AFPS Nord Pas-de-Calais CSPP |
|
Pour lui rendre hommage, rien ne
vaut l'original dans le texte. Edward Saïd était notre conscience,
et aussi notre ambassadeur auprès de la conscience humaine, Je ne puis dire adieu à Edward Saïd, tant sa présence est grande chez nous, et dans le monde entier, et tant il est vivant. [Celui qui était] notre conscience et notre ambassadeur auprès de la conscience humaine en a eu assez, hier, de cette longue lutte vaine contre la mort. Mais il ne s'est jamais lassé de la résistance au nouveau régime (appelé par antiphrase « ordre ») mondial, ni de défendre la justice et l'humanisme, ainsi que les points de rencontre entre les différentes cultures et civilisations du monde. Edward s'est conduit en héros dans son jeu de cache-cache avec la mort, tout au long de ces douze dernières années [de sa maladie], en renouvelant sa créativité pourtant déjà si fertile, par l'écriture, par la musique, par l'étude critique de la volonté humaine, par la recherche - vitale - du sens et de l'essence, par sa volonté de repositionner l'Intellectuel dans son ambitus ascétique. Si l'on demande à un Palestinien de quoi il se sent fier, face au monde, il répondra spontanément : Edward Saïd. L'histoire culturelle palestinienne n'a,
en effet, jamais donné au monde un génie qui surpasse celui d'Edward Saïd,
de cet Edward Saïd à la fois multiple et humain. Sa vision du conflit qui s'y déroule est
une vision culturelle et morale qui, loin de se contenter de justifier
seulement le droit des Palestiniens à résister à l'occupation, voit en
cette Résistance un devoir à la fois national et humain. Notre perte est donc commune, nos larmes sont les mêmes. Car Edward, par sa conscience vive et son encyclopédisme culturel, a placé la Palestine au cœur du monde, et le monde au cœur de la Palestine. |
Retour - Ressources - Accueil