à s'enfuir.
Quand nous nous retournons, la surprise est presque réciproque
: les mômes-soldats
découvrent
des « mamies »
dont deux aux cheveux bien blancs ! Nous en jouerons sans vergogne !Un
soldat prend les papiers d'un Palestinien et nous somme de descendre le
talus jusqu'à
la jeep. Nous prétendons
que nous ne pouvons pas, nous faisons traîner
en longueur, prévenons
que nous voulons contacter le consulat, «
vous pouvez bien téléphoner
à qui vous
voulez, vous êtes
en zone militaire, sous notre contrôle ,
allez, venez !»,
mais le blondinet ne semble pas trop savoir comment se faire obéir
de ces mémés
récalcitrantes!une
voiture de police vient en renfort tandis que le consulat est
effectivement avisé
de notre situation (vive le portable!) Finalement, la
jeep de la police s'en va, les papiers sont rendus, nous pouvons partir.
Les Palestiniens disent que sans notre présence,
ils auraient été
embarqués et
tabassés.
Celui qui a dû
montrer ses papiers doit se présenter
aux autorités
israéliennes d'ici une
semaine, il dit qu'il n'ira pas. Nous marchons sur
une petite route, en bordure du village, jusqu'à
BUDRUS. En cours de route,
nous apprenons, par le portable, l'attentat qui vient d'avoir lieu
dans un marché
à Tel-Aviv,
qui est assez proche. Est-ce pour nous,
après
l'incident, ou à
cause de l'attentat qu'un hélicoptère
survole la route au bord de laquelle nous étions
? Nous arrivons à
BUDRUS après
avoir rencontré
une voiture avec plaque minéralogique
israélienne : un américain
et deux canadiens semblent très
mal à l'aise
face au questionnenent allègre
de Brigitte ! Nous sommes
conduits à la
maison d'un responsable (?) et, là,
surprise, les 3 passagers de la voiture y sont ,avec une quinzaine
d'autres personnes, des internationaux et UN israélien (refuznik);
Les amis de ce dernier( il en
attendait une trentaine) n'ont pu passer, certainement à
la suite de l'attentat de Tel-Aviv. Le « responsable »
est celui du comité
« stop
the wall »,
une « démonstration »
est prévue
devant les engins de terrassement qui sont en train de défoncer
la colline pour le MUR. Les Israéliens
attendus étaient
ceux de Gush Shalom. Nos amis palestiniens nous demandent si nous voulons
participer; il est clair qu'ils nous ont amenés
ici pour cela , maintenant nous comprenons. Nous sommes d'accord. Après
une prise de parole au mégaphone,
une distribution d'oignons ,le cortège
s'ébranle :
hommes, femmes, enfants, internationaux, nous sommes peut-être
80 ? Nous apercevons le mouvement des militaires, sous les arbres, en
face, dans la colline. La jonction se fait, à
proximité des
engins en action. Bousculades, grenades lacrymogènes
( le pourquoi de la distribution des oignons !!), course-poursuite, coups,
discussions aussi : «
vous avez peur des enfants ! »
invective Brigitte et le jeune soldat de répondre
« non,
je n'ai pas peur ! »
mais cela ne semble pas ! l'Israélien est
attrapé par
les soldats, « libéré »
par les palestiniens, nous formons un rempart pour le protéger.
Un soldat est déstabilisé
par un jeune, il tombe, applaudissements... une soldate s'affronte
verbalement aux femmes, porteuses du drapeau palestinien. Flux et reflux des
manifestants, dans la fumée
; les femmes retiennent les enfants, un jeune très
en colère est
refoulé par
les femmes et les
internationaux sont finalement priés
de se replier.Entre-temps, des jeeps sont arrivées
par la route, les manifestants sont pris en sandwich, des enfants
se planquent derrière
des cactus et lancent quelques pauvres pierres, un soldat se met en
position de tir tendu et tire sur eux! Les internationaux ne cessent de
crier « ce
sont des enfants, ne tirez pas! ». Des jeunes femmes
obstruent les rues de grosses pierres, pour retarder
le passage des jeeps, les manifestants rentrent au village, il est
temps pour nous de partir, par un sentier éloigné
de la route, pour plus de sécurité. Une voiture nous
attend à
Qibia pour notre retour à
Jérusalem. Avant de quitter
le village, les Palestiniens nous demandent de témoigner
rapidement par écrit
de ce que nous avons vu ici, aujourd'hui. C'est important pour eux. Pendant toute la
manifestation, de très
nombreuses photos ont été
prises, très
ouvertement, les soldats n'y ont jamais
fait obstacle, à
mon grand étonnement.
