LE GALA AU PROFIT DE L'ARMÉE ISRAÉLIENNE
A EU LIEU :
PIÈTRE BILAN POUR NOTRE GOUVERNEMENT
Il apparaît désormais clairement à l'ensemble de la
population que notre gouvernement participe à l'encouragement des crimes
de guerre perpétrés par une armée d'occuation étrangère. En
accueillant la troupe de l'armée de l'air israélienne pour collecter de
l'argent au profit "d'aires de détente pour les soldats israéliens
et leurs familles", le Théâtre du Gymnase, mais aussi les pouvoirs
publics qui autorisent et protègent une telle provocation en plein centre
de Paris, dans un lieu réservé à la culture, se sont rendu complices de
crimes de guerre.
Nos dirigeants se placent dans l'illégalité en se refusant à respecter
et faire respecter les conventions internationales qu'ils ont signées et
qui condamnent la colonisation des territoires palestiniens.
Le KKl, qui a organisé un tel gala et qui se présente comme une
association "écologiste", est bien une agence de colonisation.
Il suffit de consulter son site internet (www.kkl-france.org ) pour voir
que "les espaces verts" qu'il se vante de construire sont
implantés y compris dans les territoires palestiniens et réservés au
"peuple juif". Ainsi le "Parc de France" est situé à
Male Adounim, en Cisjordanie, et le KKL se vante publiquement de militer
depuis une centaine d'années "pour la reconquête de la terre
juive" au nom de "Eretz Israël" (le Grand Israël), ne
reconnaissant absolument pas les frontières de juin 1967.
Malgré cela, le gouvernement français a mobilisé des milliers de
policiers, gardes mobiles et CRS tout au long de la semaine écoulée pour
assurer la tenue d'une collecte de fonds pour l'armée d'occupation
israélienne, organisée par cette association.
Rien qu'hier soir, ce sont quelque 3000 policiers (avec un équipement
impressionnant : armes, canons à eau...), payés avec les deniers des
contribuables (et épaulés par les nervis du Betar et de la Ligue de
Défense Juive) qui ont bloqué la circulation sur les Grands Boulevards,
fermé les sorties du métro Bonne Nouvelle pour permettre cet événement
honteux.
Le gouvernement aurait bien entendu préféré encourager cette armée
israélienne de manière moins voyante. Il a même tout fait pendant une
dizaine de jours pour laisser le moins de traces possibles de son forfait.
Ainsi, tout en nous empêchant physiquement de manifester, il a choisi de
n'interdire officiellement aucun des rassemblements de protestation que
nous avions déclarés quotidiennement en préfecture. (les traces
écrites, c'est toujours gênant).
Il a également donné la consigne aux médias de ne pas couvrir ces
protestations, et on chercherait vainement dans la presse la pétition
d'Universitaires israéliens qui se sont élevés contre ce gala ou encore
l'appel d'une centaine de professionnels du Théâtre qui en ont demandé
l'annulation.
Et quand certains journalistes ont néanmoins décidé d'exercer leur
métier, ils ont été repoussés, voire malmenés par la police.
Samedi soir, le photographe de l'AFP s'est vu arracher les piles de son
appareil photo par un gendarme mobile, tandis que le caméraman d'Al
Arabya a été empêché de filmer la police nous enfermant illégalement
derrière des barrières métalliques et nous brutalisant.
Malgré cela, nous avons réussi, par nos actions dans la rue comme sur le
plan judiciaire à faire savoir au monde entier (la presse étrangère, y
compris israélienne en a rendu compte) que le gouvernement français joue
un double jeu.
En se prononçant à certains moment pour un Etat palestinien ou en
accueillant Arafat mourant, nos dirigeants se forgent à bon compte une
image de "résistants" aux yeux de l'opinion publique
internationale. Mais dans les faits, non seulement ils n'exercent pas la
moindre pression sur l'Etat d'Israël pour qu'il respecte le droit
international (comme cela s'est fait pour l'Afrique du Sud de
l'Apartheid), mais ils coopèrent activement avec lui sur tous les plans,
militaire, commercial, scientifique....et lui déroule le tapis rouge pour
venir collecter de l'argent en France pour son armée.
IL est très important de continuer à dénoncer cette duplicité et
d'exiger le respect du droit international par tous les moyens pacifiques
à notre disposition.
Nous avons été déboutés lundi de notre action en référé engagée
par CAPJPO, Enfants de Palestine et un refuznik israélien (que la plupart
des médias aux ordres se sont bien gardé de mentionner dans leurs
compte-rendus). Nous n'avions d'ailleurs pas d'illusion sur la
possibilité qu'un juge désavoue le gouvernement 3 H avant la tenue du
fameux gala. Mais nous avons tenu à ce qu'il soit consigné noir sur
blanc (contrairement au souhait du gouvernement) qu'une telle réception
recevait la bénédiction et l'aide de nos dirigeants. Et les 900 euros de
frais de justice qui nous incombent sont largement compensés par le fait
que nous ayons pu faire entendre notre voix et souligner que le
gouvernement trahissait ses obligations légales.
Entendre un Procureur de la République énoncer (cf dépêche AFP) qu'il
n'y avait pas lieu d'interdire "un spectacle lyrique payant comme il
en existe tous les jours", ou encore l'avocat de Monsieur Bertin
prendre un air dégoûté pour constater que la seule télévision qui
s'était déplacée à l'audience était arabe ("une télévision
arabe : on a ce qu'on peut !) ou vanter les mérites du directeur du
théâtre du Gymnase qui accueillait "Smaïn, un beur intégré, un
arabe", tandis que l'avocat du KKL s'indignait que la France ait pu
accueillir Arafat et mettait en garde le juge contre une décision qui
pourrait empêcher l'ambassadeur d'Israël en France de se rendre au
spectacle de l'armée de son pays le soir même, cela valait le
déplacement.
Nous continuerons dans cette voie, avec nos amis israéliens qui se
battent contre la politique criminelle de leur gouvernement, avec toutes
les couches de la population qui n'acceptent pas ces dérives très
dangereuses, comme l'ont notamment souligné de nombreux professionnels du
Théâtre (voir leurs appels sur ce même site).
Pourquoi les promoteurs de crimes de guerre seraient-ils les seuls à
s'exprimer ?
A quelques centaines, nous avons réussi à faire une démonstration très
importante. Et si toutes les associations qui se revendiquent du droit et
de la justice au Proche et au Moyen Orient s'étaient mobilisées
également (et pas seulement après la bataille, une fois le show de
l'armée en train de se dérouler), nous aurions pu faire annuler cette provocation.
Nous devons à l'avenir être unis et plus nombreux à ne pas accepter
l'inacceptable.
Source : CAPJPO http://www.paixjusteauproche-orient.asso.fr/
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