AFPS Nord Pas-de-Calais CSPP

   


B'TSELEM

Journal du 18 janvier 2004

DES SOLDATS ISRAÉLIENS MALTRAITENT SÉVÈREMENT DES PALESTINIENS
 



Des ambulanciers soignent Nazmi a-Sheikh après qi'il ait été battu par des soldats israéliens au check-point de Sarra.
Photo: B'Tselem.

   

Pendant cinq jours (27 au 31 décembre), des soldats des Forces Israéliennes de Défense (FID) ont maltraité des Palestiniens au check-point de Sarra près de Naplouse. Des témoignages recueillis par B'Tselem montrent que les soldats ont simulé des exécutions, attaché et sévèrement battu leurs victimes.

Le 28 décembre 2003, l'équipe de surveillance des check-points a rencontré Nazmi a-Sheikh près du check-point de Sarra quelques minutes après que celui-ci ait été battu. Ce même jour, B'Tselem a envoyé des messages urgents demandant aux officiels des FID de mettre fin aux abus, de retirer les soldats du check-point et d'enquêter sur cette affaire. Malgré les protestations incessantes auprès des officiels des FDI, les mauvais traitements ont continué pendant les jours suivants.

B'Tselem a publié un rapport décrivant ces abus, rapport qui prouve que malgré les violations sévères continuelles des droits humains aux check-point ces trois dernières années (années pendant lesquelles la politique de siège était entrée en vigueur), les FDI n'ont jamais essayé de prévenir les incidents graves de ce type. Le rapport soutient que ces cas sont le résultat direct et inévitable de la politique de siège radicale et destructive des FDI, qui se manifeste par les centaines d'obstacles matériels et les dizaines de check-points tenus par des soldats, à l'intérieur de la Cisjordanie.

B'Tselem demande la suppression des check-points à l'intérieur de la Cisjordanie. Tant que cela ne sera pas fait, B'Tselem recommande aux FID de retirer immédiatement les soldats stationnés au check-point de Sarra et de mener des enquêtes avec la police militaire afin que toutes les personnes impliquées dans les incidents décrits dans le rapport soient traduites en justice. De plus, B'Tselem demande l'ouverture d'enquêtes par la police militaire pour tous les cas dans lesquels des soldats ont nuit à des Palestiniens.

CORRUPTION AU CHECK-POINT DE QALANDIYA

Pendant les mois d'octobre et de novembre 2003, des soldats des FID ont exigé des bakchichs de Palestiniens au check-point de Qalandiya avant de laisser passer leurs camions. Pendant cette période, le check-point de Bitunia, qui était le point de passage pour les camions allant à Ramallah, était fermé, et les camions étaient donc obligés de passer par le check-point de Qalandiya.

M., un marchand palestinien (dont le nom complet est dans le dossier de B'Tselem) a raconté à B'Tselem: «Chaque matin, je suis allé au check-point de Qalandiya pour vérifier que nos camions passaient sans problèmes. Pour être sûr que tout se passerait bien, j'ai donné des bakchichs aux soldats aux check-points. La première fois que j'ai soudoyé un soldat, c'était deux mois auparavant. Je me tenais à côté des soldats... J'ai remarqué qu'un des chauffeurs leur avait donné un bakchich. Il a donné une carte téléphonique à un soldat (une carte pré-payée pour téléphone portable), et le soldat l'a laissé passer. Le jour même, j'ai parlé à un homme qui venait régulièrement au check-point... Il servait de médiateur entre les chauffeurs de camions, les marchands et les soldats... Je l'ai vu soudoyer un des soldats pour un des chauffeurs. Je me suis approché et je lui ai demandé de m'aider à faire traverser trois camions... Il est allé immédiatement vers un soldat, lui a parlé et est revenu en me disant que le soldat voulait quatre cartes téléphoniques... Je lui ai donné des détails sur les camions et 300 shekels correspondant au prix des quatre télécartes. Je n'ai utilisé le médiateur que la première fois. Chaque jour, j'ai parlé directement avec le soldat et je l'ai soudoyé. Je suis allé vers lui, lui ai donné une télécarte et lui ai donné le numéro des camions que j'avais besoin de faire passer par les check-points.»

UN PATIENT MALADE DU REIN FAIT FACE À DES DÉLAIS JOURNALIERS DUS À LA POLITIQUE ISRAÉLIENNE DE SIÈGE

 



Ahmad 'Amarnah, malade du rein, retenu au check-point de Beit Iba en Cisjordanie.
Photo: B'Tselem.

   

Voici des extraits du témoignage d'Ahmed 'Amarnah, un patient malade du rein qui vit dans le village de Ya'bad et qui décrit les délais journaliers qu'il subit à cause des check-points en Cisjordanie:

«À cause de tous les check-points, je suis toujours en retard pour mes contrôles médicaux. Le dimanche 7 décembre 2003, vers 6 heures du matin, j'ai quitté ma maison à Ya'bad avec ma femme. J'avais prévu d'aller à Naplouse pour mon contrôle et de prendre rendez-vous pour une opération. Mes expériences passées aux check-points m'avaient appris que je devais quitter la maison de très bonne heure. J'étais inquiet à cause de la grande quantité de check-points sur le chemin.»

«Nous avons atteint le check-point Beit Iba entre 7 heures et 7 heures 30. Il y avait foule. J'ai demandé aux personnes dans la queue de me laisser passer parce que j'étais malade et que je devais subir une opération à l'hôpital. Ils m'ont laissé passer devant eux.»

«Alors que je m'avançais, un des soldats m'a vu et a été apparemment irrité par ce que j'avais fait. Quand je suis arrivé devant lui, je lui ai donné ma carte d'identité et mes documents médicaux. Il a pris mes documents et a dit: «Mets-toi là!» Je me suis assis pendant environ 15 minutes, puis le soldat est venu vers moi et m'a dit en hébreu: «Va là-bas!» en pointant vers un certain endroit à environ vingt mètres du check-point. J'ai compris qu'il voulait que je me mette à l'endroit ou plusieurs jeunes hommes, qui avaient également été retardés, attendaient. Je suis allé là-bas et je me suis assis. J'ai attendu là pendant plus d'une heure et quinze minutes avant que les soldats ne me laissent traverser. Sur le chemin du retour, les soldats au même check-point m'ont fait attendre pendant plus d'une heure.»

Traduit de l'anglais par Ana Cleja
Source : Solidarité Palestine

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