Se sentent-ils si sûrs
d'eux qu'ils n'en ont que faire ou veulent-ils
montrer par là
qu'ils sont « respectueux
des droits démocratiques »
? Je penche sans hésitation
pour la première
hypothèse,
c'est d'ailleurs le point de vue d' un soldat dans le documentaire « check-point »
de Yoav Shamir. Sur une photo, plus
tard, je verrai avec surprise un soldat lancer une pierre ! Nous partons pour
le check-point de Kalandia où
nous prendrons un mini-bus pour Jérusalem. Notre taxi cale
dans une côte
sévère
! il ne parvient pas à
redémarrer,
nous redescendons en marche arrière
puis, après
un demi-tour (nous poussons...), nous remontons... en marche-arrière,
pendant peut-être
deux kilomètres
, de quoi recharger la batterie et, de nouveau, marche-avant pour filer
sous nos applaudissements admiratifs ! Nous arrivons au
check-point à
17 h., l'heure de la rupture du jeûne;
il ya beaucoup de monde dans l'autre sens, pour rentrer à
Ramallah alors que nous en sortons. Nous passons sans
problème,
juste un regard rapide à
nos passeports, nous passons le tourniquet, encore un peu étourdies
par cette journée
si dense. Elle n'est pourtant pas finie... Un coup de feu, des cris, de la
précipitation,
là juste
devant nous ! Deux jeunes
palestiniens sont ceinturés,
molestés par
les soldats, sous le regard de tous ceux qui attendent de passer et qui
sont agglutinés
derrière les
grilles. L'agitation est forte, des soldats semblent cependant vouloir
calmer le jeu. Trois femmes israéliennes
de « Women
Right's watcher »
( elles portent leur badge) nous demandent de rester là
( nous ne pouvons rien faire d'autre !) et de prendre des photos, ce que
nous faisons, au flash, et toujours sans problème!Elles
prennent des notes, téléphonent,
parlent avec les soldats. Nous ne saurons pas ce qui s'est vraiment passé,
les femmes de WRW n'ont pas l'air de le savoir non plus. Finalement, l'un
des deux est relâché,
l'autre est emmené
,«
c'est fini, rlâss »
disent les soldats qui font circuler maintenant non sans s'être
inquiétés
de cette valise ( la mienne !) au milieu du passage: j'avais dû
la lâcher
pour photographier ! Les femmes de WRW nous invitent elles aussi à
partir maintenant. Retour à
Jérusalem,
nous retrouvons les autres. Quelle journée
! Je prends l'avion
demain. Mardi 2
novembre. Reste l'épreuve
de l'aéroport,
cela avait été
assez pénible,
l'an dernier : interrogatoire et fouille approfondie. Un nouveau
terminal est inauguré,
des animations sont organisées
: des clowns, des saltimbanques, des musiciens, comme cela paraît
ahurissant ! On nous distribue
même des
sucettes et des enveloppes-premier jour. Je suis très
décontractée.
Cela me vaut-il de passer facilement ? quelques questions sur mon séjour,
bien sûr , je
suis venue pour des raisons très
personnelles, en mémoire
de ma mère décédée. Va pour l'étiquette
bleue, je ne serai pas fouillée,
seul le kilo de dattes sera rapidement regardé. Tel-Aviv-Zurich-Bruxelles.
Fin
du voyage. Début
du témoignage. |
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